Bonjour Didier,
Pour le lancement du nouveau site de l’AEF92, nous souhaitons présenter régulièrement un éducateur, pour débuter nos articles nous avons souhaité mieux connaître le CTD des Hauts de Seine. Nous te remercions d’avoir accepté notre invitation.
Comment as-tu vécu le confinement ?
Un peu comme bon nombre de nos concitoyens. Une fois le temps de l’incrédulité passé, réflexion, recentrage sur l’essentiel et sur ce qui nous animent.
Quel a été ton parcours d’éducateur ?
Joueur de province, formé à l’USO Orléans. Mon parcours d’éducateur est exclusivement Francilien avec deux points étapes : Les Lilas et Racing CF .
Aujourd’hui en charge du 92, au sein de l’ETR quelles sont tes idées prioritaires à mettre en place dès la rentrée 2020 ?
L’accompagnement des clubs dans leur reprise d’activité est primordial. La société et le Foot ne sortiront pas indemne de cet épisode. Les pratiquants et les éducateurs doivent se retrouver après une longue pause : sans pratique régulière, sans règles. Une mise à la cape qui aura nécessairement provoqué des manques et des frustrations mais aussi ouvert des fenêtres sur d’autres modes de pensée. Bons nombre des enfants ont hâte de retrouver les ami(e)s au club et leur éducateur. Mais d’autres peut être pas ou en tout cas pas comme avant.
Peux-tu nous présenter ton « staff » de cadres techniques ?
L’équipe est constituée de 4 personnes : Fabien Roulier CTAD en charge du foot éducatif, Charles Morisseau CTDAP en charge du foot féminin , Olivier Giachino Technicien Départemental en charge du Futsal et des pratiques diversifiées et enfin Margot Lomon en charge de toute la gestion administrative de nos actions.
Le club est la base du foot et de sa pratique- quels conseils as tu à proposer pour le passage au foot à 11 en sortant des U13 ?
La patience et le discernement doivent guider l’action des éducateurs.
A cet âge, la capacité d’adaptation des joueurs (es) est grande. Pour autant les enfants ne sont pas des adultes en miniature. Prendre des décisions actives de sur-classement ou de temps de jeu dans l’intérêt du rendement de l’équipe ou de la prétendue formation du joueur peut causer des dégâts plus tard qui seront irréparables ou irréversibles : physiologique, technique etc…. Pour les éducateurs en charge de la transition, la tâche est ardue. Il faut emmener les enfants vers une pratique ‘différente’ tout en préservant le rythme de développement, de croissances et leur horloge biologique. Terrain plus grand et distance de course aussi, plus d’adversaires et de partenaires et donc d’informations à traiter. A cela s’ajoute une approche de pratique plus compétitive.
L’éducateur doit s’évertuer à réaliser la transition à des rythmes différents mais vers un but commun. Cela requière beaucoup de pédagogie et savoir faire.
La compétition est-elle utile à la formation du joueur ?
Dans le cadre de la formation, la compétition est un outil. Elle ne doit pas être un gros mot et surtout pas un objectif. C’est un entrainement de plus pour travailler avec les enfants. Le meilleur puisque tout est fait à vitesse maximale et dans un contexte truffé d’incertitudes pour le joueur et pour l’équipe.
Supprimer le Hors jeu en Football à 8, y serais tu favorable ?
Il y aurait des avantages et des inconvénients.
Quand tu es en charge d’une équipe, qu’observes tu en premier ?
Aujourd’hui je suis exclusivement en charge de sélections. Dans ce contexte, mes observations portent sur la performance des joueurs au service du collectif (facteur technique, tactique, athlétique, mental et invisible). Partant de cela, une difficulté s’ajoute, celle d’évaluer des potentiels de progression.
Très nombreux sont les éducateurs qui suivent les modules, mais ils ne vont pas tous aux certifications, tu as des analyses ?
Je manque d’éléments tangibles pour répondre à cette question. Il faudrait mener une étude statistique précise et d’envergure pour y répondre. Incidence du territoire, de périodicité, de l’âge de candidats, des motivations, des évolutions des règlements etc.
Pour développer l’AEF, le rôle des cadres techniques est primordial. Comment mieux articuler les apports que l’AEF pourraient vous apporter ?
L’AEF a toujours constitué un partenaire privilégié pour les instances. Il faut maintenir ce lien et le développer. Les jeunes éducateurs ne perçoivent pas toujours l’intérêt d’adhérer à l’AEF. C’est une erreur. A l’image de la société, ils préfèrent avancer seul ou en petit groupe. Mais n’oublions jamais que « Seul on va plus vite ensemble on va plus loin ».
Avec ton expertise actuelle, l’éducateur a des besoins, quels en sont pour toi les plus souvent exprimés ?
Rémunération, évolution de carrière, et accompagnement dans l’exercice de leurs fonctions et de leur progression.
Le tutorat est un axe sur lequel l’AEF 92 souhaite se positionner auprès des éducatrices-teurs, pour toi comment devrions nous procéder pour avoir le meilleur positionnement possible ?
Les instances réfléchissent au devenir du tutorat. L’AEF pourrait être un partenaire privilégié dans la mise en œuvre des décisions qui seront prises.
La féminisation est en plein essor, et pourtant on ne trouve pas beaucoup d’éducatrices dans les équipes de garçons. Penses-tu que ce serait un « plus » pour nos joueurs ?
La Féminisation, ce n’est pas que les joueurs qui ont à y gagner mais l’ensemble du football.
Pour les réunions de rentrée, que tu auras avec tes cadres techniques, l’AEF pourrait-t-elle avoir un temps de présentation de ces actions auprès des responsables techniques ?
Sauf imprévu, l’AEF peut s’exprimer au cours de moment privilégié.
Suite à cet épisode « COVID 19 », penses tu qu’il risque d’y avoir des répercussions sur les inscriptions des jeunes dans les clubs ?
Il ne faut pas négliger le risque que des parents se mettent dans une position attentiste. A ce instant, prédire leur volume est illusoire. D’autant que les récents rebonds de la pandémie en Asie ouvre beaucoup de scénarii.
As-tu une question que tu aurais aimé avoir ?
Pas de nostalgie mais une image intacte et respectueuse pour mes premiers éducateurs : Bernard Dugaleix (Saran), Jean-François Bordas et Michel Pitel (USO) .
« On a tous à apprendre de tout le monde »
En un mot, réponds à ce petit jeu sur ce que tu préfères :
EXERCICE ou SITUATION
TECHNIQUE ou PHYSIQUE
MER ou MONTAGNE
THEATRE ou CINEMA
VIANDE ou POISSON
ASTERIX ou LUCKY LUKE
BEYONCE ou CELINE DION
ZIDANE ou MESSI
NADAL ou FEDERER
COLUCHE ou BEDOS
JEUX OLYMPIQUES ETE ou TOUR DE FRANCE
Ton film préféré : trop nombreux
Ton plat culinaire préféré : RAS
Le coach qui t’inspire le plus : « On a tous à apprendre de tout le monde »
MERCI BEAUCOUP DE TA PARTICIPATION,
Merci à toi Didier