Cela fait 18 mois, que la nouvelle règle des 6 mètres est entrée en application, quel constat pouvons nous faire aujourd’hui?
Le gardien et/ou les défenseurs bénéficient maintenant de deux avantages:
- Plus de temps pour s’appliquer à jouer, si ils souhaitent le faire.
- Plus d’espace pour jouer (la surface de réparation) 665 m2
En effet, dans cette nouvelle règle, les attaquants ont interdiction d’entrer dans la surface de réparation avant la première relance)
Souvent les éducateurs préconisaient déjà cette situation à école de football, enfin dans les clubs où il était recherché de faire jouer. Maintenant, si le coach demande à son équipe de favoriser le jeu court, faut-il encore, qu’il est expliqué, et fait comprendre à tous les joueurs les avantages qui vont être recherchés, en jouant de la sorte. Mouvements, Déplacements, Espaces seront les points essentiels à la réussite d’une remontée du ballon, pour aller jusqu’au déséquilibre et la finition.
Plus que jamais les phases de jeu, seront utilisées pour faire parler à son équipe le même langage, nous voulons conserver pour progresser, rechercher les meilleurs espaces, ton corps devra être bien orienté, ta technique ne doit pas être défaillante, les temps de fixation, la recherche de « casser une ligne », seront des termes à faire intégrer à la formation du jeune joueur.
Les questions que nous autres éducateurs, formateurs, enseignants, devant nous poser peuvent être les suivantes: je connais et j’ai fait partager mon projet de jeu.
Quelle sera la force de mon équipe? Jouer avec ses qualités et connaître ses lacunes, voire ses défauts, sont des inséparables qui donneront les clés de la réussite future. Là il convient de s’inspirer, sans vouloir copier, c’est à dire que l’on peut avoir des idées pour ressembler à Liverpool, Manchester City, le Paris SG ou le Bayern de Munich, mais on ne doit pas oublier que l’on a pas spécialement un Van Dijk, De Bruyne, Marquinhos ou Goretzka et Kimmich, des joueurs intelligents dotés de technique quasi parfaite.
J’en reviens aux bonnes questions à se poser quand on est un éducateur qui souhaite faire jouer son équipe, avec du jeu court ou du jeu long sur cette première relance qu’est le « 6 mètres »:
Le terrain et son état, sont-ils de nature à m’autoriser à favoriser le jeu court et un jeu de passes? Si ton terrain est bosselé, et l’herbe haute, tu ajoutes une complexité à tes joueurs, si tu es sur une vieux synthétique « rapé », le ballon est plus rapide et demande aussi une technique correcte. Tu bénéficies d’un synthétique récent ou en bon état, cela sera réconfortant et facilitant pour tes joueurs.
Mes joueurs sont-ils capables de relancer court, et d’avoir une prise d’informations rapide, une connaissance acquise de principes fondamentaux avec des obligations et des interdictions (facteurs handicapants ou valorisants)?
Si je choisis de joueur long et là nous nous adresserons surtout à du jeu à 11, mon groupe a-t-il un joueur capable de jouer les ballons de la tête sur du jeu long, le cas de l’analyse de Liverpool est révélateur où le projet de jeu de Klopp est de faire croire, à un jeu court, pour attirer l’adversaire et mieux jouer long, sans un « Giroud » ou « Haaland », mais pour mieux presser l’adversaire en bloc haut, avec des joueurs parfaitement complémentaire comme Salah, Mane ou Firmino qui part leur qualité de pressing à la perte du ballon font qu’ils sont proches du but adverse quand il récupère le ballon.
Quelle est la qualité de mon gardien dans son jeu au pied? Si celui-ci peut être du niveau d’un joueur de champ, les relances courtes seront facilitantes pour tous, si son jeu au pied est médiocre voir faible, alors l’équipe prend un risque important, ne bénéficiant pas d’un allié supplémentaire, mais par contre c’est l’équipe adverse qui bénéficiera d’un « partenaire possible » en plus.
Mon plan de jeu, issu de mon projet de jeu .est-il expliqué, répété, compris par l’équipe, et là l’enseignement par l’utilisation de phases précises comme le Jeu ou la situation, mais aussi l’exercice avec des répétitions de circuits préférentiels, seront des armes pédagogiques, pour faire assimiler l’apprentissage voulu. Cette nouvelle règle peut multiplier les transitions, qui sont le coeur du football, la réponse de l’équipe aux problématiques posées par l’adversaire? C’est une richesse qui fait de l’entraînement l’objectif à rendre le joueur plus intelligent…
Cette nouvelle règle ne nous a pas totalement permise avec la pandémie une exploitation suffisamment longue, pour en tirer des conclusions trop hâtives, mais les règles sanitaires actuelles, permettent de travailler cette phase de jeu importante, parce qu’elle constitue la première étape de notre relance, de notre projet de jeu, qui nous permettra le jour venu de la reprise d’avoir un temps d’avance sur nos adversaires pour mettre en place des phases de jeu préparés et donner du Plaisir à nos joueurs. Il y a un risque mais le jeu est un risque et même si il peut occasionner une erreur qui coutera un but une fois sur 50, cela fait 98% de relances positives et une recherche collective pour progresser, déséquilibrer et finir nos actions. Pour marquer un but il ne faut jamais oublier qu’il faut être en possession du ballon.
Posons nous la bonne question, réfléchissons et initions nos joueurs à parler ensemble un football au langage commun. Bonne nouvelle réflexion à tous.