CERTIFICATIONS CFF 1 , CFF2 ET CFF3 LES RESULTATS

Félicitations à tous les candidats qui ont pu satisfaire les épreuves passées le Vendredi 2 février à Gennevilliers.

Voici la liste des admis:

https://district-foot92.fff.fr/wp-content/uploads/sites/96/2024/02/RESULATS-ADMIS-Certification-1-2-3-A-PUBLIER.pdf

L’AEF 92 avait organisé une aide à la certification une semaine avant et les candidats qui sont venus recevoir des conseils et posés des questions aux experts présents ont tous réussi leurs doubles certifications de la MSP et de l’oral du rapport de stage.

Ils étaient 4 et nous sommes heureux si nous avons pu permettre leurs réussites.

Maintenant nous conseillons tous les éducateurs à davantage utiliser l’expertise de leurs collègues au sein même de leurs clubs. L’AEF 92 se fera un réel plaisir de guider ceux qui pensent en avoir besoin

Devenez membre de l’AEF 92 par le lien suivant:

LES NOUVELLES FILIERES DE LA FORMATION EN FRANCE

LE NOUVEAU DISPOSITIF DE FORMATION AUX DIPLÔMES FFF – SAISON 2023 / 2024

Retrouvez dans cet article , un résumé du nouveau dispositif mise en place par la Fédération Française de football au niveau des diplômes d’éducateurs de football.

DEUX OBJECTIFS

  1. Améliorer l’employabilité au sein des clubs
  2. Renforcer l’accompagnement des clubs et des éducateurs

Il y a une réelle volonté de la part de la FFF pour continuer de former du mieux possible les éducateurs de demain.

LA FILIÈRE

Deux filières différentes sont apparentes dans ce nouveau processus de formation :

la filière bénévole et la filière professionnelle (voir document ci dessous)

Au niveau de la filière benevoles, on retrouve 3 grandes familles de diplômes :

  1. LES ATTESTATIONS FÉDÉRALES (AF) avec notamment des nouveautés Come le golf foot ou le handi foot .
  2. LES CFI et non plus des CFF . CFI signifiant Certificat Fédéraux Inititateur. Nouveau nom pour un nouveau format , on y reviendra juste après.
  3. LES DIPLÔMES FÉDÉRAUX avec notamment la création d’une diplôme UEFA C .

Au niveau des CFI , nous retrouvons des diplômes pour les mêmes catégories que les CFF mais sous une forme différente. Ce qui change est le format de ces diplômes , soyez patient tout est expliqué ci-après.

Pour les diplômes fédéraux , ils ne permettent pas de travailler au sein d’un club en tant que salarié mais ils permettront un allègement de formation BMF par exemple.

LES ÉQUIVALENCES

Pas de panique , pour tout ceux qui ont passé des modules ou CFF cette saison , tout va bien puisque les modèles d’équivalence et de tuilage présenté ci dessous est valable jusqu’en Juin 2027 .

Je ne vais pas tout expliquer mais à titre d’exemple , si un éducateur a certifié cette saison le CFF3 il peut prétendre , en passant un jour de formation complémentaire , obtenir le DF COACH SENIORS.

Autre formation importante , pour ceux ayant passé les modules cette saison , il sera toujours possible de passer les certifications .

PASSER DU PARCOURS DE FORMATION BÉNÉVOLE AU PARCOURS DE FORMATION PROFESSIONNELLE

C’est possible ! En effet , grâce au CFF au CFI où au DF que vous aurez validé vous pouvez bénéficier d’un allégement de formation BMF comme l’explique le tableau ci dessous

Par exemple , en obtenant le DF coach seniors , vous êtes dispensé du bloc 2.1 du BMF à savoir « initier et perfectionner des jeunes en compétition et en sécurité. »

En obtenant le DF responsable école de football , vous êtes dispensé du bloc 1 du BMF à savoir « mettre en application des projets d’encadrements dans le cadre des publics U6 à U13 »

Pour résumé , cela vous donne des allègements de formation , ce qui n’est pas négligeable .

LE PROTOCOLE DE FORMATION DES DIPLÔMES FÉDÉRAUX

La formule de formation des diplômes change , voici les principales modifications :

  • 1 journée de positionnement au sein de l’établissement de formation (07h)
  • 2 jours et demi au sein de l’établissement de formation (18h30)
  • 1 heure de webinaire / apprentissage individuel
  • Pratique en club obligatoire (30h)
  • 2 jours et demi au sein de l’établissement de formation (18h30)
  • 1 heure de webinaire / apprentissage individuel
  • Pratique en club obligatoire (30h)
  • Certification en club ou dans l’établissement de formation

Les diplômes fédéraux suivent un processus en alternance sur une période de 10 mois maximum.

Au niveau des CFI , voici le processus :

  • 1 jour au sein de l’établissement de formation (6h)
  • 2 heures de webinaire / apprentissage individuel
  • Pratique en club obligatoire (8h)
  • 1 jour au sein de l’établissement de formation (6h)
  • 2 heures de webinaire / apprentissage individuel
  • Évaluation (non obligatoire) par internet sous forme de questions réponses

Voilà pour les principaux changements du processus de formation avec moins de temps au sein de l’établissement de formation et une mise en pratique plus importante au sein du club.

LE BREVET MONITEUR DE FOOTBALL

LE grand changement est le suivant : Un seul BMF avec deux mentions sont possibles.

Mention école de football / jeunes et mention jeune / adultes.

Dans les deux cas les blocs obligatoires du BMF sont le Bloc 2 – Etre capable de mettre en application des projets d’encadrement dans le cadre des publics U14 à U19 et le Bloc 4 – Etre capable de participer au projet et à la vie associative et sportive d’une structure de football

Ensuite il vous suffit de valider soit le bloc 1 soit le bloc 3 en fonction de l’option que vous aurez choisie.

Pour accéder au BMF , il s’agit toujours des mêmes conditions : Test + entretien.

Entrée en BMF par les voies suivantes : BMF en apprentissage BMF formation « continue » ou par VAE toutes les autres façons d’entrée en formation BMF disparaissent.

Les ligues communiquerons les dates de dépôt des dossiers que ce soit pour les diplômes fédéraux ou pour les diplômes à titre de finalités professionnelles

LES TARIFS

Les tarifs sont indiqués sur les documents joints ci dessous , des aides au financement sont toujours possibles via divers organismes (FAFA / OPCO / AFDAS …)

Retrouvez le document FFF explicatif de toutes ces informations sur le lien suivant : https://media-maformation.fff.fr/uploads/documents/nouvelle-filiere-de-formation-des-educateurs.pdf

Voici aussi le lien internet de la FFF sur la nouvelle filière de formation FFF : NOUVELLE FILIERE DE FORMATION FFF

Surveillez la messagerie officielle de votre club ou bien rapprochez de votre responsable technique qui saura vous aiguiller pour la marche à suivre .

Cet article a été récupéré sur le site de Josselin LEBRETON.

50 ANS DE FORMATION A LA FRANCAISE L’INF DANS LE 1000

J’ai eu le plaisir , l’immense joie de vous représenter lors de cette journée du 14 Novembre 2023, marquant un anniversaire les 50 Ans de la Formation à la Française.

L’organisation a été exceptionnelle, les invités ont été les anciens pensionnaires de Vichy et Clairefontaine se retrouvant par promotion et se rappelant les mille et un souvenirs du vécu pendant ces années de jeunes adolescents, mais aussi les formateurs Christian DAMIANO et Francisco FILHO, Jean Claude LAFARGUE et Philippe BRETAUD, les actuels avec Christian BASSILLA leurs directeur, leurs avec un « s » puisque l’INF se conjugue au masculin comme au féminin. Deux tables rondes ont eu lieu vous les retrouverez prochainement sur le site de la FFF avec Arsène WENGER, Thierry HENRY, Didier DESCHAMPS…. Thierry HENRY avec beaucoup d’humilité, avec des mots bien choisis montrant son coeur parlé, a tenu à rendre un immense hommage aux clubs amateurs, et aux éducateurs qui sont le premier maillon d’une chaîne de formation, sans eux je ne serai sans doute pas là aujourd’hui. Des tournois, des visites ont ponctué l’après midi après une grande photo de tous en tribune PIBAROT avant de suivre l’entraînement de l’équipe de France A. Merci à à la FFF et la DTN pour ce bel anniversaire.

https://www.fff.fr/article/11370-arsene-wenger-en-france-tout-le-monde-a-acces-au-football-.html

PRESSING ET CONTRE PRESSING. Oui mais…

« Pressing », « contre-pressing » et « sur-pressing » retour sur les concepts.

Avec NOSOTROS nous partageons des valeurs communes Travail, Recherche voici une réflexion vous pouvez vous abonner à la Newsletter de NOSOTROS.

https://nosotrosxp.com c’est gratuit Merci Alilou ISSA.

Proposition théorique de Eric Duprat, entraineur de football (DES), professeur d’EPS agrégé et © Jean-Francis Gréhaigne, professeur des Universités honoraire en STAPS de l’Université Bourgogne Franche-Comté.

Monsieur de la Palisse n’aurait pas contredit cette affirmation : « qui dit contre-pressing suppose un pressing antérieur ». Pour bien clarifier les différentes notions utilisées, nous allons donc proposer une analyse du pressing et du contre-pressing dans leurs aspects offensifs, défensifs en relation avec l’emplacement sur l’aire de jeu et le rapport de force localisé.

La notion de « pressing », qui concerne la matrice défensive, implique la nécessaire interrogation que représente la notion de « contre pressing ». S’agit-il d’analyser ce terme dans la vision offensive de l’équipe entrée en possession du ballon ou s’agit-il d’une situation où l’on cherche à récupérer la balle après l’avoir perdu dans la continuité du jeu ?

Résumons ; l’équipe A située en attaque dans la zone offensive perd le ballon, exerce un pressing pour le récupérer et y parvient. L’équipe B ne peut être considérée comme faisant à son tour le pressing puisqu’elle est dans sa propre moitié de terrain et que le pressing s’exerce, à l’origine haut, chez l’adversaire… Bref, il semble nécessaire de revoir le concept ou de changer son appellation.

Initialement, le pressing est une tactique défensive « agressive ». Il a pour but de reconquérir le ballon chez l’adversaire, de l’empêcher de progresser en exerçant une pression collective sur l’adversaire en possession du ballon, en coupant les trajectoires de passes, bref en harcelant le porteur pour lui prendre le ballon ou le pousser à la faute. Se pose alors la question de comment « contrer » ce pressing car il ne faut pas confondre « contrer le pressing » quand on le subit lors de la relance et imposer un « contre-pressing » à l’équipe qui vient de reprendre possession du ballon comme on l’entend aujourd’hui.

L’ambiguïté qui résulte de cette utilisation qui nous semble inadaptée des termes nécessite de revenir sur les bases tactiques du jeu sans oublier la notion essentielle de réversibilité. Cette réversibilité liée à la confrontation des deux équipes implique qu’elles entrent en possession du ballon alternativement.

Le « pressing » est utilisé par l’équipe qui n’a pas le ballon et presse l’adversaire en possession de celui-ci afin de l’empêcher de marquer, voire récupérer la balle le plus vite et le plus haut possible évitant ainsi de se mettre en danger mais aussi d’être le plus proche du but adverse

À l’origine, le « pressing » est basé sur la volonté de récupérer le ballon haut sur le terrain, sachant que l’équipe qui est en possession du ballon au départ démarre sa phase offensive et se situe dans sa propre moitié de terrain. Cette zone est considérée comme la zone de vérité défensive quand l’équipe n’a pas la balle et comme la zone de construction initiale quand elle a le ballon. Le ballon va circuler ou circule dans les trente derniers mètres adverses et progresse vers la ligne médiane. Il s’agit de presser agressivement le joueur en possession du ballon et les adversaires proches avec plusieurs joueurs. Tous les joueurs doivent s’impliquer afin de réduire au maximum les possibilités de jeu des adversaires et permettre de reprendre le mouvement offensif sans perte de terrain en les étouffant à la source du mouvement.

Si c’est dans la continuité du jeu, il implique une grande réactivité du joueur qui vient de perdre le ballon et une vive réaction de ses partenaires à proximité pour : créer une supériorité numérique sur le joueur qui a la balle (prise à deux) ; empêcher toute passe vers l’avant des adversaires que ce soit sur du jeu long, intermédiaire ou court ; limiter la possibilité de la passe en retrait vers le gardien de but ; laisser libre le joueur adverse le plus bas à l’opposé du jeu ou les deux adversaires les plus excentrés si l’on se trouve dans une position axiale. La remontée éventuelle des joueurs les plus bas (Rideau 3) permet de s’appuyer sur la loi du hors-jeu et de couvrir le jeu très profond par l’intermédiaire d’une position avancée du gardien de but. Cette notion est essentielle car tous les types de pressing s’accompagnent de la montée défensive et de l’utilisation du hors-jeu pour contraindre les attaquants adverses à revenir dans leur camp ou d’être mis à la faute.

À ce stade de notre démarche, les bases sont posées en vue d’une conceptualisation claire et précise. Cependant, une certaine confusion nait avec l’apparition du terme de « gegenpress » ou « gegenpressing » attribuée à Jurgen Klopp. Cette innovation serait à l’origine des performances des diverses équipes qu’il a entrainées. Il nous semble nécessaire de préciser certaines données afin d’éviter toute confusion.

Plusieurs formes de pressing peuvent être mises en place dans une zone plus ou moins proche de la ligne médiane. Elles interviennent suite à une remise en jeu des adversaires, coup de pied de but (CPB) ou touche (To), dans leur propre terrain, nous ne sommes plus dans la continuité du jeu. L’idée est alors de prendre en charge au marquage les adversaires. Cette situation était rendue possible parce que le tireur du CPB était souvent un défenseur, ou grâce à la loi du jeu qui contraignait les autres joueurs à sortir de la surface de réparation. Au niveau des touches, la position excentrée de la remise en jeu constituait déjà un « enfermement » sur le côté du terrain qu’il suffisait de densifier. Pour une remise en jeu en CPB avec le nouveau règlement, il s’agit alors d’orienter le jeu à la périphérie pour presser le joueur qui la balle et créer une densité dans sa zone d’évolution. Pour les touches, les lois du jeu n’ont pas évolué au point de modifier les moyens à mettre en œuvre.

En cas de reprise du jeu non perturbé, certaines équipes enclenchaient le mouvement de pressing sur un joueur particulier de l’effectif adverse, soit par rapport à son niveau plus faible, soit parce qu’il représentait le joueur par qui tous les ballons passent. Il s’agit alors de construire une nasse, autour de lui pour le priver de toute possibilité de jeu. Ces opportunités stratégiques nécessitent une disponibilité des joueurs et une capacité d’adaptation accompagnée d’une coordination de l’ensemble des mouvements.

Cette organisation (mini zone temporaire) s’apparente à la « zone-press » utilisée en basket-ball, en handball et peut aussi être mise en œuvre à l’entrée du ballon dans la zone de pré-vérité offensive, au passage de la ligne médiane en vue d’une défense un peu moins haute qui s’appuie aussi sur le hors-jeu. L’arrêt du recul défensif est déclenché par un joueur clé en fonction des courses pénétrantes des attaquants adverses ; ou bien, en cas d’avancée dans la ZPVD, à la suite d’un signal précis.

L’idée de produire un mouvement défensif en avançant avec la volonté de rester chez l’adversaire n’est pas une nouveauté. Dans les années 1970, l’Ajax d’Amsterdam et l’équipe nationale des Pays-Bas l’ont utilisée ponctuellement avec leur « football total ». Il s’agissait alors d’attendre que l’adversaire fasse une passe en retrait alors que le jeu se situait dans la zone défensive pour enclencher le mouvement de remontée rapide, accompagné d’une prise en charge agressive du joueur possédant le ballon et d’une densité autour de la balle pour éviter toute passe courte.

L’adversaire face au jeu était alors contraint pour ne pas perdre le ballon de jouer profond sur des partenaires souvent en position de hors-jeu. L’équipe de l’AC Milan, conduite par Arrigo Sacchi à la fin des années 80 agissait de la sorte en relançant long sur leurs deux attaquants (Van Basten et Gullit) pour monter rapidement et presser leurs adversaires dans leur moitié de terrain. Le maître de la manœuvre, Baresi, accompagnait ou non ses partenaires dans la remontée afin d’éviter la pénétration de joueurs venus de l’arrière, non sanctionnés puisque partis de leur propre moitié de terrain.

Dans les années 90, la défense en couverture alternée, assise sur la loi du hors-jeu, a provoqué une remontée des organisations défensives qui s’est traduite par des récupérations plus avancées (Duprat, 2005). Guardiola, élève de Cruijff, a permis au FC. Barcelone de « régner » sur l’Europe pendant une petite décennie. Lors de la Coupe du Monde 1998 le Brésil exerçait un pressing en deux contre un sur le joueur en possession du ballon au moment de la réversibilité, jusqu’en huitième de finale, en fonction de l’élévation du niveau de jeu et de la dépense énergétique plus importante.

Récemment, l’équipe de l’Atalanta a créé la surprise dans le championnat italien et beaucoup d’autres équipes choisissent aujourd‘hui d’agir comme cela. Les équipes estampillées RedBull, les équipes de Roger Schmidt (RB Salzburg, Bayer Leverkusen) ont adopté cette tactique.

Défendre toujours chez l’adversaire pour éviter de subir un jeu de possession qui prive du ballon, comme le font le Barça ou Manchester City, est sans doute une option pour échapper à la domination des équipes privilégiant la conservation. Certains estiment aussi que c’est un moyen d’économiser de l’énergie, ce qui n’est pas démontré lorsque les adversaires parviennent à échapper au dispositif et vous contraignent à revenir systématiquement avec un retard pour protéger votre but.

Les exemples sont légion d’équipes plus faibles qui remportent les rencontres. Ce qu’on appelle la glorieuse incertitude du sport n’est peut-être pas le fait du hasard…

Le « contre-pressing » utilisé actuellement est une forme de pressing qui consiste à presser l’adversaire juste après avoir perdu le ballon dans la continuité du jeu. Pour faire simple, il s’agit de la volonté de récupérer le ballon dans les secondes qui suivent sa perte, avec donc des efforts rapides et intenses. L’objectif est aussi d’annihiler les velléités de contre-attaque adverse mais aussi de profiter d’un déséquilibre à proximité des buts de l’adversaire dès la récupération.

Éléments techniques et tactiques importants (FIFA)

Nous avons puisé quelques informations auprès des instances techniques de la Fédération internationale de Football Association. On y trouve quelques éléments favorisant l’approche tactique du concept. Après une perte de balle, les joueurs doivent être prêts à regagner le ballon immédiatement. Le joueur coupable de la perte de balle doit être le premier au pressing.

– Le pressing doit se mettre en place sans laisser à l’adversaire le temps de faire plus de 3 ou 4 passes qui pourraient l’amener dans des zones dangereuses.

– Grâce à un pressing rapide et coordonné, l’équipe qui défend conserve son organisation offensive avec des joueurs en position d’attaque et proches du but adverse.

– L’équipe qui exerce le pressing doit harceler son adversaire et ne pas lui laisser le temps ou l’espace pour relancer depuis l’arrière.

– Le joueur qui perd le ballon doit être le premier au pressing pour tenter de récupérer la balle. Ses coéquipiers doivent suivre son exemple de manière coordonnée afin de bloquer les lignes de passe.

Dans un bloc défensif compact derrière le « contre-pressing », les joueurs sont proches les uns des autres et ont moins de distance à parcourir pour récupérer le ballon.

Selon le groupe d’étude technique de la FIFA, trois tendances se dégagent après l’analyse des 16 matches impliquant les 32 sélections : l’utilisation des longs ballons pour éviter le pressing haut, le « contre-pressing » avec de multiples joueurs et l’augmentation du nombre de buts venus de centres.

À l’issue de la première journée de la phase de groupes, soit 16 matches impliquant les 32 sélections engagées, Alberto Zaccheroni, Sunday Oliseh et Faryd Mondragón ont participé, accompagnés de Chris Loxston, responsable du groupe analyse des performances et tendances de la FIFA, à un point presse au cours duquel ils ont livré leurs premières observations. La différence entre les deux concepts n’est pas vraiment exposée.

Longs ballons et contre-pressing

Sur le premier thème, Mondragón insiste notamment sur l’importance du gardien de but dans une telle situation, face à des équipes tentant de récupérer le ballon le plus haut possible. « Ce n’est pas nécessaire tout le temps, mais c’est le parfait exemple où le gardien de but doit savoir éloigner le ballon, pour éviter tous les risques », précise l’ancien portier de la Colombie, qui a participé à trois Coupes du monde.

« Et si vous avez de bons relayeurs, vous pouvez lancer immédiatement une contre-attaque, ou une action offensive ». « Avec cette tendance, nous avons vu que le gardien est souvent impliqué dans le commencement des actions, même s’il ne faut pas oublier sa fonction principale, qui est d’éviter les buts », détaille-t-il. Sommes-nous là dans l’idée de contrer le pressing ?

Zaccheroni est bien placé pour juger cette évolution tactique, puisqu’il demandait généralement à ses joueurs d’appliquer un pressing intense sur leurs adversaires pour les empêcher de renverser le jeu avec de longs ballons ou de passer par-dessus les défenseurs pour les prendre à revers. « Le gros avantage de récupérer le ballon haut sur le terrain est que vous avez ensuite un chemin plus court vers le but », décrit l’entraîneur italien, en donnant l’exemple du but de la Suisse face au Cameroun.

« En contre-pressant immédiatement l’adversaire, vous n’avez pas à courir vers votre propre but. Vous n’avez qu’à battre une ligne de joueurs adverses », ajoute l’ancien sélectionneur du Japon, qui explique cette tendance par une double nécessité pour les entraîneurs : « Quand vous êtes en phase défensive, vous devez déjà prévoir la phase offensive suite à la récupération. Et lorsque vous êtes en phase d’attaque, vous devez prévoir la prochaine phase défensive en cas de perte de balle ». Si la notion de réversibilité est présentée, la distinction ne semble pas très claire quant au sujet abordé.

Voici quelques exemples de scénarios selon the FA, 2021 :

– Un joueur d’âge primaire montre simplement le désir et l’enthousiasme de courir après un adversaire qui est sur le ballon.

– Un joueur réagit à un « déclencheur » qui suggère qu’il y a une chance de gagner la possession – comme une mauvaise première touche ou une mauvaise passe.

– Un joueur perd le ballon mais applique immédiatement une pression sur son adversaire (une approche appelée « contre-pression »).

– Une équipe coordonne ses mouvements pour appliquer la pression, rendre le jeu prévisible et éventuellement récupérer le ballon.

– Établir une connexion et une compréhension

Alors qu’un joueur peut aller presser un adversaire, c’est beaucoup plus efficace lorsque les coéquipiers lisent les mêmes signaux et réagissent tous ensemble. Il est donc essentiel pour votre équipe de comprendre les rôles de chacun et de travailler ensemble – « one in, all in ». Surtout si vous affrontez des joueurs très habiles sur le plan technique. Dans ce contexte, la façon dont les coéquipiers soutiennent l’action initiale est importante. S’ils combinent bien, cela peut signifier que le ballon est gagné ou intercepté après quelques montées individuelles.

Pour soutenir une presse, les joueurs doivent comprendre comment couvrir et équilibrer le dispositif. Il est également vital pour eux de savoir comment leur rôle peut évoluer face aux trois tâches : presser, couvrir et équilibrer. Avoir de bonnes compétences en communication peut aider à résoudre ce défi. Pour aider votre équipe à travailler sur ce thème, démarrez la séquence avec des jeux à effectifs réduits, comme un 3 c 3, 4 c 4. Cela fournit un environnement plus facile à appréhender pour les joueurs et peut aider à encourager un sentiment de connexion.

Avec moins de joueurs sur le terrain, il y aura également plus d’espace à exploiter pour l’équipe qui a le ballon. Cela rend encore plus important pour l’autre équipe de bien travailler ensemble et de créer une presse organisée.

Dans sa thèse, Gréhaigne (1989) défend l’idée que cette centration sur les mécanismes qui ont produit l’action permet d’engendrer, d’une part, de nouvelles actions dans la mesure où l’on a compris ce que l’on a fait, ouvrant ainsi de nouvelles possibilités. D’autre part, en tant que modèle explicatif,cette prise de conscience peut être le point de départ d’une série d’autres conceptualisations et d’échanges avec comme corollaire un champ de généralisation beaucoup plus large. Dans ce cas, on enrichit le cadre de référence des perceptions et de l’analyse du jeu. Il est donc nécessaire de clarifier les éléments pris en compte.

Des questions à partir du vocabulaire

La communication n’est pas toujours aisée surtout lorsque l’on réemploie des termes créés par des personnes qui ne parlent pas la même langue. Par exemple, le terme de verticalité pour parler du jeu vers l’avant, vers le but adverse, largement utilisé aujourd’hui est inadapté à notre langue puisque la verticalité correspond à un jeu en hauteur. Or la hauteur est clairement définie en football et correspond au jeu aérien. Notre histoire utilise le terme de profondeur ce qui est plus logique sachant que la profondeur n’est pas une dimension utilisable en football comme elle l’est en natation.

« Mal nommer les choses c’est ajouter encore au désordre du monde » (Camus, 1951). Cette phrase, attribuée à Camus montre que le choix des mots n’est pas innocent car ils peuvent exagérer ou atténuer, mais surtout travestir la réalité. En outre, un mot, une idée, n’ont pas qu’un seul sens et penser l’unité des divers sens voire des contraires est un moyen supplémentaire d’enrichir l’analyse.

Ainsi, le langage humain offre la possibilité de dialoguer en situation pour échanger, s’exprimer avec un langage et une pensée visant la communication. Celle-ci est conçue comme un échange d’informations entre les membres d’un groupe déterminé. En effet, il y a communication si et seulement si le destinataire de l’information est capable de comprendre le message qu’il reçoit d’une source d’information. Le dialogue traduit de manière plus spécifique une relation qui s’établit entre des personnes à partir des significations communes qu’elles attribuent à des mots ainsi qu’à des gestes ou des attitudes corporelles.

La complexité du jeu des langues, des traductions, des cultures constitue un problème majeur lorsque l’on communique à l’international. Nous choisirons donc de définir la notion de « pressing », reprise aux Anglais, comme une action distincte, dans le cadre de la pratique des sports collectifs, qui consiste à agir rapidement et collectivement sur l’adversaire pour reprendre possession d’une balle, d’un ballon ou d’une rondelle qui vient d’être perdu.

Nous rappellerons aussi qu’il existe une différence avec le harcèlement qui se traduit par un engagement physique pour agir directement sur le porteur de balle afin de l’empêcher de poursuivre son action. L’initiative vise alors à ralentir la progression adverse soit parce que l’accès à notre but est proche, soit parce que l’action s’accompagne d’un arrêt collectif du recul qui permet de pousser les adversaires à la faute : hors-jeu.

L’action est réalisée lors d’une confrontation directe en un contre un qui peut évoluer vers une prise à deux grâce à la couverture. Elle mobilise un ou plusieurs joueurs dans l’environnement proche du joueur adverse qui possède le ballon, au niveau de la cellule de l’action de pointe.

Dans le cas du pressing, la différence est que toute l’équipe est impliquée dans le mouvement et que la coordination collective est globale pour la prise en charge de l’adversaire qui possède le ballon, mais aussi de tous ses partenaires les plus rapprochés.

Pour le « contre pressing », il semble difficile d’attribuer cette notion à tel ou tel spécialiste. Si l’on se réfère aux deux principales sources de l’activité football que sont l’Angleterre et l’Italie, les caractéristiques de leur style de jeu sont bien différentes. Le « fighting spirit » des britanniques basé sur un engagement physique total et permanent ne permet pas de bien distinguer un moment réservé au « contre-pressing ».

Du côté transalpin une sérénité à toute épreuve basée sur une organisation défensive plutôt basse, très structurée souvent renforcée (catenaccio), toujours avec une supériorité numérique défensive (libero ou couverture). Une attente semi-passive des adversaires pour les prendre dans la nasse et partir rapidement en contre-attaque (Juventus des années Platini) et parfois une défense qui remonte et s’appuie sur le hors-jeu (Milan AC des années 80).

Il nous faut donc revenir sur certains détails qui devraient nous permettre de clarifier les choses.

Nous avons pris l’option de nous appuyer sur un médium moderne, ouvert à la compréhension d’un vocabulaire commun et spécialiste de l’activité.

Revue de littérature

« Ces dernières années, le contre-pressing est devenu un mot familier dans le langage du football allemand. Au niveau international, le contre-pressing est automatiquement associé au football allemand et à la Bundesliga. Malheureusement, il est trop souvent mal expliqué, tant sur le plan linguistique que technique »

« D’où vient le nom ?

Tout d’abord, je ne sais pas exactement. Peter Hyballa dit que « contre-presser » est simplement un nouveau mot pour dire « suivre » ; il a bien sûr raison sur ce point. Le mot contre-pressing permet simplement de mieux structurer le moment de la transition et est un peu mieux défini à cet égard. Dans le football amateur, le suivi n’est pas seulement associé au contre-pressing, mais souvent aussi à des actions de pression vers son but, dans le cadre du pressing classique.

« Le terme de contre-pressing semble toutefois venir de la DFB elle-même. A l’été 2008, c’est Ralf Peter, alors responsable de la formation, qui a explicitement parlé de contre-pressing. Il s’agit de la deuxième plus ancienne mention du « contre-pressing » que j’ai pu trouver lors de mes recherches. »

Jürgen Klinsmann précise même « Nous voulons construire un style de jeu pour récupérer le ballon là où nous l’avons perdu. Nous ne voulons plus reculer et nous réorganiser. »

« Le contre-pressing consiste tout simplement à presser la contre-attaque adverse. Le terme « contre-pressing » vient également de là, car il s’agit de presser la contre-attaque après la perte du ballon. C’est la différence avec le pressing classique qui a lieu face à une attaque organisée de l’adversaire. »

« Cependant, au niveau international, de nombreux entraîneurs ont des problèmes non seulement avec la terminologie, mais aussi avec l’application de ce concept. Certes, le contre-pressing s’impose de plus en plus, mais son fonctionnement exact ne semble pas encore très clair »

https://www.sofoot.com/definitions/gegenpressing

Gegenpress = nom d’origine allemande, signifiant « contre-pressing », qui désigne la stratégie par laquelle une équipe tente de récupérer le ballon juste après l’avoir perdu, dans un laps maximum de six secondes après la perte selon la théorie originelle, afin de bénéficier rapidement d’une nouvelle occasion d’apporter le danger.

https://www.goal.com/fr/news/gegenpressing-comment-fonctionne-le-style-tactique-rendu-celebre-par-klopp/bltd9de93031dabe8c5

Gegenpressing : Comment fonctionne le style tactique rendu célèbre par Klopp ? Ryan Kelly

« Le Gegenpressing, qui signifie « contre-pressing » en allemand, est une philosophie tactique qui a été popularisée par les équipes du Borussia Dortmund et de Liverpool de Jurgen Klopp. Elle a également été utilisée de manière célèbre par les équipes de Ralf Rangnick. »

« L’essence de cette philosophie n’est pas seulement que les équipes pressent leurs adversaires, mais qu’elles le fassent avec une concentration et un zèle particulier lorsque le ballon est dans la moitié de terrain de l’adversaire ; en fait, il s’agit de contrer la contre-attaque. »

« Klopp a expliqué : « Le Gegenpressing vous permet de récupérer le ballon plus près du but. Il suffit d’une seule passe pour avoir une très bonne occasion. Aucun meneur de jeu au monde ne peut être aussi bon qu’une bonne situation de gegenpressing, et c’est pourquoi c’est si important. » »

« L’essence de cette philosophie n’est pas seulement que les équipes pressent leurs adversaires, mais qu’elles le fassent avec une concentration et un zèle particulier lorsque le ballon est dans la moitié de terrain de l’adversaire ; en fait, il s’agit de contrer la contre-attaque. »

Mais la contre-attaque est-elle le seul moyen à mettre en œuvre pour échapper au « contre-pressing » ? Dans le cadre de la réversibilité comment réduire les possibilités d’agir pour contrer le pressing à la seule contre-attaque ? Il nous semble nécessaire à ce stade de revenir sur le sens des mots car ils occupent une place prépondérante dans la communication à utiliser lors de la formation des joueuses et joueurs, mais aussi par le monde médiatique qui « vulgarise » le vocabulaire courant.

Face à ce manque de clarification et à la diversité des modes d’exploitation de cette notion, il nous est apparu nécessaire de resituer les choses afin d’utiliser une terminologie plus adaptée à notre langue.

Retour sur les concepts

Pour le « pressing », plusieurs acceptions peuvent se présenter dans des configurations variées :

– le ballon est sorti derrière la ligne de but en faveur de la défense ce qui implique une remise en jeu par un coup de pied de but. Les adversaires doivent alors sortir de la surface de réparation jusqu’à la remise en jeu qui leur permet de lancer une forme de pressing ;

– le ballon est sorti en touche et l’équipe doit attendre la remise en jeu, mais peut organiser le pressing à partir d’un marquage des réceptionneurs éventuels.

Dans ces deux cas, il s’agit de phases statiques avec un délai qui permet d’anticiper le mouvement à venir.

Lorsque nous sommes confrontés à une récupération dans la continuité du jeu, on peut trouver d’autres configurations :

– la première se traduit par un ballon récupéré par le gardien de but suite à un arrêt ou une intervention sur la trajectoire de balle. Il bénéficie alors de six secondes pour relancer, sans être gêné ce qui lui octroie un pouvoir d’action élargi. Il faut alors attendre sa relance pour pouvoir enclencher un pressing en cas de relance courte. Mais la priorité est de surveiller l’éventuel jeu long et adopter initialement un mouvement de repli qui peut s’accompagner d’un projet de mise hors-jeu des attaquants de pointe pour bloquer la contre-attaque ;

– la seconde correspond à une perte de balle dans la ZVD où la densité existante permet de réagir immédiatement et d’exercer un pressing qui favorise la reconquête. L’adversaire concentré sur sa tâche défensive qui gagne un duel ou intercepte dispose de peu de temps pour prendre l’information lui facilitant la relance. La réactivité des joueurs proches permet de reprendre le ballon.

– la troisième se présente lorsque la perte de balle se situe au cœur de l’Espace de Jeu effectif (EJE), cela offre des possibilités de se déplacer dans toutes les directions pour le joueur qui possède le ballon. Perte accompagnée d’un temps d’avance ou non pour le porteur, la réaction doit être immédiate au front du ballon pour couper la progression et encercler l’adversaire, lui interdisant toute passe, quelle que soit l’orientation choisie.

À quel moment peut-on parler de « contre pressing » ?

Logiquement, dans un premier temps, contrer le pressing est du ressort de l’équipe positionnée en défense qui vient de récupérer le ballon et veut échapper au pressing. Son objectif est de répondre à la volonté adverse de reconquérir immédiatement la balle. Le jeu long, le dégagement se traduisant par une forte probabilité de perte du ballon, il ne reste que le jeu intermédiaire et le jeu court.

Il n’en représente pas moins un acte sécurisant pour éloigner le danger. Il doit alors être orienté vers les zones neutres du terrain constituées par les angles opposés (logique d’action). En cas de récupération sur un duel ou une interception, le joueur qui s’approprie la balle bénéficie d’un très court laps de temps pour trouver un appui et/ou échapper au regroupement en pénétrant entre les lignes adverses.

Chaque rideau défensif franchi est une étape supplémentaire dans l’idée d’échapper à l’étau qui se resserre. Le joueur qui maitrise le ballon peut aussi pénétrer en conduite de balle pour échapper à son adversaire direct et empêcher la prise à deux immédiate. Il peut éliminer son premier opposant pour progresser et fuir vers un espace libre ce qui lui permet de bénéficier d’un léger temps d’avance.

En cas d’obstacle sur son chemin le décalage latéral pour trouver un appui grâce à une passe intermédiaire permet de sortir de la zone de pression pour poursuivre au second temps de jeu par un jeu court orienté dans les intervalles plaçant un partenaire dans l’avancée. Le passage par les couloirs d’ailes favorise la réussite car il permet d’éviter la couverture axiale renforcée.

Dans toutes les situations de progression par la prise d’un appui profond, la nécessité d’accompagner le mouvement est primordiale pour favoriser le jeu en une touche de balle qui permet un enchaînement rapide de la progression. Le « contre-pressing » serait donc une action consistant à contrer le pressing et apparentée à la matrice offensive et non défensive.

L’autre moyen pour contrer le pressing est de passer par une phase de conservation du ballon (jeu de possession ou de position) dans sa propre moitié de terrain en exploitant au mieux la supériorité numérique liée à la présence du gardien de but et la surface de jeu disponible. L’éclatement du groupe joueurs permet de renforcer la possession par un enchainement de passes et remises ou de prises d’appui / pénétrations suite à des « une-deux » ou « une-deux-trois » en une touche de balle. Cela nous renvoie à des communications antérieures consacrées à ce « jeu de possession ».

Si après le « pressing » vient le « contre pressing », comment nommer l’action suivante qui consiste à empêcher l’adversaire de sortir de la nasse qu’on a voulu construire et de reprendre le ballon sans perdre de terrain ? En fait, il s’agit d’un autre type d’organisation, mais elle ne part pas du pressing initial. Le terme de « contre-pressing » nous semble donc inadapté tel qu’il est utilisé aujourd’hui en se basant sur une traduction linguistique réductrice.

La tactique qui concerne la mise en place d’un pressing suite à une perte de balle chez d’adversaire pourrait alors s’appeler le « sur-pressing » et se caractérise par un élément majeur : la perte du ballon lors du mouvement offensif dans la moitié adverse est suivie par un mouvement collectif immédiat dans la continuité du jeu.

Sachant que le seul cas où l’action ne sera pas possible correspond à un arrêt ou une interception du GB, parce que l’on ne peut pas agir sur lui et qu’il dispose de six secondes pour relancer. En cas de « sur-pressing » dans cette configuration, il aura la possibilité de relancer par du jeu long et d’éliminer au moins deux rideaux défensifs (R1 et R2).

Il faudra donc attendre le délai nécessaire à la relance du GB en reculant dans un premier temps pour repartir au « sur-pressing » en cas de jeu court. Dans le cas le plus courant qui correspond à une perte du ballon lors d’un duel, suite à une interception adverse ou à une récupération adverse résultant d’une erreur technique le « sur-pressing » peut être efficace s’il est bien organisé.

Dans cette configuration de jeu particulière énoncée et spécifique, l’engagement total de tout le collectif, la réaction immédiate du joueur qui a perdu le ballon et de ses partenaires à proximité, au moment de la réversibilité, est souvent couronnée de succès. Cela permet de reprendre possession du ballon et de ne pas être pris en défaut par une contre-attaque adverse lors du « contre- pressing ». Mais cela implique aussi une dépense énergétique résultant à la fois des efforts physiques mais aussi des efforts mentaux parfois négligés dans une approche stratégique réductrice.

Le cumul des deux peut engendrer à court terme une baisse de régime en fin de rencontre, sur le moyen terme en cas de répétitions rapprochées et/ou sur le long terme si généralisé sur une ou plusieurs saisons.

Il reste alors à planifier des périodes ou les configurations du jeu favorables à l’application d’un « sur-pressing » en lien avec les potentiels adverses ou l’évolution du score. Cette étape nous semble essentielle afin de ne pas trop solliciter les dépenses énergétiques et mentales des joueurs.

Conclusion

Le « pressing » est une tactique défensive s’appuyant sur la volonté de récupérer le ballon chez l’adversaire. Il correspond bien au football britannique et à son jeu engagé au front du ballon comme il existait au temps de la soule ou encore chez son frère le rugby, avec une législation sur la loi du hors-jeu qui oblige à se confronter directement à l’adversaire pour éviter de perdre du terrain.

La pleine retraite correspond plus à une attitude d’attente développée au cœur du football transalpin, basée sur une certaine passivité, sérénité et une organisation sans faille où la densité construite à l’approche du but défendu réduit les champs d’action possibles de l’adversaire en possession du ballon.

Entre les deux, la semi-retraite s’est construite à partir de l’évolution de la loi du hors-jeu passée de trois joueurs à deux ce qui a permis de prendre les attaquants adverses au piège et de récupérer un ballon en conservant l’adversaire loin de la cible visée.

La notion de « contre-pressing » est apparue plus récemment comme un concept participant à la complexification de la matrice défensive. Mais ce terme ne correspond pas réellement à une tâche défensive puisque contrer le pressing est de l’ordre des tâches offensives.

Il nous a semblé essentiel de repréciser ce à quoi correspondent certains termes actuels pour faciliter leur approche, compréhension et mise en place, la culture tactique se complexifiant.

Cela nous a conduits à revoir des concepts largement utilisés par les divers médias mais à contresens provoquant ainsi un risque de confusion. Nous avons été amenés à proposer une terminologie complémentaire adaptée à notre langue avec pour objectif principal la formation des joueurs en relation avec la possibilité de dialoguer et de se comprendre.

Le « sur-pressing » s’inscrit donc dans la complexification de la matrice défensive en insistant sur un aspect majeur : la continuité de l’action ce qui le distingue du « pressing », mis en place suite à une remise en jeu résultant d’une « récupération réglementaire » ou d’une « récupération du gardien de but » (Duprat, 2005), mais surtout du « contre-pressing » qui est de l’ordre de la matrice offensive.

VISITE AU CENTRE DE FORMATION DU PARIS FC

Vous trouverez à la fin de cet article une présentation photos souvenirs

Visite du Centre de Formation du PFC : Une Journée Instructive et Conviviale

Le 1er novembre, une délégation d’amicalistes a eu le privilège de visiter le Centre de Formation du PFC, une expérience riche en découvertes et en échanges. Dès 8h45, l’accueil chaleureux du président de l’association, Christian PORNIN, marquait le début de cette journée exceptionnelle.

L’Association des Éducateurs de Football du 92 (AEF 92) avait organisé cette visite exclusive, qui a débuté par une présentation détaillée du Centre. L’accès au parking a été facilité par l’intermédiaire de Loic Menou, créant ainsi une atmosphère conviviale.

Le petit déjeuner offert par le PFC a donné l’occasion à tous les participants de se rencontrer et d’échanger dans une ambiance détendue. Le staff du PFC a ensuite pris la parole, exposant les différentes méthodologies de travail du Centre, y compris l’utilisation de la vidéo pour les séances d’entraînement. Matthieu Lacan a souligné l’importance de la formation des éducateurs et de leur accompagnement.

Un moment fort de la visite a été la discussion animée sur les méthodes de travail, mettant en lumière les progrès à venir, notamment dans le domaine de la cellule psychologique du travail des éducateurs.

Les amicalistes ont ensuite eu le privilège d’assister aux séances d’entraînement des équipes professionnelles et de réserve, découvrant les outils technologiques utilisés pour optimiser les performances des joueurs et des éducateurs.

La visite s’est poursuivie avec la présentation des infrastructures du Centre, des locaux, du processus de préparation des joueurs avant les séances, et des résidences des stagiaires.

Le déjeuner avec le staff du Centre de Formation a été l’occasion d’échanges fructueux entre les amicalistes et le personnel du PFC. La journée s’est conclue par un mot de remerciement du président, soulignant l’importance de l’accueil et de l’engagement de Mathieu Lacan et Loic Menou.

En outre, prochain rendez vous pour nos amicalistes, match contre l’AFGC le 4 décembre.
Une date à retenir pour 2024 : une visite du Centre de Formation à REIMS avec pour point culminant l’observation d’un match du stade Reims prévue en mars. Cette journée restera sans aucun doute gravée dans la mémoire de tous les participants, enrichie de connaissances et de moments de convivialité.

Roshan RAVINESAN

Membre du Comité Directeur AEF 92

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L’ECHAUFFEMENT PREVENTIF AVEC LA FFF

Pour aider les clubs amateurs à gérer au mieux les périodes de reprise, la Direction médicale et la Direction technique nationale de la FFF ont élaboré l’outil « Échauffement structuré à visée préventive » (ESVP).

L’« échauffement structuré à visée préventive » (ESVP) est un programme français original, issu d’un travail de grande ampleur mené par la Direction médicale et la Direction technique nationale de la FFF.

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L’objectif est de proposer une préparation corporelle optimale pour limiter les blessures, cette routine est un apprentissage pour tous à partir de 14 ans.

FOOTBALL A LA NANTAISE

Avec NOSOTROS nous poursuivons les destins de joueurs des reflexions sur le football.


L’objectif n’était pas le résultat, c’était la conséquence

Formé au FC Nantes, champion de France 95 avec les Canaris (32 matchs sans défaite – record d’invincibilité sur une saison), Nicolas Ouédec a très largement contribué au succès de l’une des plus belles itérations du football à la nantaise.

Il nous propose un éclairage sur son rapport au football, son parcours et sa perception du rôle d’attaquant.

Qu’est-ce que le football représente pour vous ? 

Le football me renvoie de façon assez spontanée à la notion de plaisir. Sans rentrer dans des considérations tactiques ou techniques, le football c’est avant tout un plaisir partagé avec des partenaires, des amis. Ce jeu est d’abord un plaisir et une passion. Il est ensuite devenu mon métier jusqu’à mes 34 ans.

Vous mettez en avant la notion de plaisir et celle de partage. N’est-ce pas un peu contradictoire étant donné la trajectoire d’un footballeur professionnel, qui plus est lorsqu’on a été attaquant ?

Le rôle d’attaquant renvoie souvent à des profils un peu individualistes, notamment sur la fonction de terminer les actions et de marquer des buts, mais un attaquant n’est rien sans ses partenaires. Le partage ne se fait pas spécialement à travers un échange oral, c’est aussi un échange à travers le mouvement, le plaisir de répondre à un déplacement, de partager une idée directrice dans le jeu, de synchroniser la course de l’attaquant et la passe d’un partenaire.

Le plaisir nait de l’échange et de la collaboration étroite entre le passeur et le finisseur. Il faut que ces deux personnes se comprennent et quand il y a compréhension sur le terrain, généralement, elle se prolonge à l’extérieur, encore que…

Il m’est arrivé de très bien m’entendre sur le terrain avec certains « passeurs » et ne pas être nécessairement en adéquation avec eux dans la vie. Néanmoins, ce qui nous rapprochait, c’était la même compréhension des déplacements, du jeu et le plaisir partagé de se comprendre.

« Le partage ne se fait pas spécialement à travers un échange oral, c’est aussi un échange à travers le mouvement, le plaisir de répondre à un déplacement, de partager une idée directrice dans le jeu, de synchroniser la course de l’attaquant et la passe d’un partenaire »

Je considère le football de haut niveau comme une activité individuelle au sein d’un sport collectif. Lorsque je parle de haut niveau, j’y intègre les équipes de jeunes d’un centre de formation. L’entrée dans un centre de formation, c’est intégrer un système qui doit permettre à quelques joueurs d’aller jouer avec l’équipe première. Lors de mon arrivée au centre de formation du FC Nantes, du haut de mes 15 ans, j’ai très vite compris l’obligation d’être performant.

Pendant la formation, le joueur se construit individuellement, sur le plan humain et sportif, c’est pourquoi chacun place le curseur de la performance selon son bon vouloir. Pour ma part j’ai essayé de mettre tous les ingrédients pour aller très vite, puisqu’à 17 ans et demi, je jouais mon premier match avec l’équipe première du FC Nantes.

Évidemment qu’en chemin, vos amis et vos partenaires sont aussi des concurrents, puisqu’à la fin du cursus de formation, il n’en restera qu’un ou deux au même poste. Il y a donc ici une notion contradictoire, étant donné que j’étais en concurrence avec ceux dont je partageais le quotidien. Néanmoins, c’était la règle du jeu et il fallait l’accepter.

RESSOURCES

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Au milieu des années 80, vous avez intégré le centre de formation du FC Nantes, véritable institution dans la formation des jeunes, dans le style de jeu et les résultats obtenus. Que signifiait être performant dans l’équipe professionnelle du FC Nantes au regard de celle du Paris Saint-Germain par exemple ?

C’est assez différent parce qu’au Paris Saint-Germain, j’arrivais en tant que joueur international de 25/26 ans. J’étais un joueur accompli, même si on ne l’est jamais totalement. À Nantes, je me suis construit ce statut de joueur et j’étais issu de la formation, il y avait donc une attente différente.

Comme je l’ai dit précédemment chacun place le curseur de la performance où il veut, mais il y a une réelle différence entre un défenseur, un milieu de terrain et un attaquant en termes d’exigences statistiques.

J’ai joué attaquant toute ma carrière et j’étais jugé sur un geste, un but marqué ou au contraire une occasion ratée. J’ai donc vécu toute ma carrière de footballeur avec cette pression-là, d’autant que dès ma formation je me l’imposais.

« A Nantes je ne sentais pas particulièrement cette attente, parce que tous les éducateurs que j’ai connus avaient un discours suivant « ça viendra naturellement». L’objectif n’était pas le résultat, c’était la conséquence. Ce genre de phrase déleste d’une certaine pression, notamment les attaquants. »

À Paris dans un club très exposé médiatiquement, l’exigence était immédiate, mais je dirais que peu importe le club, le joueur a forcément un devoir individuel de performance. Néanmoins, à Nantes je ne sentais pas particulièrement cette attente, parce que tous les éducateurs que j’ai connus avaient un discours suivant « ça viendra naturellement». L’objectif n’était pas le résultat, c’était la conséquence. Ce genre de phrase déleste d’une certaine pression, notamment les attaquants.

A Paris, j’ai senti tout de suite que mes statistiques individuelles prenaient le pas sur mes performances. A Nantes, il m’arrivait de ne pas marquer, mais d’entendre Raynald Denoueix me dire que ma performance lui avait beaucoup plu. A contrario, il m’est arrivé de réaliser un doublé et d’être convoqué dès le lundi matin dans le bureau. Coco Suaudeau me disait « tu as marqué, mais je m’en fous. C’est quoi ces actions ? Elles ne m’intéressent pas ».

À Nantes c’était différent, notamment dans l’analyse des entraineurs. Il y a des matchs où j’ai marqué des buts sans avoir existé dans le jeu et j’étais élu homme du match. Tout dépend où l’on place le curseur. J’ai toujours cherché à être complet au poste d’attaquant.

J’étais content lorsque je marquais, mais j’étais tout aussi content lorsque je faisais une dernière passe, voire une avant-dernière passe. On parle rarement de l’avant dernière passe qui peut être plus décisive que la dernière passe. J’aimais être à l’initiative dans ces avant dernières passes, cela induit que je participais à la construction du jeu.

Finalement, le football c’est le plaisir de se comprendre. Lors des rassemblements en équipe de France, des joueurs de tous les horizons sont regroupés. Comment vous organisiez-vous pour mieux comprendre vos partenaires du moment et réciproquement, au regard des aspirations nantaise très marquées dans le jeu ?

J’ai la chance d’avoir connu toutes les sélections nationales, des moins de 15 ans jusqu’au A. J’ai donc évolué avec certains joueurs de ma génération pendant presque dix ans. Chaque fois que j’ai porté le maillot bleu, notamment chez les A, où il y avait des joueurs de tous les âges, je me suis efforcé de vraiment comprendre mes partenaires.

Evidemment, je ne pouvais pas me déplacer de la même façon avec Reynald Pedros derrière moi, avec qui j’ai évolué quotidiennement pendant 10 ans à Nantes qu’avec Zinédine Zidane, le temps d’un rassemblement de quelques jours.

Reynald Pedros jouait très souvent vers moi en une touche de balle alors que Zinédine Zidane avait plus tendance à prendre du temps pour la donner, avec la qualité technique que tout le monde connait. Evidemment le rôle d’attaquant diffère un peu, j’ai même envie de dire qu’avec ce type de partenaire le rôle est en constante évolution.

J’ai beaucoup appris avec ces changements de partenaires notamment dans la gymnastique cognitive que j’étais obligé de réaliser. Les types de courses sont différents, notamment le timing. Avec Zidane, je devais faire mes appels un peu plus tard notamment parce qu’il aimait orienter ces contrôles différemment de Pedros.

Cette gymnastique intellectuelle, permettant de bien connaître ses partenaires, c’est pour moi une évidence lorsqu’on est attaquant. Si mon partenaire recherche plutôt une passe longue, les courses vont être plus longues. Au contraire, je vais solliciter le une-deux et la redemander dans l’espace, si le partenaire préfère combiner.

Toutes ces questions m’ont permis d’élargir ma palette et cette gymnastique je l’ai poursuivie tout au long de ma carrière avec d’autres joueurs que ce soit en Espagne, à Paris, à Montpellier, en Belgique et en Chine.

Côtoyer des joueurs totalement différents dans ma première partie de carrière, comme Pedros et Zidane, deux très grands joueurs, deux très grands passeurs, m’a permis d’élargir ma réflexion sur mon poste d’attaquant et d’explorer au-delà de ma formation nantaise.

Avec Zizou, à l’entraînement chez les espoirs ou les A, je devais m’adapter parce qu’il voulait le ballon dans les pieds et qu’il allait souvent le contrôler de l’extérieur du pied droit ou gauche.

En fonction du partenaire qui était à côté de moi j’adaptais mes déplacements parce que si je le comprenais bien et que lui aussi, il y aurait une alchimie entre nous. Il y aurait comme un élastique invisible qui nous relie et ça, c’est génial. Après je ne peux parler que des attaquants, parce que les milieux de terrain, les défenseurs, je n’y connais rien.

Evidemment, je pourrais un peu élargir ma réflexion aux défenseurs centraux que je côtoyais souvent de très près. Cette gymnastique intellectuelle, je l’appliquais aussi à mes partenaires en défense centrale. Par exemple, avec Nourhédine NaibetLaurent Guyot ou Eddy Capron, les longs ballons n’arrivaient pas de la même façon. J’adorais recevoir ce genre de ballon, encore fallait-il que je fasse le bon appel, au bon moment, au bon endroit et qu’eux le voient.  

Vous évoquez le couple que doivent former le passeur et le receveur, il est presque question d’une forme d’alchimie entre ces deux acteurs. Vous avez évolué à une époque où le marquage individuel était monnaie courante, où votre adversaire direct était souvent clairement identifiable tout au long du match. Peut-on étendre cette approche au couple que vous formiez avec le défenseur central en charge de votre surveillance, si oui jusqu’où allez-vous dans cette relation avec cet adversaire ?

J’avais évidemment le calendrier en tête et je cherchais à comprendre le jeu du « stoppeur » que j’allais affronter le samedi. On revient au fait que d’une certaine manière le football est un sport très individuel notamment pour l’attaquant.

Dans cette confrontation directe avec le défenseur, nous étions en contact pendant tout le match, autant physiquement que psychologiquement. Cette promiscuité, me permettait de très bien sentir à certains moments si j’avais pris l’ascendant psychologique et/ou physique sur mon adversaire.

Il y avait une dualité très forte que l’on peut retrouver au tennis, que je pratique très régulièrement. Je retrouve ces instants où je ressens comment le match va basculer dans un sens ou l’autre. En match, j’ai souvent senti cela avec mon défenseur, celui qui avait la charge de me surveiller.

Déjà, avant le match, les regards dans le couloir en disait long. Il y avait une forme de jeu autour de « je ne sais pas ce que tu sais, mais je sais que tu sais », c’est pourquoi je m’habituais à travailler dans des zones du terrain où le défenseur que j’allais rencontrer n’aimait pas aller.

Je savais que des joueurs comme Basile Boli ou William Pruniern’aimaient pas trop que je les emmène dans des zones trop lointaines de leur but. Quand je décrochais un peu trop, je savais que Prunier n’allait pas spécialement venir me chercher, en revanche, si j’étais statique dans les 30 derniers mètres, j’étais « mort ». Je recherchais des espaces à gauche, à droite, je décrochais beaucoup en concertation avec Patrice Loko, qui prenait la profondeur lorsque je décrochais. On voulait induire les défenseurs en erreur.

Lilian Thuram, lui, n’était pas dérangé par le fait d’aller à droite ou à gauche, il était très complet. Physiquement, je devais être à 110 % de mes capacités pour pouvoir le tromper, parce qu’il était très difficile à éliminer. On se connaissait très bien, on se côtoyait depuis l’âge de 15 ans, nous avons même fait l’armée ensemble.

Après 7 saisons au FC Nantes, dans un contexte où le nombre de joueurs étrangers dans une équipe était limité à 3, vous faites le choix de quitter votre club formateur pour l’Espanyol de Barcelone et découvrir la Liga. Pourquoi ce choix assez étonnant pour l’époque ? 

Plusieurs facteurs sont rentrés en ligne de compte dans le choix de signer à l’Espanyol de Barcelone. Tout d’abord, le club venait de finir quatrième du championnat espagnol, derrière l’Atletico Madrid, Valence FC et le FC Barcelone. Cette équipe était qualifiée pour la Coupe de l’UEFA et elle était très compétitive, ce qui était à mes yeux une condition essentielle.

Ensuite, j’avais eu la sensation d’avoir fait un peu le tour de la question au FC Nantes, qui avait laissé partir un an plus tôt Patrice Loko, mon compère d’attaque avec qui j’évoluais depuis quelques années. Malgré un certain nombre de sollicitations, j’avais accepté de rester à Nantes après le départ de Patrice, afin de jouer la Ligue des Champions et le club ne souhaitait pas nous voir partir tous les deux.

Lors de ma visite des installations de l’Espanyol, j’ai eu un feeling extraordinaire avec l’ensemble du staff, l’ambiance du club m’a plu et je me suis senti vraiment désiré, ce qui était important pour moi.

Par ailleurs, ma dernière saison à Nantes avait été assez compliquée au niveau physique, avec pas mal de blessures. Beaucoup de clubs s’intéressaient à moi, mais s’interrogeaient sur ma fiabilité au regard des trois blessures de la saison. Je n’ai joué que 13 matchs de championnat lors de la saison 95/96, mais j’ai eu la chance de pouvoir disputer toutes les rencontres de Ligue des Champions.

L’Espanyol s’était déjà manifesté deux ans auparavant et insistait malgré les blessures lors de ma dernière saison au FC Nantes. J’ai opté pour un football latin malgré des offres de clubs anglais, parce que le football de cette époque-là en Angleterre ne m’intéressait pas. Il faut se remettre dans le contexte du moment, où le kick and rush dominait et Arsenal commençait tout juste à se transformer sous la houlette d’Arsène Wenger.

Revenons sur cette notion de gymnastique intellectuelle qui a été un élément central dans votre pratique professionnelle. A une époque où la connaissance des championnats étrangers était moins importante qu’aujourd’hui, l’immersion dans un environnement totalement nouveau à laquelle s’ajoute la barrière de la langue, au moins les premières semaines, sont des éléments essentiels à prendre en compte. Comment avez-vous procédé pour « mettre en route » votre gymnastique face à autant de nouveauté ? 

Je suis arrivé à l’Espanyol de Barcelone en 1996, ce qui représentait une forme de continuité de ma carrière entamée à Nantes, dans un club avec un style de jeu très marqué. Lors des premiers entraînements, pour se rassurer, tout joueur professionnel s’appuie sur ce qu’il sait faire de mieux. C’est ce que j’ai essayé de faire dès le stage de préparation.

Je me suis vite aperçu que dans la relation avec mes nouveaux partenaires, j’allais devoir non pas évoluer, mais m’adapter. C’est là où l’intelligence de jeu cultivée dans ma formation nantaise m’a drôlement servi pour adapter mon style de jeu vers une forme plus individualiste.

Alors, comment faire pour exister un peu plus individuellement ? À Nantes, tout au long des années de formation on s’appuyait beaucoup sur le partenaire pour faire des différences. En tant qu’attaquant, mon rôle n’était pas seulement de faire des différences individuelles, mais je devais beaucoup collaborer avec mes partenaires du milieu et d’attaque. À l’Espanyol de Barcelone, ils valorisaient beaucoup l’attaquant capable de faire des différences individuelles. C’était même une réelle tendance dans le football espagnol de l’époque.

Il y a dans l’histoire de ce championnat, une réelle culture pour dénicher des attaquants souvent argentins, brésiliens, capables de faire de grosses différences individuelles, mais étant donné mon profil et ma formation je n’avais pas forcément cette approche du poste.

A Nantes, on m’avait tellement inculqué que ton partenaire, c’est celui qui va t’aider à faire des différences qu’il m’a fallu un peu de temps pour m’adapter. D’autant, qu’en séance et dans les matchs, il n’y avait pas spécialement les déplacements que j’attendais ou ceux dont j’avais l’habitude. Je dois avouer que sur le plan individuel, j’ai beaucoup évolué en Espagne, notamment dans les petits espaces, savoir éliminer et faire la différence.

Lors de ma première saison à Barcelone, je remplaçais un joueur, presque un monument du club, Ismaël Urszaiz. C’était un grand attaquant basque qui avait marquer pas mal de buts la saison précédente. Il était grand, athlétique, très fort de la tête et servait un peu de point d’appui devant pour se débrouiller tout seul sur le font de l’attaque. C’était une figure du club et un attaquant remplace toujours quelqu’un qui a marqué une époque dans un club, mais plus encore dans les clubs du top cinq des grands championnats.

J’ai vite compris que le club attendait cela de moi, alors que mes qualités se situaient plutôt dans le mouvement permanent, je jouais de la tête mais pas au point d’être le tour de contrôle. Je me suis adapté aux attentes de mes partenaires et réciproquement pour faire la paire pendant deux mois avec Florin Raducioiu, international roumain, très rapide, passé par le Milan AC, vainqueur de la Ligue des champions en 1994.

Ma deuxième saison, j’ai fait la paire avec Juan Eduardo Esnaider, international argentin passé par le Real Madrid, l’Atletico Madrid et qui fait les beaux jours de Saragosse. Deux excellents partenaires, mais qui avaient une approche très individuelle du poste et avaient l’habitude de se débrouiller, notamment Esnaider qui avait une très grosse personnalité. Je me suis adapté, à chaque fois, grâce à une forme d’intelligence du jeu cultivée à Nantes, pour essayer de comprendre très vite et me faire une place dans l’équipe.

Il semble qu’au moment où vous mettez les pieds à Barcelone, vous prenez réellement conscience de « l’éducation » reçue à Nantes, avec tous ses aspects positifs et probablement quelques manques aussi. Cette formation vous a permis, notamment, de vous associer à deux autres partenaires, Reynald Pedros et Patrice Loko avec le succès que nous connaissons. Comment expliquez-vous que votre trio offensif à l’image de nombreux joueurs à vocation offensive formés à Nantes, aient éprouvé des difficultés à se montrer performants loin de La Beaujoire, ce qui semble moins vrai pour les joueurs à vocation défensive ?

A Nantes l’idée était de former de très bons joueurs à vocation offensive, comme Reynald Pedros par exemple, qui n’était pas un pur attaquant, mais davantage un milieu offensif qui s’intégrait dans un duo, voire un trio offensif. Le joueur offensif à Nantes se réalise à travers un duo, un trio, comme cela a été le cas pour nous dans les années 90. C’était déjà le cas dans les années 80, avec Loïc AmisseEric Pécout et Bruno Baronchelli, tous les trois formés à Nantes.

On forme des joueurs comme pour constituer un puzzle, pour permettre à chacun de bien se comprendre et de bien s’exprimer ensemble. D’ailleurs, concernant notre trio, dans le FC Nantes des années 90, on détache rarement Patrice Loko de Reynald Pedros ou Nicolas Ouédec. On parle davantage du trio que d’un joueur en particulier. Je crois que le club cherchait à l’époque, non pas à recruter un joueur mais davantage à construire des binômes, des trios qui pouvaient évoluer ensemble.

Lors de mon passage à l’Espanyol, malgré deux blessures notamment la première saison, j’ai marqué neuf buts en championnat, puis 11 la saison suivante. Je n’ai pas à rougir de mes performances, dans un environnement complètement différent, notamment au niveau des infrastructures qui n’avaient rien à voir avec La Jonelière.

A l’époque, tout se passait au stade de Sarria, les entraînements et les matchs. Le club n’avait pas de centre d’entraînement. L’aspect médical, je n’en parle même pas, le club était en retard par rapport à Nantes. Or, en tant que recrue, le club attendait que je sois tout de suite performant, aussi j’ai été à l’essentiel, parce qu’il faut très vite s’adapter, plus encore dans le sport de haut niveau.

Il faut bien comprendre qu’à cette époque-là, le FC Nantes était à la pointe, tout était fait pour que le joueur soit dans les meilleures conditions. D’ailleurs, le Milan AC était venu plusieurs fois visiter la Jonelière, pour s’en inspirer dans la construction de Milanello, ce qui n’est pas anodin. A la fin de ma deuxième saison, l’Espanyol souhaitait me conserver, de nombreux clubs espagnols souhaitaient m’engager, mais j’ai choisi de signer au Paris Saint-Germain pour d’autres raisons.

A l’Espanyol de Barcelone ou au Paris Saint-Germain, vous arriviez avec le logiciel du FC Nantes si l’on peut dire. L’Espanyol passait d’un style de jeu direct avec un attaquant de pointe comme point d’appui, pour aller vers une association de deux attaquants afin d’exploiter votre capacité à vous associer. Vous avez dû vous adapter aux différents clubs mais dans quelle mesure, les clubs dans lesquels vous avez évolué se sont vus contraints « d’épouser » votre profil, pour atteindre la performance ?

A Nantes je suis devenu international et j’ai été le meilleur buteur du championnat en 1993/1994. Probablement que les clubs qui se sont intéressés à moi se disait que pour que je sois performant il fallait m’associer à des joueurs qui devaient être compatibles, au regard de mes performances nantaises avec Patrice Loko notamment.

La preuve, quand j’ai signé au Paris Saint Germain, Charles Biétry, le président de l’époque, voulait m’associer avec Marco Simone qui avait un profil un peu similaire à Patrice Loko. Il était très fort pour dévorer les espaces, mais bien moins enclin à s’investir dans le jeu de relations.

En termes d’adaptation, vous placez le curseur très haut, en devenant un des premiers internationaux européens à partir jouer en Chine il y a presque 30 ans. Nouveau pays, nouvelle culture, nouveau football, nouvelle langue très éloignée des langues occidentales. A quoi vous êtes-vous accroché pour vous adapter et atteindre la performance ? 

Je fais le choix de quitter la Belgique et le club de la Louvière pour plusieurs raisons. En 2002, le club rencontrait des difficultés financières, je venais de divorcer depuis plusieurs mois et signer à Dalian en Chine répondait à mon envie d’ailleurs et j’étais libre contractuellement. Si j’avais été en couple avec la mère de mes enfants, le choix aurait été différent. Délocaliser toute une famille en Chine aurait été un choix très compliqué, mais là j’étais seul.

La partie financière a été très importante, d’autant que la Louvière avait de grosses difficultés économiques et que j’étais un des gros salaires du club. Aussi, le club a grandement favorisé les négociations et mon départ. Il était hors de question que je négocie dans le dos du club où je me sentais très bien, avec un championnat assez physique qui me faisait penser au championnat de France.

Le championnat belge était assez réputé pour son côté physique et je me souviens de matchs assez âpres, avec beaucoup d’engagement dans les duels notamment face à Bruges, Anderlecht ou encore Genk.

J’avais 30 ans, j’étais libre et je ne me voyais pas revenir en France après 12 ans de carrière professionnelle. Je me suis dit que c’était le moment de tenter quelque chose de différent. J’ai eu l’opportunité d’aller sur place pendant une semaine pour sentir le « pouls » du club, rencontrer les dirigeants, l’entraîneur.

A mon arrivée à Dalian, j’ai été agréablement surpris par la qualité des infrastructures que je ne soupçonnais pas, avec un centre d’entraînement hyper moderne. Il y avait un entraîneur serbe, comme l’ensemble du staff, qui me connaissait très bien, Milan Kosanovic. Il avait entraîné L’Étoile Rouge de Belgrade. Il y avait déjà trois joueurs étrangers et nous avions le droit à quatre à l’époque. Je me suis tout de suite bien entendu avec eux.

Après, c’est le rôle du joueur professionnel. J’avais un peu d’expérience et quelques saisons à l’étranger, donc encore une fois je suis allé à l’essentiel. Je savais qu’il me restait quatre ou cinq saisons tout au plus à vivre. J’avais ressenti lors de la semaine de très bonnes ondes au sein d’un club qui avait été champion les trois années précédentes avec un très beau stade, plein à chaque match. Je ne suis même pas rentré en Europe, le contrat a été négocié sur place. À l’époque, c’était par fax, avec le décalage horaire, il fallait faire vite.

J’ai commencé le championnat une semaine après, au mois de mars, parce qu’il était en décalage avec l’Europe. Tout s’est fait sur mon feeling, sur les échanges, comme beaucoup de choix dans ma carrière, puisque j’accorde beaucoup d’importance à l’humain, ce qui ne m’a pas empêché de commettre des erreurs.

Signer au Paris Saint Germain a été une erreur majeure, parce que je n’ai pas eu de discussion avec Alain Giresse. J’avais eu des discussions avec le président, mais un joueur doit discuter avec l’entraîneur, c’est primordial. J’aurais peut-être ressenti que je n’étais pas son premier choix, ce qui explique en partie pourquoi l’expérience a tourné court à Paris.

Tout au long de votre carrière vous croisez des entraineurs de différents horizons de Raynald Denoueix à Claude Saudeau, de Aimé Jacquet à Alain Giresse ou Milan Kosanovic. Certains de vos coéquipiers embrasseront la carrière d’entraineurs comme Mauricio Pochettino, Laurent Blanc, Didier Deschamps ou encore Zinédine Zidane, tout comme certains adversaires récurrents à l’image de Luis Enrique ou Pep Guardiola du FC Barcelone. Pourquoi ne pas avoir tenté cette aventure où l’adaptation est aussi une valeur cardinale ? 

Avoir évolué au plus haut niveau m’a permis de voir toute la souffrance que les techniciens pouvaient ressentir à certains moments. Des entraineurs qui arrivaient bien avant moi le matin et repartait bien après moi le soir et autant dire que les week-ends n’existent pas.

En toute honnêteté, je suis un passionné de football mais je ne le suis pas au point de tout sacrifier pour le football. J’ai toujours su qu’il y avait un autre monde en dehors de ma vie de footballeur que je voulais aussi explorer. J’étais footballeur mais j’étais avant tout un homme et je ne souhaitais pas être enfermé dans ce monde.

J’avais envie de relever d’autres défis, celui de l’hôtellerie notamment avec ma femme. J’ai pu ainsi découvrir le management d’hommes et de femmes dans une sphère professionnelle éloignée du sport. A bien des égards, j’ai joué le rôle de l’entraîneur mais dans un contexte bien différent.