DU LOISIR AU SPORT, UNE PERTE DU PLAISIR ET DU BONHEUR ?

Voici un extrait d’un article du numéro 18 de Foot Citoyen, le psychanaliste Marc alain DESCAMPS nous explique sa théorie sur la notion de Plaisir dans la pratique du Foot.

L’avis de Raynald DENOUEIX est aussi important. Ce coach de l’école nantaise a toujours prôné le JEU de ses équipes.

« L’AMATEUR EST BEAUCOUP PLUS LIBRE. IL PEUT ÉPROUVER DU PLAISIR, MAIS AUSSI DU BONHEUR. »

Peut-on quand même prendre du plaisir dans un sport sans le maîtriser?

Oui, mais là il s’agit plus d’un jeu que d’un sport. Le jeu, c’est ce que font les enfants quand ils se défoulent en tapant dans un mur, une porte…

Le football est un loisir… Et qui dit loisir dit plaisir ?

Oui, mais quand on parle de rendement et de compétition, le plaisir devient moins évident. Regardez les équipes mal classées, en ce moment, les joueurs n’ont plus de plaisir et vivent dans la terreur. Beaucoup de jeunes footballeurs sont dans ce cas-là, quand ils veulent réussir, être recrutés. Là, ils ne s’amusent plus.

Plaisir et performance s’opposent donc?

On peut dire que dès qu’il y a un devoir de rendement et de performance, le plaisir s’éloigne. On est pris au piège… Pour un sportif de haut niveau, le seul plaisir de jouer ne suffit pas. L’exemple d’Amélie Mauresmo est frappant : c’est une virtuose et, sans victoire, elle n’a plus de plaisir à jouer. On peut parler là du plaisir du champion.

Certains vont trouver dans le sport un exutoire pour se défouler ?

Bien sûr, parce qu’il y a des plaisirs frustres, bruts, comme donner des coups de pieds à l’adversaire, qui est un plaisir mal vu socialement. Le football peut être un exutoire de frustrations, mais il faudrait que ce soit dans l’élégance et la joie. Et puis, il y a ceux qui font du sport pour le plaisir de se défouler physiquement. Certains jeunes qui souffrent énormément n’ont d’exutoire que dans la boxe ou des sports de combat… J’ai aussi connu des gens pratiquant le « zen tennis » qui, pour changer d’état de conscience, se moquaient complètement des points pour le plaisir de faire des coups fulgurants. D’ailleurs, vous parlez de plaisir, mais pour nous, en psychologie, c’est le degré le plus bas des émotions positives. Au-dessus, il y a le bonheur, et encore au-dessus, la joie.

A travers le football, peut-on arriver au bonheur et à la joie ?

Absolument, à condition de ne pas être esclave de la performance. Voyez tous ces champions qui sont remplaçants dans un club et qui restent 2 ans sans jouer un match… L’amateur est normalement beaucoup plus libre, il peut donc éprouver du plaisir, mais aussi du bonheur et de la joie. C’est plus difficile pour les professionnels car ils sont esclaves, astreints au rendement, comme un ouvrier à la chaine.

L’arbitre est-il un allié du plaisir?

Tout dépend si on parle du plaisir sportif à travers des prouesses ou du plaisir du défoulement brut et primitif. Dans le premier cas, l’arbitre, est ce qui permet le plaisir dans le football, alors que, dans le second, c’est son principal ennemi.

BIEN DANS SA TÊTE, BIEN DANS SON CORPS

Le Docteur Pierre Godefroy, médecin du sport, nous explique si «prendre du plaisir dans le jeu » favorise la performance sportive…

Le sport, c’est la santé ! Le sport, c’est aussi se faire plaisir. Lien direct, se faire plaisir est bon pour la santé… Pendant l’effort, notre corps sécrète diverses hormones aux effets différents. L’une d’entre elles a des vertus euphorisantes, mais surtout analgésiques (antidouleurs): l’endorphine, qui détend les tissus, neutralise la douleur, renforce le système immunitaire et améliore la circulation du sang. Pierre Godefroy, médecin du sport explique: «La production d’endorphine se fait progressivement sur l’effort. On se sent mieux dans sa tête et forcément dans son corps. Elle diminue la sensation de courbature et de fatigue. L’adrénaline, elle, apparaît en cas de stress et sa sécrétion est plus rapide. C’est aussi une hormone intéressante puisque elle augmente la capacité du muscle à répondre à l’effort.» Le stress serait-il bénéfique pour la performance sportive, alors qu’il est bien souvent opposé au plaisir? Oui, dans le cas où il s’agit d’un «stress encadré», soit un stress positif, assumé par le sportifet qui lui permet de se motiver et de se surpasser:«Dans ce cas, tout est connecté de la tête au muscle. En cas de stress négatif, le corps ne va pas répondre de façon adaptée, soit en refusant d’exécuter le geste, soit en déclenchant une douleur. On est alors clairement moins performant.» Par exemple, quand un éducateur passe son temps à hurler sur un jeune pendant un match, cela nuit donc à la qualité de son jeu. Conclusion de notre expert :«Si on est bien dans sa tête, on est bien dans son corps. D’ailleurs, tout ce qui est préparation psychologique et sophrologique des grands sportifs est fait pour ça. Le coaching cérébral permet une meilleure production du corps. »

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Le plaisir du jeu : Raynald DENOUEIX (ex-entraîneur du FC Nantes)

«ON N’A PAS LE DROIT D’AVOIR UN COMPORTEMENT QUI SOIT CONTRAIRE AU JEU.»

A l’instar de ses prédécesseurs, José Arribas, Jean Vincent et Coco Suaudeau, Raynald Denoueix a, lui aussi, permis de faire de l’école nantaise une institution du beau jeu. Pardon… du jeu tout court, car cet ancien défenseur ne conçoit pas le jeu sans une part d’esthétisme et d’efficacité. Il nous livre ses clefs du beau jeu. Pardon… du jeu.

Comment définiriez-vous le beau jeu?

Avant de savoir s’il est beau ou pas, il faut définir ce qu’est le jeu. Voici ma définition: c’est le plaisir de se comprendre grâce à des références communes qui permettent, en anticipant, d’interpréter de la même manière l’action pour agir ensemble efficacement (il pèse chacun de ses mots). Et les références communes, c’est le boulot de l’entraîneur de les donner pour que tous les joueurs soient capables d’interpréter l’action de la même façon. De la même manière qu’en parlant tous la même langue, on se comprend sur le terrain. Chaque mot, chaque déplacement doit être bien clair pour toute l’équipe.

Les entraîneurs pros soumis à la pression du résultat ont-ils le temps nécessaire pour appliquer cette démarche?

Pour moi, tout cela permet d’avoir justement un résultat, car comme je l’ai dit dans ma définition : « agir ensemble efficacement »… Non seulement l’entraîneur a le temps pour, mais tout son temps il va le passer à ça, la recherche de l’efficacité. Comment obtenez-vousvos résultats sinon ? Comme le disent certains, « en jouant comme des cons pourvu qu’on gagne » ?

C’est quelque chose que l’on entend souvent, en effet…

Oui, mais gagner comme ça, je n’y crois pas trop. Alors c’est vrai, au bout de 5 ou 6 matchs sans résultat, on commence à avoir des soucis, mais ma définition du jeu mène à l’efficacité, donc à la victoire.

Peut-on dire, pour autant, que l’équipe qui pratique le plus beau jeu gagne à chaque fois? Chelsea, par exemple, a gagné sans être beau dans son jeu, à la différence d’ Arsenal.

Quand Chelsea gagnait, on ne pouvait pas dire qu’ils jouaient mal non plus. Puisque vous citez Arsenal, Arsène disait l’autre jour dans une interview: « Quand on est efficace, c’est beau aussi. On ne peut dissocier le fait de bien jouer et de gagner. » Quand une équipe obtient la victoire, je veux dire sur la durée, c’est que, dans son match, il y a des choses qui sont agréables. Une équipe qui ne fonctionne pas bien ensemble dans le jeu peut gagner un match de temps à autre, mais sur le long terme, elle n’aura pas de résultat.

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« SI LES JOUEURS NE FONCTIONNENT PAS BIEN ENSEMBLE DANS LE JEU, L’EQUIPE N’AURA PAS DE RÉSULTAT. »

Où se situe le plaisir d’un entraîneur dont l’équipe pratique du beau jeu ?

C’est l’agréable sensation d’avoir fait passer son idée chez ses joueurs. Quand vous êtes un joueur et que votre équipe fonctionne bien, vous vous régalez. L’adversaire ne comprend pas ce que vous faites quand vous attaquez et il est incapable de vous arrêter… Ça, c’est vraiment le plaisir du footballeur. Lorsque vous êtes entraîneur et que vous voyez vos joueurs heureux de se comprendre et de bien jouer ensemble, forcément, vous éprouvez du plaisir. Lorsque ça fonctionne un peu moins bien, et que vous les voyez se prendre en main et discuter sur les choses que vous leur avez apprises, alors c’est devenu leur truc à eux. Ça, c’est le plaisir de les avoir convaincus, de leur avoir transmis un truc… Ça devient un peu plus qu’une idée de jeu puisque là on bosse pour et avec les autres. Je dirais même, par rapport à votre journal, que c’est presque une démarche citoyenne… C’est de la solidarité, enfin c’est même de la générosité.

Quelle différence faites-vous entre solidarité et générosité ?

On est solidaire d’une cause parce que ça vous rapporte quelque chose, alors que la générosité va au-delà, puisque c’est totalement désintéressé. Aujourd’hui, dans le foot, cela devient de plus en plus difficile d’avoir des gens généreux. On parle plus de solidarité, parce qu’il doit y avoir quelque chose au bout, avec une carrière à gérer. Quand vous êtes dans la générosité, vous n’attendez rien en retour. On peut dire du milieu barcelonais Iniesta qu’il est généreux. Quoi qu’il arrive, il répond toujours à ce que le jeu demande.

La générosité est-elle synonyme de bonne ambiance ?

Ça ne demande pas aux gens de passer leur vie ensemble, mais ça demande une adhésion de tous. Là aussi, je peux reprendre l’exemple du Barça. Il y a des moments, quand certains joueurs ne s’y collent pas, forcément ça ne va plus. Je parlerais donc plus d’adhésion que de bonne ambiance. Et plus que de respect mutuel, je parlerais de respect du jeu, c’est-à-dire du respect des principes. A la rigueur, je pourrais dire que l’autre est un con, mais par respect pour le jeu et l’action, je dois quand même le couvrir, lui donner le ballon au bon moment, le faire marquer, et si je sens qu’il est en difficulté dans un match, je vais l’aider parce que le jeu le demande. Si l’autre flanche moralement, l’équipe va en pâtir, et votre rôle est de tout faire pour garder l’osmose du jeu.

L’entraîneur que vous êtes peut-il prendre du plaisir malgré la défaite ?

(Long silence) Ce n’est pas du plaisir là! Il est difficile d’être heureux quand on a perdu! (rires) Non, je crois que je n’y suis jamais arrivé. Après, il y a l’analyse, mais c’est différent. On a le droit de perdre, si on a fait tout ce qu’il fallait en tant que professionnel et en tant qu’homme. Par contre, on n’a pas le droit d’avoir un comportement qui soit contraire au jeu. Je commentais Celtic Glasgow- Barcelone l’autre jour… et alors que le Barça avait la maîtrise totale du jeu, à leur première erreur individuelle, ils prennent un but. Bon, finalement ils gagnent le match, mais même s’ils l’avaient perdu, on aurait pu dire que dans le comportement, l’engagement… tout y était. Mais c’est clair que sans la victoire, on ne peut pas vraiment parler de plaisir, puisque dans ma définition du jeu, il y a cette notion d’efficacité qui doit conduire à la victoire. On rentre sur le terrain pour gagner quand même.

Vous citez beaucoup l’Espagne. Y aurait-il une culture latine du beau jeu?

Non, je ne crois pas… C’est parce que je commente beaucoup de matchs de la Liga (rires). Prenez l’Égypte à la CAN, je ne pense pas qu’ils soient d’inspiration latine… Pour moi, la culture du beau jeu, c’est le collectif. Alors, que cela soit dans le Nord, le Sud ou ailleurs, la démarche collective est universelle. Plus on va donner de connaissances à un joueur, plus on l’aidera…

Mais, dans tous les cas, ça sera toujours lui qui décidera. On ne fait que donner des principes de jeu qui permettent à chacun de choisir en espérant qu’il se trompe le moins possible… Le critère du bon joueur, c’est celui qui se trompe le moins souvent.

L’entraîneur est-il le chef d’orchestre de l’équipe ?

Oui, bien sur, parce que c’est lui qui va faire passer l’idée, qui va relier les gens, comme le fera un chef d’orchestre qui met tout le monde en phase, fait intervenir certains au bon moment et fait ralentir ou accélérer l’équipe. Si l’un d’entre eux doit faire un solo, il le fait à un instant que tout le monde connaît. Un moment d’individualité doit être compris par le reste de l’équipe, sinon ça sonne faux. Donc, dans le foot, l’action individuelle doit être bien décodée par tous les autres pour que l’équipe en profite. Les actions collectives et individuelles sont toujours liées.

Le message passe-t-il de la même façon avec les jeunes qu’avec les pros?

Oui, et d’ailleurs j’ai commis l’erreur, quand je suis passé avec les pros, de justement me centrer sur le résultat. Coco Suaudeau m’a rappelé à l’ordre au bout de quelques matchs : «Tu avais un discours et une méthode de fonctionnement au centre de formation, et là tu es en train de faire autre chose.» Je m’étais trompé, car le but est le même: savoir jouer. C’est peut- être plus difficile de persuader des pros parce qu’ils ont des intérêts individuels, mais bon, pour bien jouer, que vous ayez 14 ou 35 ans, que vous soyez pro ou que vous jouiez avec les copains le dimanche, les idées, les principes et l’objectif sont exactement les mêmes.

PATRICK CHAUVET DE Chatillon

PORTRAIT DE COACH

Après le premier questionnaire de Didier TARDIVEAU, nous avons choisi d’en savoir davantage sur un éducateur formateur, membre de la Commission Technique 92 et en charge de l’équipe 1ère du CSM CHATILLON, Très apprécié dans le 92 il possède une réelle expertise, et a accepté depuis ses vacances de répondre à mes questions.

Quel a été ton parcours de joueur, et à quel poste ?

– J’ai débuté le foot à l’ASPTT Metz, j’y ai évolué en 17 et 19 Nationaux côtoyant Sylvain KASTENDEUCH , Antoine PFRUNNER , jean Philippe ROHR et des derbys contre le FC Metz j’ai débuté milieu de terrain puis reculé en défense, vu le niveau des joueurs au milieu . 

As tu des souvenirs de coachs qui t’ont marqué voir influencer ou qui t’ont inspiré ?

– Séraphin PUCETTI à Châtillon pour son côté rassembleur et compétiteur, Khaled SANDJAK pour son approche du foot et sa confiance aux jeunes du club. 

Quel a été ton parcours d’éducateur ?

– Je dois mon parcours d’éducateur à Jean Michel MARQUET (maintenant à Fontenay le comte en Vendée) et Jacques LACOURT … à la fin de ma dernière saison de joueur à Châtillon jean Michel MARQUET responsable technique m’a incité à prendre la 1 ère alors que je n’avais aucune expérience ni même la volonté déclarée et le Président Jacques LACOURT qui a accepté le fait que je passe de capitaine à coach sans apparemment aucun a priori.

Aujourd’hui quelles sont  tes fonctions ?

– Aujourd’hui à Châtillon je suis entraîneur de la 1 ère et responsable technique du foot à 11.

Comment as tu vécu le passage à de nouvelles formations avec une démarche pédagogique plus prononcée ?

– Les nouvelles formations sont plus condensées puisque sur 2 jours contre 1 semaine à mon époque mais elles sont peut être plus concises et en adéquation avec l’époque actuelle.

Le club est la cellule ou se côtoient des personnes d’horizons variés, comment vois tu le club de tes rêves ?

– Le club de mes rêves consisterait à s’entourer d’amis en 1 er et évidemment compétents …d’amis car on se dit les choses franchement et de la compétence à tous les niveaux de l’école de foot au foot à 11 avec 2-3 idées directrices fortes en adéquation avec le club et les compétences au service des joueurs et du club ….moins les égos !! 

La compétition est-elle utile à la formation du joueur ?

– La compétition est utile aux joueurs mais tout dépend l’âge et la catégorie quand je vois les comportements en école de foot ou sur des plateaux de certains éducateurs ou parents ….c est effarant !!! 

LE JEU  est il pour toi un procédé essentiel en Jeunes et en Séniors. Pourquoi ?

– Le jeu est une partie essentielle pour moi que ce soit en jeunes ou en seniors …quoi de mieux que de poser des problématiques aux joueurs à travers le jeu , car ils seront à mêmes d’y répondre en match ….un pianiste fait du piano pour progresser …il court pas autour ..!!! 

Quand tu es en charge d’une équipe, qu’observes tu en premier ?

– En charge d’une équipe ma 1 ère observation en match est de voir si tout le monde est au diapason du travail effectué dans la semaine et que tout le monde soit concerné en même temps sur tout les aspects. 

Et chez tes adversaires ?

– J’observe le système de jeu au coup d’envoi … à ce niveau c’est une évidence de voir les équipes se placer et j’essaie de repérer 2-3 joueurs adverses qui pourraient nous poser des problématiques.

Avec ton expérience comment juges tu le niveau des joueurs d’aujourd’hui ?

– Je trouve qu’aujourd’hui les joueurs sont plus techniques sûrement grâce aux pratiques diversifiées du foot ( Five , futsal ,etc ) il y a moins de paramètres physiques mêmes si il y en a toujours des restes suivant le coach adverse.

Comment prépares tu des causeries d’avant match ?

– Avec l’expérience souvent je ne les prépare pas, c’est plus un ressenti sur la semaine ou sur le match précédent et celui à venir même si je garde 2-3 idées fortes …mais j’essaie toujours de surprendre les joueurs d’un match à l’autre. 

Comment utilises tu le temps de la mi-temps ? 

– A la mi temps je laisse 5-7 mn de calme pour faire «  redescendre » tout le monde , moi y compris ) ensuite un rapide bilan de ce qui va et de ce qui ne va pas et 3 mn pour y remédier en 2ème  période. 

Avec ton expertise actuelle, l’éducateur a des besoins, quels en sont pour toi les plus souvent exprimés ?

– Je pense qu’aujourd’hui beaucoup de présidents et de responsables techniques devraient rester à leur place et laisser l’entraîneur faire son travail …c est d’ailleurs pour ça qu’ils l’ont pris. Sinon ils auraient dû aller s’assoir sur le banc , en amateur un coach a suffisamment de choses à régler (  football et hors  football avec les joueurs ) pour pouvoir le laisser travailler en toute sérénité ……ce qui n’est pas le cas partout ! 

Le tutorat est un axe sur lequel l’AEF 92 souhaite se positionner auprès des éducatrices-teurs, pour toi comment devrions nous procéder pour avoir le meilleur positionnement possible ?

– Je suis en tutorat depuis plusieurs années sur le BMF ou le BEF et j’ai toujours eu des gens compétents et concernés…en tant que responsable technique tu assures déjà une forme de tutorat dans ton club auprès de tes éducateurs.  

NDLR : L’AEF 92 propose des aides sur des cycles de 3 ou 4 séances pour accompagner des éducateurs demandeurs dans leurs clubs, il suffit de le demander en étant membre de l’AEF92.

LES COMPORTEMENTS du coach sur le banc sont parfois décriés, l’AEF souhaitent mettre en avant les attitudes positives, Comment es tu toi sur un  banc de touche ?

– Sur un banc de touche l’âge aidant je me suis beaucoup calmé même si je n’ai jamais étais très véhément envers mes joueurs ou le corps arbitral. Je suis plutôt dans la correction de ce que je demande et dans l’encouragement…ce qui ne m’empêche pas de râler quand même.

PLUS DE PARTAGE ET D’ECHANGES SONT NECESSAIRES.

L’ARBITRAGE et les EDUCATEURS, l’évolution de cette relation est elle bonne ? Comment l’optimiser à ton avis. ?

– Je regrette que l’arbitrage ne soit pas plus dans le partage et seulement dans le directif ….il est pratiquement impossible d’échanger avec le corps arbitral sans que ce soit pris pour une critique …Nous ne sommes qu’en  District et je pense que tout le monde aurait à y gagner si il y avait plus de partage et d’échanges aussi bien les arbitres que les coachs et les joueurs ….mais bon … Je me suis fait sanctionner d’un carton jaune alors que je m’adressais à un de mes joueurs …il y a donc encore beaucoup de chemin à faire ….!!!

Suite à cet épisode « COVID 19 », penses tu qu’il risque d’y avoir des répercussions sur les inscriptions des jeunes dans les clubs ? 

– Avec les restrictions sanitaires évidentes à appliquer je pense que l’épisode du Covid sera plus préjudiciable aux sports collectifs qu’aux sports individuels peut être plus facile à gérer et a appliquer. 

Anthony ton fils mène une carrière sympathique, quels conseils lui communique tu ?

– Sa carrière de National 1 en passant par N2 N3 et EDF Universitaire n’ayant rien à voir avec la mienne, je lui dis juste de prendre du plaisir dans les séances et les matchs et de s’entraîner comme il veut jouer ….de respecter les clubs et les gens sont il porte les couleurs 

Souvent quand je vais voir ses matchs il aime bien me demander mon avis ….il doit penser que je m’y connais au foot ….quelle erreur !!!

Quels conseils pourrais-tu donner à de jeunes footballeurs doués pour le Football?

Le Football est un JEU

– Les jeunes footballeurs doués feraient mieux d’écouter leurs éducateurs et de travailler en conséquence leurs points forts et leurs points faibles plutôt que d’écouter leur entourage ( parents , amis  » agents  » et autres ) qui eux s’y connaissent sûrement moins sauf devant la télévision ou au café des sports peut être ! 

As-tu une question que tu aurais aimé avoir ?

– Qu’est ce que la fonction d’éducateur t’a apporté dans ta vision du football ?

En un mot réponds à ce petit jeu sur ce que tu préfères :

EXERCICE   ou   SITUATION

TECHNIQUE ou  PHYSIQUE   

MER       ou   MONTAGNE

THEATRE     ou    CINEMA

VIANDE     ou   POISSON

ASTERIX   ou    LUCKY LUKE

BEYONCE    ou CELINE DION

ZIDANE      ou      MESSI

NADAL   ou    FEDERER

COLUCHE     ou     BEDOS

AVION    ou   TRAIN 

JEUX OLYMPIQUES  ETE  ou    TOUR DE  FRANCE 

PEPP GUARDIOLA UN EXEMPLE POUR DES MILLIERS D’EDUCATEURS UN COACH INSPIRANT

Ton film préféré : Usual Suspect

Ton plat culinaire préféré : Couscous

Le coach qui t’inspire le plus : Guardiola et Klopp

L’équipe qui t’a enthousiasmé : Le Barça de Guardiola ET  Liverpool de Klopp

Le match de ta VIE : Bayern – St Etienne 1976 ….on ne se refait pas.

MERCI BEAUCOUP DE  TA PARTICIPATION,

Message aux éducateurs de la part de Patrick CHAUVET…

.Prenez du plaisir dans ce que vous faites , mourrez avec vos idées et pas avec celles des autres , soyez cohérent avec vos principes et vos idées , continuez à vous former pour pouvoir performer et perdurer.

MERCI PATRICK.

UNE REPRISE MAITRISEE

La vie normale ne reprend pas réellement. Le webinaire du 23 juin avec la FFF a donné de nombreuses réponses aux questions que les clubs peuvent se poser.

Un calendrier progressif pour le Football amateur
L’action des clubs vers leurs joueurs et éducateurs est essentiel
PAS DE VESTIAIRES DONC PAS DE DOUCHE AU STADE
LE MASQUE EST OBLIGATOIRE POUR LES EDUCATEURS EN SEANCE

Mieux nous connaître: DIDIER TARDIVEAU CTD 92

Bonjour Didier,

Pour le lancement du nouveau site de l’AEF92, nous souhaitons présenter régulièrement un éducateur, pour débuter nos articles nous avons souhaité mieux connaître le CTD des Hauts de Seine. Nous te remercions d’avoir accepté notre invitation.

Comment as-tu vécu le confinement ?

Un peu comme bon nombre de nos concitoyens. Une fois le temps de l’incrédulité passé, réflexion, recentrage sur l’essentiel et sur ce qui nous animent.

Quel a été ton parcours d’éducateur ?

Joueur de province, formé à l’USO Orléans. Mon parcours d’éducateur est exclusivement Francilien avec deux points étapes : Les Lilas et Racing CF .

Aujourd’hui en charge du 92, au sein de l’ETR quelles sont tes idées prioritaires à mettre en place dès la rentrée 2020 ?

L’accompagnement des clubs dans leur reprise d’activité est primordial. La société et le Foot ne sortiront pas indemne de cet épisode.  Les pratiquants et les éducateurs doivent se retrouver après une longue pause : sans pratique régulière, sans règles. Une mise à la cape qui aura nécessairement provoqué des manques et des frustrations mais aussi ouvert des fenêtres sur d’autres modes de pensée.  Bons nombre des enfants ont hâte de retrouver les ami(e)s au club et leur éducateur. Mais d’autres peut être pas ou en tout cas pas comme avant.

Peux-tu nous présenter ton « staff » de cadres techniques ?

L’équipe est constituée de 4 personnes : Fabien Roulier CTAD en charge du foot éducatif, Charles Morisseau CTDAP en charge du foot féminin , Olivier Giachino Technicien Départemental en charge du Futsal et des pratiques diversifiées et enfin Margot Lomon en charge de toute la gestion administrative de nos actions.

Le club est la base du foot et de sa pratique- quels conseils as tu à proposer pour le passage au foot à 11 en sortant des U13 ?

La patience et le discernement doivent guider l’action des éducateurs.

 A cet âge, la capacité d’adaptation des joueurs (es) est grande. Pour autant les enfants ne sont pas des adultes en miniature. Prendre des décisions actives de sur-classement ou de temps de jeu dans l’intérêt du rendement de l’équipe ou de la prétendue formation du joueur peut causer des dégâts plus tard qui seront irréparables ou irréversibles : physiologique, technique etc…. Pour les éducateurs en charge de la transition, la tâche est ardue. Il faut emmener les enfants vers une pratique ‘différente’ tout en préservant le rythme de développement, de croissances et leur horloge biologique. Terrain plus grand et distance de course aussi, plus d’adversaires et de partenaires et donc d’informations à traiter. A cela s’ajoute une approche de pratique plus compétitive.

L’éducateur doit s’évertuer à réaliser la transition à des rythmes différents mais vers un but commun. Cela requière beaucoup de pédagogie et savoir faire.

La compétition est-elle utile à la formation du joueur ?

Dans le cadre de la formation, la compétition est un outil. Elle ne doit pas être un gros mot et surtout pas un objectif. C’est un entrainement de plus pour travailler avec les enfants. Le meilleur puisque tout est fait à vitesse maximale et dans un contexte truffé d’incertitudes pour le joueur et pour l’équipe. 

Supprimer le Hors jeu en Football à 8, y serais tu favorable ?

Il y aurait des avantages et des inconvénients. 

Quand tu es en charge d’une équipe, qu’observes tu en premier ?

 Aujourd’hui je suis exclusivement en charge de sélections. Dans ce contexte, mes observations portent sur la performance des joueurs au service du collectif (facteur technique, tactique, athlétique, mental et invisible). Partant de cela, une difficulté s’ajoute, celle d’évaluer des potentiels de progression.

Très nombreux sont les éducateurs qui suivent les modules, mais ils ne vont pas tous aux certifications, tu as des analyses ?

Je manque d’éléments tangibles pour répondre à cette question. Il faudrait mener une étude statistique précise et d’envergure pour y répondre. Incidence du territoire, de périodicité, de l’âge de candidats, des motivations, des évolutions des règlements etc. 

Pour développer l’AEF, le rôle des cadres techniques est primordial. Comment mieux articuler les apports que l’AEF pourraient vous apporter ?

L’AEF a toujours constitué un partenaire privilégié pour les instances. Il faut maintenir ce lien et le développer. Les jeunes éducateurs ne perçoivent pas toujours l’intérêt d’adhérer à l’AEF. C’est une erreur. A l’image de la société, ils préfèrent avancer seul ou en petit groupe. Mais n’oublions jamais que « Seul on va plus vite ensemble on va plus loin ».  

Avec ton expertise actuelle, l’éducateur a des besoins, quels en sont pour toi les plus souvent exprimés ? 

Rémunération, évolution de carrière, et accompagnement dans l’exercice de leurs fonctions et de leur progression.

Le tutorat est un axe sur lequel l’AEF 92 souhaite se positionner auprès des éducatrices-teurs, pour toi comment devrions nous procéder pour avoir le meilleur positionnement possible ?

Les instances réfléchissent au devenir du tutorat.  L’AEF pourrait être un partenaire privilégié dans la mise en œuvre des décisions qui seront prises.

La féminisation est en plein essor, et pourtant on ne trouve pas beaucoup d’éducatrices dans les équipes de garçons. Penses-tu que ce serait un « plus » pour nos joueurs ?

La Féminisation, ce n’est pas que les joueurs qui ont à y gagner mais l’ensemble du football.

Pour les réunions de rentrée, que tu auras avec tes cadres techniques, l’AEF pourrait-t-elle avoir un temps de présentation de ces actions auprès des responsables techniques ?

 Sauf imprévu, l’AEF peut s’exprimer au cours de moment privilégié.

Suite à cet épisode « COVID 19 », penses tu qu’il risque d’y avoir des répercussions sur les inscriptions des jeunes dans les clubs ? 

Il ne faut pas négliger le risque que des parents se mettent dans une position attentiste. A ce instant, prédire leur volume est illusoire. D’autant que les récents rebonds de la pandémie en Asie ouvre beaucoup de scénarii. 

As-tu une question que tu aurais aimé avoir ?

Pas de nostalgie mais une image intacte et respectueuse pour mes premiers éducateurs : Bernard Dugaleix (Saran), Jean-François Bordas et Michel Pitel (USO) .

« On a tous à apprendre de tout le monde »

En un mot, réponds à ce petit jeu sur ce que tu préfères :

EXERCICE   ou   SITUATION

TECHNIQUE ou  PHYSIQUE   

MER       ou   MONTAGNE 

THEATRE     ou    CINEMA

VIANDE     ou   POISSON

ASTERIX   ou    LUCKY LUKE

BEYONCE    ou CELINE DION

ZIDANE      ou      MESSI

NADAL   ou    FEDERER

COLUCHE     ou     BEDOS

JEUX OLYMPIQUES  ETE  ou    TOUR DE  FRANCE 

Ton film préféré : trop nombreux

Ton plat culinaire préféré :  RAS

Le coach qui t’inspire le plus : « On a tous à apprendre de tout le monde »

MERCI BEAUCOUP DE  TA PARTICIPATION,

La fonte des glaces est un signe du réchauffement climatique, on peut tous retenir ce proverbe du costa Rica :-« La Terre n’est pas un lègue de nos parents, mais un prêt pour nos enfants.

Merci à toi Didier

 

COACH D’HIER ET D’AUJOURDHUI

Albert CAMUS :- « Il n’y a pas d’endroit dans le monde où l’homme est plus heureux que dans un terrain de ⚽️ »

JE VOUS PROPOSE LA REFLEXION D’UN FORMATEUR DE GRANDE QUALITE ET DONT LES REFLEXIONS SONT TOUJOURS PERTINENTES ET DOIVENT FAIRE REFLECHIR

M. HASNI Titou Coach marseillais OM NTX U17 U19

-« Le football n’offre pas pas plusieurs possibilités, c’est très simple, on ne stagne pas; « Soit on progresse, soit on régresse. » »

Abus d’écran…
Les « Geeks Coachs » vous connaissez?
Éduqués outrageusement aux mastodontes FIFA, PES, Football Manager…ils transmettent un savoir minimaliste et simulé.
Le couplage vidéo-acquisition de données accentuant la donne.
Être coach en 2021, c’est être Bac+5 en informatique.
Jusque là pourquoi pas?
Diaporama, Analyse Vidéo, Data, Statistiques, et autres Préférences motrices sont notre quotidien, pour combien de terrain?
Mais, moi je suis un jardinier, j’aime la graine, j’aime la terre…
Accompagner son éclosion comme seul et unique objectif.
À chaque bel arbre correspond une graine magnifique.
Alors oui, je veux être sur le terrain, c’est ce qui m’anime et c’est là que je me sens le plus utile au joueur.
C’est plus lent, plus laborieux mais j’aime quand les joueurs vont aller puiser dans leurs stocks de réflexions pour trouver des solutions.
Quand le joueur réfléchi, c’est en partie gagné…
5 sens et une sensorialité à travailler, à développer, à réfléchir.
Je crois énormément au pouvoir du terrain, je suis entraîneur.
Convictions : ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️
Interrogations : ⭐️⭐️⭐️⭐️⭐️
Kiffe : 💫💫💫💫💫💫
Le football est une épopée humaine.
@TitouHasni©

FINALE U13 Garçons et Filles. MISE EN AVANT DES COACHS ET DE LEUR VALORISATION

CLAMART A ACCUEILLI AVEC UNE TRES BONNE ORGANISATION LES FINALES DEPARTEMENTALES U13

L’AEF 92 avait mobilisé des éducateurs pour réaliser une observation du comportement des éducatrices et des éducateurs pendant cette journée des finales départementales.

La satisfaction a été au delà de nos espérances, les observations sont positives à 98%, le seul bémol a été un leger retard de deux équipes lors de la reprise des matchs aprè sla pause déjeuner, un petit détail, face au coaching des éducateurs. Les comportements sur le banc, les conseils à la pause le RESPECT entre eux et vis à vis des arbitres ont été exemplaires.

BRAVO à tous et comme par hasard les attitudes des joueuses et joueurs ont été à l’image des responsables techniques. Le Président du District François CHARASSE et de l’AEF92 Christian PORNIN ont remercié les observateurs de l’AEF de leurs observations et de cet encadrement tout au long de la journée.

Tous les éducateurs des finalistes se sont vus offert le CARNET DE L’AEF 92

ASSEMBLEE GENERALE AEF. PARIS ILE DE FRANCE 2018

LE COMITE DIRECTEUR AEF PARIS ILE DE FRANCE AVEC BERNARD DIOMEDE

Le 31 AOUT 2019, L’AEF REGIONALE A TENU SON ASSEMBLEE GENERALE A MASSY (91)

BERNARD DIOMEDE a présenté aux nombreux éducateurs présents les finalités et l’organisation de son ACADEMIE, les aspects sportifs et scolaires ont été bien explicités, pour rappeler que les objectifs sotn avant tout de former des citoyens de demain et des hommes.

Sélectionneur des U20 et un bilan du championnat du Monde

Au coeur de la Sélection U20, BERNARD DIOMEDE a présenté son staff, et la préparation de l’Equipe de France U20 aux Championnats du Monde, la vie de tous les jours, les choix du sélectionneur, pour optimiser les performances. Une matinée exceptionnelle, que les nombreux éducateurs présents (une cinquantaine) ont énormément apprécié.

L’AEF 92 JOUE AU FUTSAL

MARS 2011 Le club de PITRAY OLIER nous a accueuilli dans son gymnase du lycée Montaigne à Paris, pour une opposition en Futsal. L’ambiance fut excellente, une convivialité bien appréciée de tous.

Après la pratique, l’AEF 92 a été invité par les responsables football du PO pour partager une collation, dans ses locaux parisiens. Merci à tous les participants et à Mélanie qui a montré de brillants éléments techniques en cette manifestation. Restez encore chez vous, Gardons le contact jusqu’au 11 MAI 2020.

La lettre N°7 de Juin 2020. NE REVONS PLUS, CHANGEONS LES MENTALITES, PENSONS TOUS AUX ENFANTS EN PREMIER.

Prenez de la hauteur.
Être éducateur en petites catégories est un un don humaniste.
Soyez adultes, Mesdames, Messieurs….
La noblesse de la pensée, le désintéressement, la loyauté, le courage doivent vous porter.
Les écoles de football doivent rester un sanctuaire inviolable où vos querelles, vos velléités et vos égos d’adulte ne pénètrent pas…

Quelques convictions mais beaucoup d’interrogations…
Je ne sais rien, mais je ne suis pas contre en savoir plus.
Cette conception de l’entraîneur n’est pas une conception.
Elle est la réflexion sonore de notre reflet, et c’est nous, toi, moi, les autres, qui en dessinons les contours à chaque mot, chaque note, chaque son.
Décidons de prendre du recul sur tout cela, et posons la question essentielle:
Mieux vaut il être, ou avoir?
Pour vous, mieux vaut il être ou avoir?
Vous avez 4 heures…

Un travail d’équipe, pour faire aimer le foot et prendre et donner du Plaisir

Entraîner c’est beau, Entraîner c’est collectif

Entraîner des Jeunes demande une grande préparation, savoir ce que l’on veut faire passer comme message.

Entraîner des Jeunes, c’est observer, écouter, démontrer, faire répéter et questionner.

Vous me direz mais ce sont les mots, les verbes des formations FFF. Oui et c’est très bien.

L’éducateur se forme, il garde sa conception, mais les formateurs des modules proposent une structure, une méthodologie et chacun va se retrouver plus fort avec ses idées et un cadre dans lequel il va pouvoir les faire partager. Faire jouer son équipe n’est jamais simple, mais beaucoup plus facile à réaliser pour gagner face à une équipe meilleure que la sienne, que de vouloir gagner sans vouloir jouer.

La compétition ne doit pas prendre le pas sur la Formation, le Jeu doit rester prioritaire face à l’enjeu. Les joueurs plus intelligents, le seront encore plus avec des éducateurs qui travailleront sur la durée et en équipe. Travailler en équipe c’est avoir un discours commun issu d’un Projet Sportif. La compétition fait partie d ela Formation en ce sens qu’il va permettre de mesurer les progrès individuels eet collectifs. Perdre une rencontre est un bien pour mesurer les améliorations à avoir. Gagner une rencontre est un objectif avec une manière de le faire et la mise en oeuvre collective d’enchaînements préparés les semaines et les mois auparavant.

Le changement ce sera, sur les comportements des uns et des autres, la crise COVID-19 doit nous apprendre à tout mieux relativiser, le Football sera gagnant si TOUS EDUCATRICES, EDUCATEURS, DIRIGEANTS, PARENTS et JOUEURS prendront du Plaisir par le JEU.

LEWANDOWSKI Monsieur BUTEUR

Dans un match ce n’est pas simple de marquer, explique le buteur polonais du Bayern de Munich.

Notamment, lorsque vous êtes fatigués. 90% des buts, c’est la tête qui fonctionneet votre niveau de concentration qui influe.Si vous êtes fatigués, automatiquement, votre reflexion est plus lente. Et l’espace-temps, lui, n’est pas réduit…. Dans la surface de réparation on a seulement 0,1, peut être 0,2 seconde pour réfléchir, prendre notre décision et interagir avec le ballon. C’est là qu’on en vient à l’entrainement, car il n’y a pas d’autre endroit pour construire des mouvements automatiques et des tirs automatisés.

Qu’ils soient du pied gauche, du pied droit…peuimporte. Il faut ^petre prêt.Il ne faut m^me pa sy penser, il faut le faire. Au contraire, si vous pensez trop à votre geste, c’est contre productif. Votre corps et votre pied doivent fonctionner de pair et faire le bon geste automatiquement. C’ets une partie de mon boulot. Parfois, si vous voulez remporter un match, ça se joue à rien, des petits détails qui, eux font la différence.

La concentration et l’attention que l’on prête aux détails, c’est la clé.

Il ne s’agit pas uniquement du talent ou de l’instinct. Si vous ne faites aucun effort, votre niveau ne changera jamais. Au contraire l’instinct se travaille. Comme les réflexes, la concentration, l’impulsion de votre tête à vos jambes… Vous ne savez jamais ce qui va arriver, donc il faut être préparé. Parfois, vous ne pouvez même pas expliquer autrement ce que vous faites que par le travail et la répétition.

Comment améliorer sa condition physique en s’amusant en toute occasion ? Le saut à la corde

Cet article provient du magazine du Conseil Départemental du 94 SPORT SANTE et PREPARATION PHYSIQUE du mois de Juin 2020.

Jeu pour les enfants et discipline sportive à part entière pour les compétiteurs, le saut à la corde est aussi utilisé à l’échauffement et en préparation physique notamment par de nombreux boxeurs.
– Quels sont les effets de la pratique du saut à la corde sur l’organisme ?
– Comment cette activité peut-elle permettre de développer la condition physique ?
– Quels exercices peut-on proposer aux sportifs pour cela ?

Le saut à la corde : éclairage anatomique et physiologique

Les systèmes mis en jeu :

  • Sur le plan articulaire
    Les hanches, les genoux, les chevilles et le rachis lombaire sont sollicités et doivent notamment absorber des contraintes mécaniques importantes. Bien qu’il existe un risque d’entorse de cheville, comme dans toute activité impliquant des sauts, celui-ci s’amoindrit au fur et à mesure de la pratique car la nécessité de passer la corde sans l’arrêter avec le pied stimule la flexion dorsale de la cheville, et ainsi lui permet de mieux se préparer à la réception du saut. Les membres supérieurs sont également sollicités, mais de manière qualitative. La pratique de la corde à sauter demande une importante coordination de l’ensemble du corps.
  • Sur le plan musculaire 
    Les muscles les plus quantitativement sollicités sont les muscles de la chaîne d’extension du membre inférieur : grands fessiers, quadriceps, triceps sural et ischios-jambiers. De plus, le gainage assuré par les grands droits de l’abdomen et les transverses, permet la stabilisation du tronc et donne ainsi une base solide à l’ensemble du corps. La stabilisation du bassin en situation d’appui unipodal est assurée par les moyens fessiers.
  • Sur le plan cardio-respiratoire
    Comme l’ont montré Town & Col. (1980) « le saut à la corde est un exercice très ardu », les valeurs moyennes de MET (Métabolic Equivalent of Task), qu’ils ont mesurées à différents rythmes, variaient de 11,7 à 12,5.

Le saut à la corde : éclairage biomécanique

Analyse biomécanique et musculaire du saut à la corde

Traduction du commentaire de la vidéo « Le saut à la corde peut améliorer l’élasticité et la résistance des muscles des membres inférieurs, réduisant les risques de blessures [Il], renforce les muscles du mollet et améliore l’élasticité des tendons et des fascias qui les entourent.
Les fibres musculaires des mollets se contractent presque en isométrie, tandis que les éléments collagènes des fascias et en particulier celles du tendon d’Achille, s’allongent et se raccourcissent comme une corde élastique. Lorsqu’elles sont étirées, les fibres élastiques des tendons emmagasinent de l’énergie. Lorsqu’elles sont libérées, les tendons reviennent rapidement à leur longueur initiale, libérant l’énergie emmagasinée.
Les mollets sont principalement impliqués dans le saut.
Le soléaire aide à la flexion plantaire de la cheville. Les fessiers et les quadriceps assurent la rigidité et minimisent la dissipation de l’énergie cinétique […] ».

Apprendre la corde à sauter en 1min30 avec Ilyes Debbah

Le saut à la corde : éclairage physiologique

Le saut à la corde est une activité de haute intensité. En effet, elle met en jeu des groupes musculaires importants par les rebonds répétés qui impliquent de s’extraire de la gravité juste après chaque réception. Ceci nécessite une dépense énergétique très élevée.

Le saut à la corde sollicite ainsi et intensément les métabolismes aérobie et anaérobie. Cette pratique exige beaucoup des capacités aérobies (femmes, 92% VO2max, hommes, 76-88%) et anaérobies (femmes, 100-106% des valeurs de lactate après un maximum d’exercice à vélo ; hommes, 58-72%) » (Quirk & Sinning, 1982).

Comme l’ont démontré Yamaguchi & Col. (2002), une fréquence de saut élevée (>92 sauts/min) entraîne un temps de contact avec le sol très court, ce qui entraîne une diminution du pic de force et ainsi une diminution des contraintes mécaniques sur les muscles et les articulations. Ces auteurs concluent qu’une fréquence de saut plus élevée entraîne ainsi une meilleure utilisation du cycle étirement-contraction, et donc de l’élasticité des tendons et des muscles. Ainsi, l’augmentation de la fréquence des sauts, dans une certaine mesure, n’entraînerait pas d’augmentation significative de la consommation d’oxygène (Quirk & Sinning, Op. Cit). Cependant, des fréquences extrêmement élevées demanderaient plus d’énergie, justifiant par ailleurs qu’une augmentation de la fréquence s’accompagne d’une diminution de la hauteur des sauts, car impliquant une dépense énergétique moindre.

Aussi, les éducateurs sportifs sont incités à n’exiger des débutants sédentaires que des rythmes lents leur permettant de progresser. En effet, comme le montrent Yoshida & Col. (2018), la dépense énergétique à une fréquence de 70 rotations par minute serait de 4,3 MET alors qu’elle serait de 8,6 MET pour 110 rotations par minutes, un rythme bien moins supportable par les débutants.

Comparaison du saut à la corde et d’autres activités aérobies

Saut à la corde vs sauts classiques, à l’échauffement : utilisant le five alternate leg bound  test, Makaruk (2014) a montré que chez des sauteurs en longueur de niveau national, un échauffement composé de sauts à la corde était plus efficace qu’un échauffement avec des sauts simples Par ailleurs, Trecoci & Col. (2015) ont montré que chez des enfants footballeurs, un échauffement à la corde à sauter induit de meilleurs résultats au Harre circuit test d’habileté motrice, ainsi qu’un meilleur équilibre dynamique unipodal, qu’un échauffement classique de football.

Saut à la corde vs Step : Ghosh & Kundu (2019) ont montré que, tout en étant aussi ludique et favorisant la persévérance, le saut à la corde à deux pieds est plus efficace pour améliorer la VO2 max que le Step.

Saut à la corde vs Jogging : Baker (1968) a montré que 10 minutes de saut à la corde tous les jours pendant 6 semaines améliore autant l’efficacité cardiovasculaire au Harvard step-test, que 30 minutes de jogging avec la même fréquence d’entraînement. Mais, ceci a été contredit par une expérience réalisée par Buyze & Col. (2015), précisant, en plus, que « le groupe de saut à la corde avait des taux de blessures et d’abandon plus élevés ».

Par ailleurs, Miyaguchi et al. (2015) ont montré que les enfants réalisant les meilleures performances en double unders réalisaient également les meilleures performances de sprint (sur 20m). Aussi, ces auteurs proposent d’utiliser le saut à la corde classique et le double unders comme un moyen pliométrique d’améliorer les performances en sprint chez les enfants.

Amélioration des qualités physiques

Il est possible de stimuler voire d’améliorer différentes qualités physiques par le saut à la corde.

Exercices « basique », « side-swing » et « double unders » démontrés par Ilyes Debbah

  • Relâchement musculaire : l’exercice « Side-swing » permet de relâcher les muscles du tronc. Ils peuvent s’enchaîner sans sauter ou comme dans la vidéo, en alternant mouvements des bras avec et sans saut. Cet exercice est utilisé en récupération active.
  • Proprioception : Ozer & Col. (2011) ont montré qu’un programme d’entraînement de 12 semaines de saut à la corde permettait une amélioration significative de la proprioception chez des joueuses de volleyball : « Ajouter du saut à la corde, aux programmes d’entraînement, améliore le repositionnement et la coordination des articulations ».
  • Endurance : le « Saut basique » en corde à sauter permet de travailler son endurance. Le rythme et la durée peuvent varier. Pour rester en aérobie, il faut utiliser un rythme assez lent (<90 sauts/min, cf. éclairage physiologique) sur une durée élevée. En outre, l’utilisation d’une corde plus légère et plus fine entraîne un cycle de tour de corde plus facile et rapide et donc une facilité à augmenter la fréquence des sauts, ce qui peut être utile pour allonger le temps de l’exercice pour développer l’endurance chez des sujets avec un minimum d’expérience de pratique (Azuma, 2016).
  • Détente verticale : Colakoglu & Col. (2017) ont montré que, chez des volleyeuses, un entraînement de 12 semaines de saut à la corde permettait une amélioration significative de la hauteur de saut, ainsi qu’une diminution de la masse graisseuse.
  • Explosivité : L’exercice « Double unders », que l’on retrouve beaucoup en cross-training, engage le train inférieur et travaille les muscles en pliométrie car le contact au sol est très court. Cet exercice permet d’améliorer l’explosivité. De tels exercices de saut à la corde permettraient d’améliorer la puissance musculaire sous sa forme d’expression explosive, ainsi que l’efficacité du cycle étirement-contraction, au bénéfice de la vitesse des déplacements en saut et en course (Wilson & Flanagan, 2008). Utilisés à l’échauffement, ils permettraient aussi d’améliorer la raideur musculo-tendineuse diminuant ainsi les risques de blessure des membres inférieurs (Ibid).

En effet, l’étude de Miyaguchi & Col. (2014) conclue que les exercices de corde à sauter peuvent être un bon moyen de développer les capacités du cycle étirement-contraction, notamment avec l’exercice des double unders, qui utiliserait environ 70% de la capacité du cycle étirement-contraction. Le cycle étirement-contraction induit par le saut à la corde permettrait de développer la capacité de libérer plus de force et plus rapidement, donc la puissance.

Il est aussi possible d’améliorer les capacités de bondissement en faisant varier les hauteurs de saut et leurs répétitions en séries plus ou moins longues et espacées.

Conclusion

Ludique et efficace, le saut à la corde peut être pratiqué en toutes occasions et de façon ludique pour améliorer sa condition physique.

Comme la course à pied, il est possible de faire des efforts : en continu, en variation d’allure ou d’intensité, en contraste de phase et même en fractionné à plus ou moins haute intensité.

Mettant en jeu tout le corps avec très peu de matériel, cette activité permet ainsi d’entretenir voire de développer l’endurance cardiovasculaire mais aussi la coordination, la proprioception, la détente et l’explosivité (Cavalier, 2017).

Juliette CAVALIER*, Ilyes DEBBAH* & Rachid ZIANE
 

* Masseuse-kinésithérapeute diplômée d’Etat, Juliette CAVALIER est aussi titulaire d’un Master de recherche en STAPS « Psychologie, Contrôle Moteur, Performance Sportive ». Elle est également 3 fois championne de France et championne du monde de Double dutch.
* Titulaire de la Licence Pro « Métiers de la forme – Responsable d’équipe et de projets », Ilyes DEBBAH est aussi 6 fois champion de France de saut à la corde et champion du monde de Double dutch.

Références :

  • Azuma, A. (2016). Effects of different types of ropes on jump cycle while skipping. Research Reports : 87-1 : 197-194.
  • Baker, J.-A. (1968). Comparison of rope skipping and jogging as methods of improving cardiovascular efficiency of college men. Research Quarterly. American Association for Health, Physical Education and Recreation. 39(2).

ENTRAINEMENT ET FOOT DE RUE!

Un entretien passionnant

CARLOTA TORRENTS est une enseignante de l’Université d’Education Physique de Lleida (Espagne), pour NOSOTROS elle a voulu expliqué les contraintes et la créativité du joueur de football dans le club de Foot et dans le Foot de Rue. Une étude très interessante de l’Association d’Alilou ISSA grand passionné de NOSOTROS.

NOSOTROS. Une association pour aider les éducateurs à mieux comprendre le Foot et progresser

Professeure à l’Institut National d’Éducation Physique de Catalogne (INEFC) et entraineure nationale de Gymnastique Rythmique (RFEG), Carlota Torrents est l’une des références dans les domaines de la compréhension et de l’interprétation du sport comme un phénomène complexe.

Auteure, avec Natalia Balagué, de l’excellent Complejidad y Deporte (La complexité et le sport), elle est aussi à l’origine ou co-auteure de nombreux papiers sur les thèmes de la créativité, les systèmes dynamiques et l’entrainement, l’expression corporelle ou encore la manipulation des contraintes comme moyen, favorisant l’émergence de réponses fonctionnelles.

Nosotros a profité de cet entretien pour essayer de « définir » le rôle et la place de la créativité dans le football.

La créativité semble être un sujet à la mode, notamment dans le sport et surtout le football, comment définiriez-vous ce terme ?

Bien que la créativité soit souvent décrite d’un point de vue cognitiviste, la littérature scientifique définit la créativité comme une compétence dans la réflexion et non une compétence cognitive, c’est à dire une capacité à penser de manière originale tout en étant également fonctionnelle. Il n’est donc pas utile de proposer des réponses originales, si elles n’ont pas de fonction. En résumé, si la créativité n’est pas fonctionnelle, elle ne sert à rien.

Cette définition est aussi valable pour des activités « intellectuelles », mais dans le sport, ce dont nous avons besoin, c’est de pouvoir donner des réponses variées, originales, surprenantes. Il ne s’agit donc pas, seulement, d’une capacité de réflexion, c’est aussi une capacité motrice.

« La littérature scientifique définit la créativité comme une compétence dans la réflexion et non une compétence cognitive, c’est à dire une capacité à penser de manière originale tout en étant également fonctionnelle »

Il faudrait donc une définition qui tienne compte de la personne dans son ensemble et de sa relation avec l’environnement, car dans un sport d’opposition, vous êtes constamment en relation avec d’autres personnes et vous devez répondre à cela de manière improvisée, et à l’instant T, ce qui constitue une grande différence.  

Dans le sport et notamment le football, l’idée est de réduire cette part d’improvisation, voire d’incertitude. En ce sens la créativité peut-elle venir télescoper ce principe de contrôle ? 

Bien sûr, l’entraineur aimerait que tout se passe comme il l’a prévu, mais en réalité, quel pourcentage de ce qui arrive dans le jeu a été prévu au préalable ?

Un pourcentage très faible, non ? 

Cette question a été étudiée et même si cela n’a pas été publié, les études montrent très clairement que sur l’ensemble des choses que l’entraîneur a dans la tête, un pourcentage infime se produira, étant donné que l’équipe adverse, fera en sorte que ce qui a été  prévu, ne se produise pas.

Bien sûr, si vous jouez contre une équipe d’un niveau inférieur à la vôtre, il est possible que ce que vous aviez prévu, se produise, plus facilement et dans des proportions plus importantes. Mais généralement ce n’est pas le cas. Les championnats étant plus ou moins homogènes, en termes de niveau, il y a peu de chance que ce qui a été prévu, se réalise.

« Il faut former ses joueurs pour répondre à cette incertitude »

Au fil du temps et avec l’expérience, vous pouvez évidemment sentir un peu les choses, mais pas la manière précise dont les joueurs réagiront. Il faut donc, former ses joueurs pour répondre à cette incertitude. Si tous les entrainements sont conçus de manière à ce que les joueurs répondent toujours de la même façon à une situation donnée, lorsqu’ils seront confrontés à une situation « nouvelle », comment feront-ils ?

Est-il nécessaire de « cultiver » la créativité dans un sport collectif comme le football, qui est basé sur l’improvisation, comme tout sport collectif d’ailleurs ? Oui et non. C’est un sport collectif comme la natation synchronisée ou la gymnastique rythmique par équipe, mais il y aura toujours bien plus d’improvisation dans un sport d’opposition comme le football!

Quand vous évoquez les sports d’opposition, vous faites référence aux activités d’espace partagé comme l’a formalisé Francisco Seirul·lo ? 

Le sport d’opposition est un sport l’improvisation, qu’il s’agisse d’espace partagé ou non. Au volley-ball il y a une part d’improvisation, même si elle n’est pas aussi importante que dans le football. Au badminton et au tennis, il y a aussi de l’improvisation, comme dans toutes les activités où il y a de l’opposition.

« Pour définir la créativité, je prends en compte l’interaction de la personne « créative » avec l’environnement dans lequel elle interagit »

Au regard de votre définition, vous semblez insister sur  le rapport à l’environnement et l’idée de processus plus que de produit. Peut-on percevoir ici une approche écologique, systémique de cette notion de créativité ?

Oui, bien sûr. Pour définir la créativité, je prends en compte l’interaction de la personne « créative » avec l’environnement dans lequel elle interagit, mais pour avoir une meilleure compréhension de ce qu’est ici l’environnement.

En football, l’environnement est en partie composé de l’équipe adverse et des partenaires qui interagissent avec vous, en vous donnant des réponses. Le joueur va donc s’adapter, en proposant aussi des réponses, qui vont entrainer une cascade de décisions.

Il n’y a donc pas de décision, au sens MA décision. La décision prise à un instant, dépend de celle prise auparavant et dépend de celle de l’équipe adverse, donc ce n’est pas seulement le joueur qui décide, en fonction de lui et de ses éventuelles possibilités.

Le sport d’opposition est, en ce sens, très différent de l’écriture d’un poème, par exemple. La poésie est une activité où vous avez le temps d’apprécier tranquillement les rimes, pour ensuite décider laquelle est la meilleure, gommer et recommencer. Quand, il s’agit de répondre dans le jeu, vous n’avez pas ce temps et la prise de décision doit être très, très rapide, pratiquement instantanée, sans respecter les phases du processus de création, puisque dans les sports d’équipe, il n’y a pas de temps pour ces phases.

En football, le produit c’est votre corps en mouvement. Vous en faites partie et on ne peut donc pas séparer les choses, car en même temps, vous faites aussi partie du processus, ce qui est assez complexe….

Vous dites que la créativité se matérialise de manière quasi instantanée, finalement sans en être conscient, peut-on revenir sur cet aspect ?

Il y a un lien avec la conscience, parce que le joueur peut avoir une intention de départ qui influencera ses décisions. L’entraineur peut aussi avoir des intentions qui influenceront le joueur, tout au long du match. Mais en réalité, les intentions diverses (joueurs, entraineurs, adversaires) seront énormément conditionnées par les événements du jeu. Ainsi, l’intention interagit avec les actions à réaliser, à chaque instant. C’est pourquoi, il est possible que l’intention initiale soit bien présente, mais qu’au final, vous ne la suiviez pas.

 Je suis aussi consciente, qu’il est très difficile de savoir ce qui se passe dans le cerveau quand on joue au football. Néanmoins il y a des études, non issues des sports, qui montrent qu’en musique par exemple, lorsque les musiciens improvisent, les régions du cerveau qui sont activées sont davantage celles qui sont reliées aux activités inconscientes.

Donc, quand vous êtes dans cet état de « flow », que vous êtes vraiment bien dans l’instant présent, que vous vous sentez vraiment à l’aise avec ce que vous faites, ce sont ces zones du cerveau qui sont davantage activées. Évidemment, cela heurte un peu l’idée que l’on prétend toujours faire ce que l’on a décidé de faire dans chaque situation, parce que le « flow » ne fonctionne pas ainsi.  

Si vous étudiez le fonctionnement du cerveau, bien que nous en sachions finalement assez peu, certaines études montrent très clairement que les régions du cerveau qui sont activées chez les sportifs en mouvement, sont presque les mêmes que chez les musiciens, alors qu’eux ne bougent pas.

Et en plus, il n’y a personne pour vous voler votre instrument (rires).

Oui, oui c’est très vrai (rires).

La créativité est donc en étroite relation avec l’environnement, bien que le terme de milieu semble plus approprié, puisqu’en français le mot environnement laisse à penser que le sujet se trouve un peu à l’extérieur alors que le milieu sous-entend « l’immersion ». Traditionnellement, la créativité est envisagée comme quelque chose d’inné.  On viendrait au monde en étant un créatif ou pas. Or, pendant la période de confinement, on a pu observer que, sans l’impact quotidien de l’école les enfants semblent être (re)devenus créatifs. Peut-on faire un lien entre cette absence d’école et ce regain de créativité ?  

Eh bien, je ne suis pas tout à fait d’accord !

Parfait, expliquons-nous (rires) 

Sur les réseaux sociaux, par exemple, il y a beaucoup de gens super créatifs, qui publient des choses où vous dites « wow ». Mais c’est aussi le cas, le soir, lorsque vous lisez une histoire à vos enfants. Vous devez être créatif dans mille situations de votre vie.

En revanche, ce que nous ne faisons pas forcément, c’est nous exprimer de manière créative. En tant qu’adulte, nous n’utilisons plus la dimension artistique de la créativité, telle qu’on pourrait l’envisager dans le jeu, que nous avons en général abandonné. Cependant, il y a des milliers de situations du quotidien dans lesquelles nous sommes créatifs et même plus créatifs que nos propres enfants.

Je crois que nous sommes tous créatifs, mais que nous sommes un peu prisonnier, au moment d’exprimer librement notre créativité, puisque nous n’en n’avons plus les moyens comme à l’école, à travers la danse, le chant, l’écriture, la peinture. Tout cela nous a été enlevé, n’est-ce pas ?

L’éducation et l’école, la volonté et d’une certaine manière la « pression » de faire les choses correctement, freinent notre créativité, parce que si vous n’êtes pas performant dans ce que vous faites, vous laissez tomber.

« On ne peut pas concevoir la créativité sans les nombreuses et coûteuses tentatives préalables »

Je dis cela parce que, je ressens aussi cette pression. Alors, face à cette situation, que dois-je faire? Quelles sont les activités que je préfère ? Eh bien, j’aime les activités où je réussis et celles où je réussis mieux que les autres. Par exemple, je dessine très mal, mais peut-être que je pourrais très bien laisser libre cours à mon imagination et me sentir mieux en dessinant, même si mes dessins sont horribles. Il ne faut pas les mettre de côté, au contraire, il faut s’y remettre pour s’améliorer.

C’est difficile, mais on ne peut pas concevoir la créativité sans les nombreuses et coûteuses tentatives préalables. Je crois que ces tentatives, sont surtout liées à la nécessité de faire quelque chose de différent, pour ne pas faire ce que les autres font. C’est ce besoin, qui nous pousse à chercher d’autres choses qui nous plaisent, non ?

Les enfants le font en permanence. Par exemple, si vous les laissez longtemps devant un écran, ils s’adapteront  et s’amuseront. Mais si vous leur enlevez la tablette, ils chercheront à faire autre chose et ils développeront davantage leur créativité.

Pour revenir, au sujet et le lien avec l’école, je crois que cela dépend beaucoup des écoles même si dans la plupart, continue à prédominer le modèle de la volonté de tout bien faire, avec le même rythme pour tout le monde et peu d’individualisation de l’éducation. Au final, l’école convient bien à ceux qui réussissent en lecture, en écriture et en mathématiques. En revanche les enfants qui ne réussissent pas dans ces disciplines, l’école ne leur convient pas, en tous les cas c’est comme ça en Espagne.

En France il y a aussi une culture très élitiste de l’école et un mode d’enseignement très vertical bien que les choses progressent énormément. L’école semble éteindre la créativité des adultes de demain, d’autant que traditionnellement la créativité semble être plus liée aux activités artistiques ou la gymnastique. Mais peut-on considérer qu’il y a une part prépondérante de créativité dans les sports collectifs comme le football, car au final la partie artistique du football ne rapporte rien au tableau d’affichage ? 

La créativité, lorsqu’elle est associée à la dimension « artistique » (comme dans le patinage), n’est pas quelque chose de créatif, puisqu’elle est davantage en lien avec l’art.

« Dans un sport d’opposition, il faut sans cesse clarifier l’incertitude »

Dans les sports d’opposition, il y a évidemment une réelle place pour la créativité. Il est vrai que la créativité est aussi nécessaire dans les sports artistiques puisqu’il faut très souvent créer une chorégraphie, par exmple. Pour faire un dessin, il faut d’abord le créer et pour cela il faut être un peu créatif. Même si à certains moments, il faut s’adapter et le changer, en général, il faut être moins créatif si l’on peut dire, « dans l’art » que dans un sport d’opposition où il faut sans cesse clarifier l’incertitude. Une incertitude à laquelle il faudra répondre. Si le joueur y répond de manière créative, c’est mieux, car il faudra l’être pour surprendre l’adversaire. Donc la créativité fait partie intégrante de la performance.

Comme nous le disions précédemment, il y a un certain degré d’improvisation dans le football et nous avons le sentiment que la créativité peut être préjudiciable à la performance, surtout au plus haut niveau ou pire dans le football de jeunes. 

C’est possible. Pourtant la créativité se prête vraiment au football, notamment pour éliminer son adversaire, pour obtenir la supériorité numérique, pour marquer un but… En résumé, pour surprendre l’équipe adverse et faire des choses auxquelles elle n’est pas préparée. Vous ne pouvez donc pas dissocier la créativité de la performance. Selon vous, pourquoi la créativité est considérée comme préjudiciable à la performance ?

Elle est considérée ainsi parce qu’elle est associée à la désorganisation, alors que dans le même temps le rôle de l’entraîneur est d’organiser les choses, de mettre en place une organisation du jeu, de placer les joueurs de façon rationnelle sur le terrain etc. La créativité  semble faire peur, parce qu’elle vous oblige à sortir de votre zone de confort, car elle est difficilement mesurable, maitrisable, contrôlable. 

Exactement, et il y a énormément de pression, surtout dans les sports les plus médiatisés, car cette pression transforme la vision que l’on a de l’entraineur.

Je crois que l’entraineur n’est pas toujours celui qu’il semble être, mais qu’il a besoin de projeter cette image de celui qui organise tout, contrôle tout, maitrise tout. Je veux dire par là que les médias, notamment, ne comprendraient pas, qu’en réalité, la solution ne soit pas celle qui est partagée  avec eux. Évidemment qu’un entraîneur doit avoir les idées claires sur ce qu’il veut et sur ce qu’il veut voir sur le terrain, mais ça n’en fait pas pour autant un entraineur qui sait tout ce qui va se passer.

Mais cette posture n’est pas bonne pour les médias, pour les journalistes. Comment leur expliquer que tu ne sais pas?

La solution, c’est beaucoup de pédagogie, mais pas envers les médias parce que c’est un travail de très longue haleine…

Alors, il faut faire semblant d’une chose et en faire une autre. Je pense que, surtout au très haut niveau, ils sont obligés de montrer à la presse, des choses qui sont très différentes de ce qu’ils font réellement. Ils proposent des images qui font toujours plaisir aux médias: des joueurs à l’échauffement, à l’entraînement, etc. Mais tout cela est fait pour la presse.

Souvent, cela n’a rien à voir avec ce qui se passe ensuite sur le terrain, car aujourd’hui encore, cela heurte un peu les mentalités, tout comme les écoles libres que l’on paie cher pour que les enfants ne reçoivent aucune consigne !

Ce genre de croyance signifie que, pour être un bon entraîneur, il faut dire tout ce qu’il faut faire, mais ce sont juste des croyances, surtout dans un sport médiatique où les entraineurs ont un métier très exposé et notamment sur les consignes données aux joueurs. Mais au final ils n’ont pas forcément besoin de le faire.

La limite entre la liberté des joueurs, leur créativité dans un certain cadre et la désorganisation peut apparaître parfois comme très mince, mais la créativité collective s’entraine-t-elle ? 

Oui, bien sûr, si votre approche est de tout dicter aux joueurs, cela va forcément heurter le comportement créatif, parce que les joueurs peuvent parfois évoluer d’une manière très différente de votre façon de fonctionner, car vous n’êtes pas à leur place. Pour favoriser la créativité, il faut d’abord accepter qu’il n’existe pas de boule de cristal ou de formule magique, car vous ne pouvez pas savoir comment chaque joueur peut réagir.

« Pour développer la créativité, il faut d’abord que l’entraîneur et le joueur partagent la même perspective et qu’ils tolèrent la diversité des réponses »

Il faut accepter de ne pas être un magicien, mais une personne qui accompagne les joueurs. Être un concepteur d’opportunités de progression et dont les séances seront autant d’opportunités de progression que vous offertes aux joueurs.

Oui, c’est évident. Mais au final, c’est un peu un piège parce que celui qui a le pouvoir de décision, c’est l’entraîneur et c’est lui qui va choisir qui jouera ou non. Et cette perspective, peut-être un obstacle à la créativité des joueurs parce qu’ils peuvent se sentir jugés en permanence.

Bien sûr, c’est pourquoi pour développer la créativité, il faut d’abord que l’entraîneur et le joueur partagent la même perspective et qu’ils tolèrent la diversité des réponses. Sans cette autorisation préalable, c’est impossible. Mais comme nous le disions auparavant, le climat idéal pour favoriser la créativité est difficile à installer parce que, la personne qui guide le processus d’apprentissage doit faire preuve de confiance et doit accepter cette diversité dans les réponses données par les joueurs.

« Je crois que l’entrainement peut être plus riche que le foot de rue dans le développement de la créativité, s’il nous permet d’avoir plus facilement de la variabilité dans les réponses, surtout si l’entrainement est dirigé par quelqu’un qui observe sans forcément intervenir »

Si en tant qu’éducateur, vous voulez constamment imposer les réponses que les joueurs doivent donner, alors le processus de créativité est tué dans l’œuf. Cette confiance, c’est l’ouverture indispensable, elle est nécessaire pour que la créativité se développe, toujours et encore, mais elle peut également être favorisée avec l’aide d’une personne qui la limite, même si c’est plus difficile, c’est intéressant. Une chose est certaine, pour susciter la créativité des joueurs, l’entraineur doit offrir cette ouverture d’esprit

Au final, pourrait-on dire que pour faire preuve de créativité sur le terrain mais aussi en dehors et notamment dans les relations humaines, le rôle de l’entraîneur est d’offrir aux joueurs de « l’amour » (rires) ?

Oui, aussi. En plus du respect (rires). L’entraineur doit guider, il doit montrer le chemin même s’il est nécessaire de sortir des sentiers battus pour voir jusqu’où ce jeu peut aller. Évidemment que l’entraineur doit indiquer aux joueurs une direction, mais dans cette direction il doit y avoir plusieurs réponses possibles. Je crois que l’entrainement peut être plus riche que le foot de rue, le jeu complètement libre, dans le développement de la créativité, s’il nous permet d’avoir plus facilement de la variabilité dans les réponses, surtout si l’entrainement est dirigé par quelqu’un qui observe sans forcément intervenir.

En revanche, si lors de l’entrainement les réponses des joueurs sont toujours les mêmes, qu’elles sont « stables », alors là l’entraineur doit intervenir pour créer de la variabilité, pour que les joueurs explorent. En ce sens, l’entraineur a une fonction vitale quand il observe.

Lorsqu’il y a une stagnation, que faisons-nous des joueurs pour qu’ils continuent à grandir ? C’est pour cela que l’observation est fondamentale, car notre œil est le témoin et je pense que cette fonction est indispensable pour un entraineur, comme je crois aussi qu’une séance d’entrainement bien conçue peut être beaucoup plus efficace que de jouer dans la rue en total liberté, sans personne qui observe attentivement.

En tous les cas, l’entrainement dans ces conditions d’observation, devrait être plus efficace que le jeu dans la rue. Si ce n’est pas le cas, c’est un signe que la méthode d’entrainement n’est pas bien maîtrisée.

C’est-à-dire qu’il y aurait un paradoxe au sujet des tâches ouvertes (tâches sans contrainte), ce type de tâche qui limiterait donc la créativité des joueurs ? 

Non, il n’y a pas de formule magique, et je ne pense pas qu’il faut toujours proposer des tâches ouvertes ou des tâches fermées. Ce n’est pas un but en soi. Maintenant, quand vous observez une tâche ouverte, que se passe-t-il ? Nous avons souvent recours aux réponses habituelles, il n’y a pas de bonne ou mauvaise réponse, mais il est très probable que cela se produise comme ça, que les joueurs répondent un peu toujours de la même manière.

C’est pour cela que l’entraineur est là, pour observer pour modifier quelque chose, pour que les joueurs sortent de leurs habitudes et qu’ils explorent d’autres solutions et élargissent leur palette.

On a souvent la tentation de proposer un jeu libre, ou une séance libre pour offrir de la liberté aux joueurs et favoriser leur créativité. Mais sans contrainte, ne limitons nous pas les comportements exploratoires ? 

Si votre équipe est dans un jour « sans », ou que vous sentez qu’elle est un peu moins bien sur le plan émotionnel, peut-être que ce type de situations conviendra. De toute façon, il y a toujours des contraintes, puisque chaque joueur est soumis aux règles du jeu et que celles-ci sont clairement contraignantes.

Alors oui, cela ne va pas aider nos yeux à mieux observer, mais sur le moment cela peut aider. Je pense que ce type de situation, en proposant des contraintes pertinentes, est plus favorable au travail exploratoire. Plus nous varions les conditions, plus nous modifions les contraintes, plus les réponses risquent d’être variées, plus cela fera émerger de la variété dans le jeu.