LIONEL BELLANGER Son dernier livre

33 coachs proposent des solutions face au bus devant le but…

Vincent Bordot, Landry Chauvin, Emmanuel Da Costa, Richard Déziré, Corinne Diacre, Olivier Echouafni, Olivier Frapolli, Christophe Galtier, Rudi Garcia, Rémi Garde, Pascal Gastien, Francis Gillot, Jocelyn Gourvennec, Olivier Guégan, David Guion, Laurent Guyot, Franck Haise, Gérard Houllier, Stéphane Jobard, Guy Lacombe, Sabri Lamouchi, Mickaël Landreau, Fabien Mercadal, Karim Mokeddem, Philippe Montanier, Stéphane Moulin, Olivier Pantaloni, Christophe Pélissier, Laurent Peyrelade, Claude Puel, Sylvain Ripoll, Julien Stéphan, Oswald Tanchot

Lionel Bellanger est un auteur lu et respecté dans le milieu pour ses prises de position sur les analyses comportementales et les aspects sociologiques et psychologiques du métier d’entraîneur.

PREFACE DE GERARD HOUILLIER suivi de la table des matières

Préface

Si le métier de coach est insensé, c’est qu’il tient à un étrange paradoxe : il s’exerce sur un jeu joué par d’autres, les joueurs qui, en plus, sont partenaires et… concurrents. Sachant que ceux qui vous font gagner ont de fortes personnalités, des ego affirmés et des ambitions bien singulières.

C’est un métier de prise de décisions qui vous installe en permanence sur une « slippery slope » : on peut passer de héros à zéro en peu de temps. Ça ne marche que si on est à 150 % dedans, que si on est préparé à prendre des coups. Il vaut mieux pouvoir compter sur le soutien de sa famille. L’année des cinq trophées avec Liverpool, j’ai préparé soixante-trois matchs et passé cent soixante-six nuits hors de chez moi. Le coach doit accepter une forme de sacrifice pour s’investir et continuer à prendre du plaisir à résoudre les problèmes, gérer les tensions, garder de la clairvoyance pour le projet.

Ce que le métier de coach doit prendre en compte aujourd’hui, c’est l’arrivée, chez les pros, des jeunes joueurs. Contrairement à certaines idées reçues, ils savent beaucoup de choses, aiment travailler sur des projets, recherchent les responsabilités et ont plutôt confiance en eux. L’autoritarisme, « fais comme j’te dis », ne fonctionne plus avec eux. Il faut, pour tout, être capable de dire « Why ? ». Avant une séance, le coach doit expliquer ce qu’il veut faire et montrer pourquoi. Imposer ne mène à rien. Il faut convaincre et, pour convaincre, il faut accepter d’écouter, de poser des questions, de discuter.

Quand on a des joueurs au statut de stars, c’est en les protégeant que l’on obtient d’eux le maximum. Ils sont sous pression et ils font basculer le sort des matchs. Le tact du coach fait la différence : Zinédine Zidane sait très bien faire cela à Madrid. Un coach, ça gère des talents et des attitudes.

Raymond Goethals avait l’habitude de répéter que pour réussir au plus haut niveau, les coachs doivent avoir « fait leurs étapes ». C’est le cas, en août 2020, pour le dernier carré des coachs de la Champions League. Hansi Flick, vainqueur du titre avec le Bayern, Thomas Tuchel, Rudi Garcia et Julien Nagelsmann ont en commun d’avoir été adjoints,  entraîneurs dans des clubs de division inférieure. Tous ont su tirer profit de sources d’inspiration : l’école de Cologne, celle du gegenpressing pour les trois Germaniques et la rigueur défensive italienne pour Rudi Garcia. De plus, ils ont intégré l’idée que leur métier se fait sur de l’humain : ce sont des managers d’hommes avec des sensibilités singulières et des ego variés. Avoir un vestiaire uni et engagé est leur premier défi.

Pour réussir au très haut niveau aujourd’hui, l’équipe doit mettre un maximum d’intensité. Tout va plus vite, plus fort, mais avec intelligence. C’est au coach de créer les conditions pour que l’équipe monte en compétence en poussant le curseur de l’exigence.

À un jeune coach je répéterais qu’il doit travailler à fabriquer de la confiance, individuelle et collective, et s’adapter quoiqu’il arrive. Le vrai talent du leader, c’est le rebond. L’échec fait partie de la vie du coach. Ce métier, ce n’est pas 50 % de difficultés et 50 % de satisfaction, c’est 80 % d’emmerdements et 20 % de bonheur extraordinaire, celui de faire gagner un groupe. Attention, si c’est 90 % et 10 %… il faut arrêter !

Ce métier de coach est un cocktail d’ambition et d’humilité. C’est le travail, la qualité du travail proposé aux joueurs qui en fait la noblesse. Le résultat en dépend : « Fail to prepare, prepare to fail » est la devise de notre job.

L’honnêteté, le sérieux, la vérité de ce métier est dans l’effort pour progresser : bien se préparer pour savoir rester lucide dans les tempêtes.

Je suis heureux d’entendre Steven Gerrard, mon ex-capitaine à Liverpool, aujourd’hui entraîneur en Écosse, me dire qu’à Anfield il notait déjà tout ce qu’on faisait pendant les séances et que ça lui sert maintenant qu’il est passé de l’autre côté. Coach est aussi un métier de vocation en plus d’être un métier de transmission.

Le livre de Lionel Bellenger accorde de passionnants développements à toutes ces facettes de notre métier : entraîner et mener une équipe au succès. Sans oublier la part belle à la communication. Trouver les mots et le ton juste dans un contexte nécessairement émotionnel, voilà qui ajoute encore à notre métier, une compétence à ne pas négliger.

Gérard Houllier

Table des matières

Préface…………………………………………………………………………………………………7

IntroductionUn métier insensé………………………………………………………………………………9

Coach Kleenex………………………………………………………………………………………..9

La précarité, seule constante…………………………………………………………………..11

L’obsession du résultat, mais pas que……………………………………………………….15

Le grand meccano des systèmes de jeu…………………………………………………….15

L’obsédante improbabilité………………………………………………………………………18

Décider tout le temps…………………………………………………………………………….19

Jeu en souffrance, coach en souffrance…………………………………………………….20

L’autobus devant le but………………………………………………………………………….22

1. Fallait-il virer le coach ?……………………………………………………………….25

Virer : d’abord une affaire de dirigeant…………………………………………………….25

Ça valse sur les bancs……………………………………………………………………………27

L’impatience érigée en système……………………………………………………………….28

Viré : violence et résilience……………………………………………………………………..31

Alors viré, mais pourquoi ?……………………………………………………………………..37

Hantise, carence et vulnérabilité………………………………………………………………41

2. Signe particulier : forte personnalité………………………………………….47

Mieux vaut avoir un caractère trempé………………………………………………………48

Un mélange d’anticonformisme et d’exigence……………………………………………51

Le travail comme credo………………………………………………………………………….53

Grandes gueules…………………………………………………………………………………..54

L’horreur de perdre………………………………………………………………………………..57

Jouer le tout pour le tout……………………………………………………………………….60

3. Ingénieurs en préparation……………………………………………………………63

Inspiration et exécution………………………………………………………………………….63

Entraînement : l’angoisse de la feuille blanche…………………………………………..65

Du laboratoire au terrain………………………………………………………………………..68

Faire progresser…………………………………………………………………………………….70

La nouvelle emprise technologique………………………………………………………….75

Faire monter en compétence tout le staff………………………………………………….79

Se renouveler mais avec méthode……………………………………………………………82

La fascination pour la périodisation tactique……………………………………………..83

Avoir un but pour les gardiens………………………………………………………………..87

4. Vous avez dit psychologues ?……………………………………………………….89

Faire un bout de chemin dans la connaissance de soi………………………………….91

Le leitmotiv de la confiance…………………………………………………………………….94

L’ego, est-ce l’ennemi ?………………………………………………………………………..102

Choisir la fermeté et l’humilité………………………………………………………………108

Des femmes sur les bancs…………………………………………………………………….110

5. Architectes du jeu……………………………………………………………………….113

Mais d’abord, champagne !………………………………………………………………….113

Réfléchir, mais à quoi ?………………………………………………………………………..118

D’où vient-on ?…………………………………………………………………………………..120

Copier n’est pas jouer………………………………………………………………………….122

L’intelligence de jeu……………………………………………………………………………..125

Accepter l’indétermination……………………………………………………………………128

Penser la complexité……………………………………………………………………………131

Le football suit les évolutions de la société……………………………………………..133

Michels, Sacchi, Houllier, trois inspirateurs……………………………………………….135

De l’intelligence émotionnelle pour les coachs…………………………………………143

La nouvelle cinétique : possession et transitions……………………………………….147

Sun Tzu ou von Clausewitz sur les bancs ?………………………………………………153

6. Communiquer cash ou langue de bois ?…………………………………..159

La causerie, c’est mon match à moi………………………………………………………..161

Le relationnel avec les joueurs………………………………………………………………164

Bons pour les conf’ de presse………………………………………………………………..168

Aller au clash……………………………………………………………………………………..174

Éviter les brûlures médiatiques………………………………………………………………177

Difficile de ne pas se faire choper…………………………………………………………..180

Allusions, lapsus et petites phrases………………………………………………………..185

Gare aux sachants……………………………………………………………………………….187

Com’ version tacles et contre-pieds………………………………………………………..190

Moins de persiflages, plus d’analyse………………………………………………………193

7. Temps additionnel culturel……………………………………………………….203

La culture commence sur le terrain vague……………………………………………….205

Coup de sifflet politique……………………………………………………………………….207

Les philosophes près du banc………………………………………………………………..209

La culture fait la différence……………………………………………………………………212

La littérature bouscule le foot………………………………………………………………..214

Le foot se raconte……………………………………………………………………………….216

Quand la presse innove………………………………………………………………………..219

Le foot sur la toile……………………………………………………………………………….220

Prolongations………………………………………………………………………………….223

Nouvelles des bancs………………………………………………………………………..227

Épilogue…………………………………………………………………………………………..263

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