UNE SEMAINE OLYMPIQUE 30 MINUTES PAR JOUR FAISONS PLUS DE SPORT

Deux ministres pour un Projet intelligent, mais ce devrait être toute l’équipe gouvernemental qui montre l’exemple, DES PISCINES, DES GYMNASES FERMES….. ALORS QUE CE SONT DES CONSTRUCTIONS QUI SONT ATTENDUS. NOUS AIMERIONS DES ACTES POUR LA PRATIQUE DU SPORT AMATEUR PLUS FORTS. POUR NOS VILLES, POUR NOS CLUBS.

AVEC L’USEP,L’UFOLEP,L’UNSS DONNONS AUX ENFANTS DE LA SANTE ET DU BIEN-ETRE

Le sport est pour le corps et pour l’esprit ! En faisant de la santé le thème de la cinquième Semaine olympique et paralympique 2021, nous encourageons les équipes pédagogiques à offrir à notre jeunesse toutes les opportunités pour une activité physique la plus fréquente et la plus régulière possible.

• Alors que la crise sanitaire accentue notre sédentarité et les risques d’inactivité des enfants, cette semaine de valorisation de l’EPS et du sport à l’école est l’occasion de rappeler combien l’activité physique régulière joue un rôle irremplaçable et indispensable pour la préservation de sa santé.

• Le plaisir de l’activité physique, les apprentissages moteurs, les émotions de la rencontre et de la compétition : les vertus du sport sont inestimables et invitent à multiplier les occasions de sa pratique. Par sa diversité et sa richesse, le sport permet à chacune et à chacun de trouver les formes les plus adaptées à son épanouissement et à sa volonté de progrès.

• L’ensemble des mesures prises récemment va dans ce sens : développement des fondamentaux avec les plans Aisance aquatique et Savoir rouler à l’école, expérimentation de 30 minutes d’activité par jour, mise en place d’un enseignement de spécialité en EPS, labellisation d’internats d’excellence à thèmes sportifs, amplification du réseau des Sections sportives scolaires et création des Sections d’excellence sportive…

• Si les conditions sanitaires actuelles limitent les activités sportives, ces différentes mesures sont autant de jalons posés pour inciter les élèves à pratiquer jour après jour et pour faire de notre pays une nation sportive.

Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports, et Roxana Maracineanu, ministre déléguée chargée des Sports, dans l’édito du dossier Semaine Olympique et Paralympique 2021

Écoliers, collégiens, lycéens, tous mobilisés pour la 5e édition de la semaine Olympique et Paralympique sur le thème de la santé… et pour pour relever le défi #Bougez30Minutes, 30 minutes d’activité par jour.  #SOP2021 @Paris2024 
Plus d’infos sur https://t.co/GaJIQ0uq9t pic.twitter.com/VUiv2rMoa8— Ministère Éducation nationale, Jeunesse et Sports (@education_gouv) 29 janvier 2021
Le SPORT un acteur essentiel pour DEMAIN, commençons AUJOURD’HUI

Semaine Olympique et Paralympique : Jean-Michel Blanquer et Roxana Maracineanu à Chelles (Seine-et-Marne) le 01/02/2021

Semaine Olympique et
Paralympique du 01 au 06/02/2021 - © Paris 2024
© Paris 2024
Semaine Olympique et Paralympique du 01 au 06/02/2021

• Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports, Roxana Maracineanu, ministre déléguée chargée des Sports, et Sophie Cluzel, secrétaire d’État auprès du Premier ministre, chargée des personnes handicapées, se rendent à Chelles (Seine-et-Marne) ce lundi 01/02/2021, à l’occasion de la cinquième édition de la Semaine Olympique et Paralympique dédiée à l’opération « 30 minutes d’activité physique quotidienne à l’École », en présence de Tony Estanguet, président de Paris 2024.

• Être en bonne santé est une condition préalable fondamentale pour bien apprendre. L’Éducation nationale s’engage ainsi avec Paris 2024 pour que chaque élève bénéficie d’au moins 30 minutes d’activité physique quotidienne, complémentaires des enseignements d’éducation physique et sportive, pour un objectif partagé au service de la santé et du bien-être des élèves.

Newsthank édition du 1er février 2021

GERARD BELLEHIGUE nouveau Président de l’AEF Nationale

Nous sommes heureux de vous présenter le premier bilan de l’Assemblée Générale de l’AEF Nationale qui s’est tenue ce jour à la FFF pour quelques membres et en visioconférence pour la grande majorité des délégués départementaux et régionaux.

Dans son discours inaugural Gérard BELLEHIGUE s’est montré combatif et ambitieux, avec sa nouvelle équipe qu’il a qualifiée de plurielle et équilibrée, il a présenté un plan « AMBITION 2024 ». Avec 3 objectifs majeurs:

Refondre structurellement l’AEF tout en conservant ses valeurs.

Fidéliser et renforcer le nombre des amicalistes en étant à l’écoute des attentes tout en renforçant notre légitimité.

Développer des ressources financières avec des partenariats pour apporter de nouveaux services aux adhérents.

L’AEF 92 a bien aidé à l’organisation et à la réussite de cette réunion qui était la dernière AG en sa qualité de Président de Jean Marie LAWNICZAK, ancien Président de l’AEF 92 et de L’AEF PARIS IDF, mais surtout de l’AEF Nationale depuis 1998.

Avec Charles MORISSEAU, nous avons assuré la logistique de cette assemblée, nos tâches ont été les suivantes: le vendredi 29 janvier. Mise au point et essais des connexions

Le samedi 30 janvier: Installation de notre QG Logistique au fond de l’amphithéâtre de la FFF, ouverture de la visio ZOOM e accueil des délégués départementaux, il a fallu assurer la hot line pour ceux qui avaient des soucis de connexion, des oublis de code ou d’émargement.

Pendant l’AG il a fallu swicher régulièrement les partages de connexion entre les intervenants extérieurs, le passage des slides de la présentation, et la connexion avec la société d’organisation des votes.

La partie la plus plaisante parce que la plus foot, a été la lecture des questions posées par des délégués à l’invité de cette assemblée, notre ancien DTR Jean Claude GIUNTINI, Charles faisant le porte parole pour poser les questions auprès de l’ancien sélectionneur national des Jeunes, tout récemment élu à un rôle de retraité.

L’AEF 92 et donc l’AEF PARIS IDF ont donc parfaitement collaboré avec l’AEF Nationale, il était souvent reproché aux parisiens de ne pas aider l’AEF Nationale comme le font les AEF de province lorsque nous nous rendons chez eux. Un beau rattrapage bien apprécié aujourd’hui.

Voici ci dessous les premières photos de cette journée, nous attendrons un peu l’intervention de Jean Claude GIUNTINI sur la Formation Française à l’étranger.

Bravo aux nouveaux élus et vive l’AEF 92.

Notre document est en pdf vous cliquez en bas à gauche pour tourner ces 5 pages.

REMERCIEMENTS-AEF-PARIS-IDF

Régis LEBRIS (FC LORIENT) un passage de la COMPETITION au CENTRE DE FORMATION

L’Expertise du club l’orientais en formation est reconnu partout dans le monde.

Dans votre communication, vous évoquez régulièrement la difficulté du parcours des jeunes footballeurs pour s’épanouir dans le football professionnel. Pouvez-vous nous expliquer votre position sur ce sujet ?

Dans les catégories de jeunes, les représentations de notre milieu s’accordent généralement pour définir les meilleurs joueurs par rapport à un niveau de performance supérieur à la moyenne à un instant T, en se focalisant prioritairement sur la dimension d’expression individuelle sur le terrain.

Des qualités d’habiletés gestuelles, de percussion et de vitesse seront par exemple particulièrement valorisées surtout si le joueur est considéré comme immature, laissant supposer qu’il possède une marge d’évolution importante. Notre système créant les conditions d’une sélection de plus en plus précoce, ce sont ces éléments qui sont prioritairement retenus et qui bénéficient des meilleures conditions de développement en centre de formation.

Globalement, ces joueurs rencontrent, sauf exception, peu d’obstacles « naturels » majeurs durant leur parcours de formation. La balise culturelle de référence est le niveau de compétition atteint en fonction de l’âge. Un joueur est considéré en réussite à partir du moment où il joue dans les championnats nationaux, la plupart du temps en étant surclassé d’un an, et en équipe de France de sa catégorie d’âge.

« En football, les chemins qui mènent à l’excellence sont très variés et cela pose deux questions fondamentales à propos du développement d’une part et du recrutement d’autre part »

La signature du contrat professionnel se produit à un moment ou un autre de cette trajectoire quasi rectiligne. Puis, il y a l’entrée dans le groupe professionnel et à cet instant, les règles du jeu changent (la balise de référence évoquée plus haut également). Le joueur prend plus ou moins rapidement conscience des difficultés à franchir l’obstacle de la titularisation « durable » en équipe professionnelle.

Après huit saisons passées au Stade Rennais FC en tant qu’éducateur (U19 nat. pour l’essentiel) puis trois au FC Lorient en tant que directeur de centre de formation et éducateur des U17 nationaux, j’ai réalisé le même constat. J’observais les jeunes joueurs extrêmement performants en formation quelques mois auparavant, se retrouver face à cette difficulté en donnant l’impression de ne plus être en capacité d’exploiter leurs ressources dans ce nouveau contexte.

La culture prédominante était celle de l’alibi et de la participation. C’était systématiquement la faute de quelqu’un d’autre : le club, le coach, la concurrence, les coéquipiers, même l’agent pouvait être critiqué … Le joueur et son entourage se montraient extrêmement impatients et la relation avec le club se détériorait rapidement.

Généralement, le joueur « en échec de titularisation » souffre d’un manque de reconnaissance, son estime et sa confiance pouvant être altérées et il ne parvient pas à créer du sens dans la complexité de la situation (le tout avec des modifications parfois très significatives de ses conditions de vie). Le contraste entre la situation de réussite initiale et la nouvelle configuration peut être très important.

« La culture prédominante était celle de l’alibi et de la participation »

Il accumule beaucoup de frustration et plutôt que d’exercer toute sa responsabilité, il se désengage progressivement. Idéalement, nous pourrions imaginer que cette épreuve soit considérée dans sa dimension positive, c’est-à-dire dans ce que cela mobilise comme engagement supérieur, passion et créativité pour la dépasser !

Les difficultés de ce passage ne sont évidemment pas uniquement liées à un défaut de gestion de projet de la part des joueurs. De nombreux facteurs peuvent être impliqués. Des contraintes structurelles telles que le nombre de contrats dans l’effectif professionnel, l’instabilité des staffs et des politiques sportives, la pression du résultat, les possibilités de valorisation financière précoces (club, agents, intermédiaires en tous genres) interviennent dans ce processus.

« Il est aujourd’hui largement démontré que la prédiction du talent à partir d’indicateurs précoces est très difficile (nombreux biais) et qu’un certain nombre de joueurs pas ou peu identifiés chez les jeunes évoluent au plus haut niveau quelques années plus tard (et inversement) »

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Une curiosité se produit d’ailleurs très régulièrement durant cette étape du parcours car nous y observons l’éclosion de joueurs peu mis en valeur dans les catégories de jeunes. Ces derniers à maturité tardive pour certains, se caractérisent fréquemment par un profil de jeu plus collectif et semblent se mouvoir plus aisément dans cet environnement soudainement difficilement intelligible.

Votre entretien avec Joe Baker (« Le talent est inné, multidimensionnel, émergent, dynamique et symbiotique ») avance dans ce sens plusieurs arguments très intéressants. Il est aujourd’hui largement démontré que la prédiction du talent à partir d’indicateurs précoces est très difficile (nombreux biais) et qu’un certain nombre de joueurs pas ou peu identifiés chez les jeunes évoluent au plus haut niveau quelques années plus tard (et inversement). En football, les chemins qui mènent à l’excellence sont très variés et cela pose deux questions fondamentales à propos du développement d’une part et du recrutement d’autre part.

REPARTIR DE DERRIERE

jOUEURS ET BALLON DOIVENT SORTIR ENSEMBLE, COMME UNE VERITABLE COUPLE (Pepp GUARDIOLA)

Sous l’influence du football espagnol et principalement du FC Barcelone de Guardiola, les gardiens cherchent de plus en plus souvent une solution aux abords de leur surface de réparation, voire même à l’intérieur de celle-ci depuis que l changement de la loi 16 les y autorise. Certains n’hésitent pas à parler d e »mode de la relance courte ».

Olivier Dall’Oglio, le coach de Brest a été l’un des premiers à miser sur cette utilisation de relance à partir de derrière. Séduit par ce que pouvait proposer le FC. NANTES (ce n’est plus le cas aujourd’hui NDLR), il a pu expérimenter avec les Jeunes de Dijon, faute d’avoir de bons joueurs de tête dans son équipe devant.

-« On a misé sur une relance courte, et je me sis dégrossi, en même temps que mes joueurs. Une fois à la tête des pros, on a misé sur une philosophie de jeu attrayante, c’était notre manière d’écrire une histoire dans un club émergent. »

Cette relance courte « de derrière » est la première phase de ce que les espagnols appellent « jeu de position ». L’objectif, est de rechercher et de trouver le premier joueur libre derrière la première ligne de pression.

Le sélectionneur argentin du Mexique de 2002 à 2006, Ricardo LA Volpe explique que l allé du dispositif est d’avoir un joueur de plus. C’est la méthode de LAVOLPENIA ou lavolpiennes qui ont beaucoup inspiré Guardiola. La mise en place tactique n’est pas compliquée mais elle demande des convictions, de la patience, des explications aux joueurs pour les convaincre du dispositif puis ensuite du travail tactique d’entraînement et de ne pas avoir peur.

Le positionnement précis des joueurs est important, il faut travailler à vide, même avec des pros, puis réaliser des séances assez longues, où les joueurs sont posés et doivent être réceptifs. Sur une sortie de but chacun doit de placer, avancer ou reculer de un ou deux mètres pour avoir la bonne orientation, le temps et l’espace.

Les latéraux s’ils sont trop haut, dos au but, ou trop bas n’élimineront personne. Il faut donc trouver l’équilibre pour que , sur leur premier contrôle, ils parviennent à éliminer une deuxième ligne ou se retrouve face au jeu avec un temps d’avance. Avec les entraînements, les amicaux, on rectifie petit à petit les positionnements. C’est un long travail… mais fort utile!!!

C’est vraiment un travail d répétition, de haute précision, qui vise à donner des repères, pas seulement à la ligne arrière, mais à toute l’équipe.Les 11 ont un rôle déterminé, certains pour fixer l’adversaire, d’autres pour aller dans l’espace où on va jouer le ballon, explique le technicien brestois.

Pour le Bayern de Guardiola le 6 décroche dans l’axe après que les centraux soient excentrés et les latéraux sont montés.

Le rôle du gardien est essentiel, ce doit être un joueur comme les autres avec un bon jeu au pied, il doit être capable de faire un contrôle orienté, une bonne passoire même un crochet…Ce système peut permettre de jouer à 11 contre 10 car le gardien adverse ne peut participer à la pression et il y a forcément une supériorité numérique à exploiter. Dans un tel système, il faut des joueurs qui sentent le jeu, qui sont habiles avec le ballon et dont la qualité technique va permettre de donner de la vitesse en utilisant un nombre de touches assez limitées favorisant la vitesse du ballon.

Réflexions, travail, et apprentissage, A VOUS DE JOUER MAINTENANT !!!

L’ENTRAINEMENT STRUCTURE « MADE IN Barça »

L’entrainement structuré, c’est appréhender l’humain dans toute sa complexité, avec NOSOTROS nous passons dans un monde d eFormation du coach via le haut niveau et tourné vers un football basé sur la recherche et la performance. Merci à la société NOSOTROS.

Préparateur physique du groupe U19 et au club depuis plus de 10 ans, Andrés Martín García est aussi l’un des chercheurs les plus prolifiques du département performance du FC Barcelone.

Auteur de nombreux papiers de recherche et d’une thèse sur la quantification de la charge dans le cadre de l’entrainement structuré, nous avons essayé de comprendre comment les aspects théoriques de la méthodologie d’entrainement conceptualisée par Francisco Seirul·lo, rejoignent la pratique.

Quel est votre rôle au club ? 

Je fais partie du « département de la performance sportive » du FC Barcelone, qui est composé de 30 préparateurs physiques. L’idée derrière ce département, c’est d’effectuer notre travail de manière conjointe au sein de chacune des équipes du club. Par ailleurs, je suis préparateur physique de l’équipe U19 et mon rôle est d’optimiser l’entrainement, notamment le niveau athlétique des joueurs.

Dans notre façon d’appréhender l’entrainement, la condition physique n’est pas un facteur isolé, c’est un aspect supplémentaire qui converge ou qui est coordonné avec d’autres structures qui forment l’individu sportif. Individu au sein duquel chacune de ces structures n’est pas importante en soi, mais a une relation directe avec les caractéristiques qui composent ce joueur.

« La condition physique n’est pas un facteur isolé, c’est un aspect supplémentaire qui converge ou qui est coordonné avec d’autres structures qui forment l’individu sportif »

Pour résumer, j’organise le processus d’entrainement et je coordonne les missions des différents professionnels qui interviennent dans ce processus: les entraineurs, les membres du staff technique, les services médicaux, etc. Je suis aussi en charge des temps de transition pendant l’entrainement et des  aspects athlétiques afin d’individualiser le plus possible notre approche de façon à respecter notre vision humaniste, qui est l’un des fondements de notre méthodologie d’entrainement : l’entrainement structuré.

L’être humain, en tant que sportif, possède des caractéristiques individuelles qui doivent être en accord avec son histoire, son processus en tant que joueur et sa relation avec l’environnement.

Le FC Barcelone a développé une méthodologie qui lui est propre : l’entrainement structuré. Pouvez-vous en expliquer les grandes lignes? 

L’entrainement structuré est le véhicule méthodologique utilisé au club, de l’équipe première jusqu’aux plus petits. Cette approche de l’entrainement a été élaborée et mise en place depuis la fin des années 80 par l’intermédiaire de Paco Seirul·lo et de son équipe, qui sont les créateurs de cette approche.

« L’entrainement structuré est le véhicule méthodologique que nous utilisons, de l’équipe première jusqu’aux plus petits »

Cette approche défini le joueur comme un système composé de huit structures et divise l’entrainement en deux grands blocs. Un bloc appelé entrainement adjuvant, qui doit permettre au joueur d’être à disposition de l’entraineur le plus longtemps possible au travers d’un travail compensatoire de force qui est mis en œuvre afin d’améliorer ou offrir les ressources athlétiques nécessaires au joueur, en fonction de ses besoins ou de son historique de blessures.

Le deuxième bloc, l’entrainement optimisant, a pour fonction d’optimiser le joueur, au travers de la planification de taches spécifiques à l’activité football afin qu’il puisse être performant du premier au dernier jour de la saison. De nombreux paramètres définissent cet aspect, mais l’évolution du joueur au sein du micro cycle structuré, en termes de niveau de la charge et d’évolution en match restent essentiels.

Nous pouvons donc distinguer deux grandes formes d’entrainements au sein de l’entrainement structuré. Votre rôle est-il plus focalisé sur l’un de ces blocs ? 

C’est une très bonne question, parce qu’il y a une véritable armée ici (rires), car nous avons la chance d’être dans un club comme le Barça. Sur les U19, nous sommes donc deux préparateurs physiques et j’interviens davantage sur l’entrainement optimisant qui se déroule essentiellement sur le terrain.

Mais sans aucun doute, une synergie doit exister entre l’aspect adjuvant et l’aspect optimisant, puisque les deux coexistent au sein de l’entrainement structuré qui considère ces deux formes d’entrainement comme complémentaires. Lorsque nous réalisons un volume important de séances d’optimisation, celles-ci doivent être compensées ou complétées par les séances adjuvantes. Sinon ce serait comme remplir un verre si pleinement, qu’il en déborderait.

Nous devons donc essayer, dans le cadre de la planification de l’entrainement optimisant, de prendre conscience que certaines de ses exigences et de ses demandes, notamment athlétiques ou traumatiques sur le terrain, doivent être atténuées, voire réduites par l’entrainement adjuvant.

« Une synergie doit exister entre l’aspect adjuvant et l’aspect optimisant, puisque les deux coexistent au sein de l’entrainement structuré qui considère ces deux formes d’entrainement comme complémentaires »

Par exemple, si nous réalisons une séance dans laquelle nous stimulons principalement la chaîne postérieure par de longues courses de grande intensité et à des vitesses élevées, nous ne pouvons pas avoir les mêmes demandes dans l’entraînement préventif, sous peine de dépasser le seuil acceptable et créer un risque important de blessure chez le joueur.

Au contraire, si nous évoluons dans des espaces réduits où vont être principalement sollicités, les fessiers moyens, les adducteurs, les articulations de la cheville et du genou, nous profiterons alors de la séance pour nous attarder sur la chaine postérieure, car cette partie du corps est très importante pour les footballeurs. Il faut donc y veiller particulièrement afin que les joueurs soient pleinement disponibles.

En tant que préparateur physique vous avez un rôle important, notamment sur la partie terrain. Comment s’organise la planification et la répartition des taches avec les entraineurs et notamment avec l’entraineur principal qui est celui qui a l’idée la plus aboutie concernant le modèle de jeu souhaité, même si le modèle est clair au Barça ? Quel être votre rôle au moment de formaliser les séances d’entrainement ?

Dans l’entrainement structuré, la situation simulatoire préférentielle (SSP) est l’unité de base, à partir de laquelle nous pouvons construire les séances d’entrainement au sein d’une forme de planning que nous appelons le microcycle structuré. Ce microcycle doit permettre d’apporter de la cohérence dans les séances et respecter certaines phases.

Par exemple, la phase de récupération des efforts liés au match, est organisée avec deux groupes différents. Un groupe composé de joueurs qui ont joué le match ou dépassé certains niveaux de charge. Ces joueurs ont besoin de récupérer et suivent des processus à caractère essentiellement adjuvants, avec de la mobilité des hanches, du travail de force du haut du corps, puisque la littérature indique que ce travail de force favorise la récupération hormonale et accélère le processus de récupération.

« Dans l’entrainement structuré, la situation simulatoire préférentielle (SSP) est l’unité de base, à partir de laquelle nous pouvons construire les séances d’entrainement au sein d’une forme de planning que nous appelons le microcycle structuré »

D’autres stratégies, comme la supplémentation alimentaire par la prise de protéines, mais aussi l’hydrothérapie, la course à faible intensité et bien d’autres choses encore sont aussi utilisées. Pour le deuxième groupe, c’est à dire ceux qui ont le moins participé au match, nous utilisons d’autres dispositifs afin de les aider à ne pas perdre leur niveau de forme.

En effet, si les joueurs ne participent pas au match ponctuellement, ce n’est pas très grave, mais si cela se répète au fil des semaines, nous devons essayer de compenser cela. Il est donc important, que le joueur dépasse certaines limites athlétiques avec 3 ou 4 situations « standard » où les deux groupes coexistent. Les joueurs du groupe de récupération feront moins d’efforts que les joueurs du groupe de charge.

Le groupe de récupération part sur du travail de force et du travail préventif, alors que le groupe de charge reste sur le terrain. Ce groupe de charge va participer à trois situations où nous allons essayer de simuler les scénarios de demande maximale, ou « worst case scenario » comme indiqué dans la littérature anglo-saxonne, notamment les accélérations et les  décélérations que l’on retrouve dans les jeux réduits.

Ensuite, ce groupe vivra une deuxième situation où nous simulerons des scénarios avec une demande de vitesse maximale, dans des grands espaces et une répétition des courses. Une dernière situation, comprendra un aspect déterminant dans le micro cycle structuré, qui est d’essayer de toujours terminer la séance avec la situation la plus spécifique possible.

Dans ce cas, des matches de courte durée, réunissant le plus grand nombre possible de joueurs (exemple: des joueurs de l’équipe première, des joueurs du Barça B ou U18), pour essayer de terminer sur un onze contre onze, un neuf contre neuf ou un dix contre dix. Pour essayer de rendre cette dernière situation aussi spécifique que possible, le préparateur physique qui est sur le terrain a donc un rôle important à jouer, car c’est généralement lui qui gère cette session ou qui la conçoit.

A quatre jours du match (M-4), nous entamons la phase d’optimisation avec un volume important et contrairement aux autres approches de l’entraînement, une intensité qui augmentera jusqu’à la fin de la semaine y compris en cas de match le week-end. Il ne faut pas uniquement comprendre l’intensité comme une charge athlétique, mais comme une caractéristique de la charge, en d’autres termes, la spécificité de la charge augmente à mesure que le match se rapproche, avec une caractéristique de la charge très proche de celle du match.

L’entraîneur va proposer des tâches d’une plus grande exigence et complexité tactique et technique avec des caractéristiques similaires à celles qu’il pense retrouver dans le plan de match. Lorsque nous sommes dans une séance, à moins quatre jours du match, les caractéristiques de la séance amènent à proposer des situations dans des espaces réduits, avec un nombre plus restreint de joueurs, avec des paramètres qui vont favoriser un rythme de jeu plus important.

« Contrairement aux autres approches de l’entraînement, une intensité qui augmentera jusqu’à la fin de la semaine y compris en cas de match le week-end »

A 3 jours du match (M-3), la séance aura une dominante différente de la session précédente, parce que dans le cadre du microcycle structuré, nous devons promouvoir de manière massive les aspects athlétiques que nous considérons importants pour cette séance. Ces caractéristiques d’accélération et de décélération, quand on passe à M-3, deviennent moins importantes, pour autant nous répétons ces aspects.

Lors de la séance M-4 avant le match, nous avons beaucoup insister sur les accélérations et les décélérations. Au niveau préventif, nous allons donc insister sur certains paramètres de la chaîne inférieure ou du train inférieur qui peuvent entraîner des blessures, avec des déplacements plus importants ou des vitesses plus élevées, un plus grand nombre de sprints.

Lors de la  séance à M-2, le volume de la charge est moindre et la veille du match (M-1), il n’y a pratiquement pas de charge ou elle est très faible. Nous en avons pour 40, 50 minutes au maximum, avec des situations à dominante tactico-technique, qui n’ont  pas pour objectif d’avoir des joueurs frais physiquement, mais pour que les concepts pour jouer, soient frais dans leurs têtes.

Ce que vous dites, laisse entendre que votre travail est différent chaque jour du microcycle et qu’en outre il est individualisé à la fois dans la partie adjuvante et optimisatrice de la séance. Autant d’aspects à prendre en charge démultiplient-ils votre charge de travail au quotidien ? 

Une des principales caractéristiques de notre approche, c’est l’alternance de situations  très structurées et d’autres plus chaotiques, pour faire référence à l’entrainement structuré. Par exemple, un latéral évoluera souvent dans ce rôle lors des jeux y compris dans les jeux multi-positionnels, idem pour un axial ou un excentré. Ainsi, l’entrainement est déjà individualisé, au niveau de la position occupée, puisqu’en fonction de l’état de forme des joueurs, selon qu’ils reviennent d’une blessure ou s’ils n’ont pas beaucoup joué, on pourra individualiser les demandes  en fonction d’une position ou d’une autre.

Si d’autres joueurs, ont besoin de parcourir plus de mètres à vitesse élevée ou au contraire si des joueurs ont une importante fatigue accumulée, ils vont en faire beaucoup moins que leurs coéquipiers. Grace aux contraintes d’espace ou de règles du jeu, cela permettra à chacun des joueurs de participer à la même situation que ses partenaires tout en individualisant les choses au sein de l’exercice, du jeu ou de la  séance.

« Une des principales caractéristiques de notre approche, c’est l’alternance de situations très structurées et d’autres plus chaotiques, pour faire référence à l’entrainement structuré »

Par exemple, le niveau de le charge de la situation proposée pourra être adapté au joueur afin qu’il ait une charge cumulée plus faible que celle de ses coéquipiers. Cela peut-être dû à de nombreuses raisons : retour de blessure, retour de COVID, confinement, passage du permis de conduire ou une montée avec le Barça B, qui par exemple, est dans un cycle totalement différent du nôtre.

C’est la même chose s’il s’est entraîné avec l’équipe première et que nous devons compenser cet excès de charge émotionnelle. Nous devons adapter les caractéristiques des tâches proposées, voire profiter de l’occasion pour introduire des tâches plus analytiques, de manière à ce que le joueur rattrape le volume de charge manquant.

La clé est d’avoir une bonne communication entre les membres du staff, qui vont chacun prendre en charge une partie de la séance. Il est essentiel que le préparateur physique puisse introduire les aménagements et les détails qui amèneront certains joueurs à mener un travail en commun et d’autres à s’entrainer selon leurs besoins individuels.

Faisons un focus sur au moins deux aspects spécifiques au groupe U19. Tout d’abord le calendrier ressemble un peu à celui de l’équipe première avec la Youth League, les déplacements, les exigences mais aussi les contraintes de cette étape de formation qui doit préparer le joueur à intégrer le Barça B et l’équipe première. Comment gérez-vous ces semaines “européennes” avec des joueurs encore en formation ?

Nous avons la chance de participer à la Youth League, qui débute par une phase de poule comme la  Ligue des Champions et où nous nous rencontrons les mêmes clubs que l’équipe première. Nous voyageons avec eux et jouons le même jour, quelques heures avant. Nous vivons donc une Ligue des champions miniature. Les caractéristiques et la planification de l’entrainement sont pratiquement identiques car une à deux fois par semaine, nous réunissons tous les préparateurs physiques de la première équipe jusqu’aux U15 et nous partageons nos préoccupations.

Nous avons beaucoup travaillé sur ce sujet puisque le microcycle structuré va du match au match. Aussi, il faut comprendre que du match de samedi au match de mercredi, par exemple, il y a un microcycle structuré et du mercredi au dimanche il y a un autre microcycle structuré. Nous avons même eu des semaines de quatre matchs, en raison de reports, avec des matchs le samedi, le lundi, le jeudi et le dimanche.

Ces sujets sont très importants pour nous et nous y réfléchissons, notamment sur les quatre phases de la performance: l’optimisation, la récupération, l’implémentation et  l’activation. Une fois le match terminé, les joueurs qui ont le plus joué entrent  dans un processus de récupération. L’objectif est de faire en sorte que dès le jour suivant, non seulement ils poursuivent le processus de récupération, mais surtout que nous commencions à leur proposer des stimuli à la fois au niveau athlétique, physique et émotionnel qui leur permettent une restauration de l’organisme pour aborder le match suivant.

La fatigue est un phénomène complexe, car nous l’appréhendons non seulement au niveau physique, mais aussi au niveau cognitif, mental, voire émotionnel. Nous devons donc nous battre un peu avec cette situation où le joueur se sent fatigué parce qu’il a joué 90 minutes et qu’il n’est pas frais psychologiquement. Nous essayons de faire en sorte que ce joueur oublie rapidement cette fatigue, non seulement au niveau physique mais surtout que son esprit soit nettoyé pour aborder le match dans les meilleures conditions.

« La fatigue est un phénomène complexe, car nous l’appréhendons non seulement au niveau physique, mais aussi au niveau cognitif, mental, voire émotionnel »

En parallèle, nous devons faire en sorte que le joueur qui a moins joué, reçoive le jour du match, un stimulus physique. Dans ce cas, le travail est plus analytique, car si vous avez peu joué ou pas joué, ce sera déjà plus complexe de vous entraîner. Nous essayons de leur proposer ce stimulus physique afin que la séance du lendemain ne soit pas trop forte, à deux jours du match.

A M-2, nous proposerons une séance avec certaines caractéristiques pour qu’elle ne leur soit pas néfaste le jour du match. La veille du match (M-1), tous les joueurs s’entraînent ensemble avec l’idée de faire une activation sans générer de fatigue, mais avec un volume important de charge spécifique afin que le joueur soit en pleine possession de ses moyens. Que le match se joue à domicile ou à l’autre bout de la Russie, par exemple.

Que pensez-vous de l’idée de proposer cette charge athlétique aux joueurs qui ont peu joué et notamment ceux qui ne sont pas rentrés, presque tout de suite après le coup de sifflet final du match, comme de plus en plus d’équipes le font ? 

En ce qui nous concerne, nous proposons cette charge le jour même du match, avec une séance à dominante athlétique. Nous essayons de proposer une séance, d’une durée d’environ 25 ou 30 minutes très concentrée et orientée sur des volumes importants.

Les principaux handicaps de cette séance, c’est que nous ne pouvons pas toujours avoir le terrain à disposition, ou que nous devons filer à la douche pour rejoindre le stade où joue l’équipe première ou que nous devons participer à une réception avec l’équipe adverse.

Évidemment, les joueurs peu utilisés voient cela comme une facette supplémentaire de leur travail et l’acceptent même si parfois c’est plus difficile, surtout quand vous avez perdu et que s’ajoute une charge émotionnelle importante. Parfois, quand je vois que la fin du match approche et qu’un joueur qui ne va pas rentrer s’échauffe, j’introduis immédiatement des aspects plus athlétiques dans l’échauffement, de manière camouflée, car il est très probable qu’il ne rentrera pas ou peu.

Chez les jeunes du Barça, il semble qu’il y ait une rotation importante de joueurs, entre ceux qui montent avec le Barça B et ceux qui viennent des U17 ou U18, ce qui créer une grande disparité des temps de jeu au sein du même groupe. Certains  peuvent jouer une fois par semaine ou moins, quand d’autres  joueront 3 matchs dans la même semaine, avec 3 équipes différentes en championnat, en  Youth League et en sélection espagnole ou catalane. Comment gérez-vous ces disparités et le suivi des joueurs ? 

C’est quelque chose de très complexe, parce que les caractéristiques du microcycle ne coïncident presque jamais, que ce soit le type de séance, le jour de repos, le jour de match ou le nombre de séances. Aussi, notre principale ressource, c’est la communication entre les préparateurs physiques afin de nous puissions nous adapter aux besoins des joueurs dans la maitrise de la charge.

Souvent le Barça B nous prend 5 joueurs parce que l’équipe première en a elle-même pris 5 du Barça B. Ils montent s’entraîner avec le Barça B, qui réalise une séance dans des espaces réduits alors que notre séance est orientée sur la réalisation de courses à haute intensité sur des distances importantes. Nous échangeons entre préparateurs physique, sur ce que nous avons l’intention de faire, puisque nous avons des GPS, avec lesquels nous pouvons moduler les séances, les tâches, pour chacun des joueurs.

« Notre principale ressource, c’est la communication entre les préparateurs physiques afin de nous puissions nous adapter aux besoins des joueurs dans la maitrise de la charge »

En plus d’être nombreux, nous avons la chance d’avoir des préparateurs physiques qui font partie de l’élite depuis longtemps. Pour ma part, je suis au club depuis 11 ans maintenant et je crois que nous apprenons de nos expériences et de nos erreurs. Par exemple, quand un joueur part avec sa sélection nationale et revient au club, peu importe la sélection, il vit un retour délicat. Cela peut-être pour toutes sortes de raisons : déconnexion avec le groupe, niveau physique, harmonie avec le modèle de jeu, le stress, les émotions que suscitent une sélection en équipe nationale, etc.

Nous organisons donc un retour en séance progressif où l’entraîneur a un rôle très important à jouer, pour recréer ce lien émotionnel avec le groupe. C’est quelque chose de primordial. Par exemple, nous avons un joueur, qui est blessé depuis un mois. Après être parti deux semaines avec son équipe nationale où la dynamique d’entrainement a été normale, il revient, participe aux séances et au bout de trois ou quatre jours, se blesse aux ischios jambiers justement au moment où nous nous disions qu’il n’était émotionnellement pas connecté au groupe.

« Avec l’équipe première, le niveau d’exigence émotionnelle est tel, que même en ayant fait un rondo, un petit jeu de position et une situation devant le but, il reviendra avec un niveau de fatigue très important »

Autre exemple, avec un joueur monté avec le Barça B, sur une séance plus légère que ce que nous avons pu faire avec les U19, et qui est revenu avec une pointe à la cuisse. Il n’a pas souffert au niveau physique, mais au niveau de la tension, de l’émotion, car il est passé du statut de joueur important dans une équipe de  jeunes au statut de joueur comme les autres, voire moins au Barça B.

Le même genre de choses se produit s’il monte avec l’équipe première. Le niveau d’exigence émotionnelle est tel, que même en ayant fait un rondo, un petit jeu de position et une situation devant le but, il reviendra avec un niveau de fatigue très important.

Antonio Gomez disait, lors du Master Professionnel en Football, qu’il avait pu constaté via les données GPS que la fréquence cardiaque des joueurs pouvait augmenter d’un seul coup lors d’un simple rondo, du fait de la seule présence de l’entraineur principal. Les émotions sont difficilement quantifiables, mais semblent jouer un rôle non négligeable ?  

C’est évident. Prenons l’exemple d’un jeune joueur des U18 (Juvenil B) qui monte avec l’équipe A pour la première fois et qui va participer à un rondo. Cet exercice pourtant très basique chez nous, va prendre une toute autre dimension dans ces conditions.

« Je crois surtout que le joueur doit ressentir aussi de l’empathie de la part du staff, évidemment, mais plus encore de la part de ses partenaires »

Avec cette intégration dans le groupe et l’ascenseur émotionnel qui s’en suit, la fréquence cardiaque va grimper, ce qui est quelque chose de très complexe. Il est aussi possible, qu’en tant que préparateur physique nous nous réfugions derrière les données, peut-être pour nous protéger, alors que le joueur lui-même sent bien qu’il est monté dans les tours avec un simple rondo, sans explication fondée…

Mais finalement toutes ces données comptent-elles vraiment ? Je crois surtout que le joueur doit ressentir aussi de l’empathie de la part du staff, évidemment, mais plus encore de la part de ses partenaires.

Comment envisagez-vous votre rôle gérez vous cette relation très personnelle que vous nouez avec les joueurs, sans pour autant prendre complètement part au choix de ceux qui seront alignés en match ?

Depuis que je suis au club, j’ai travaillé avec cinq entraîneurs différents. L’entraîneur avec lequel je travaille actuellement, nous sommes arrivés ensemble au club, il y a 11 ans. J’ai donc déjà une relation privilégiée, ce qui favorise les choses, bien que le travail de préparateur physique nous amène à réfléchir et à considérer le joueur de manière holistique. Bien souvent, je ne pense pas au joueur de football, mais à la personne, ce qui nous amène à nouer une relation différente de celle qu’il peut avoir avec les autres membres du staff, car mon objectif est qu’il soit heureux en tant que footballeur.

Mais bien qu’il joue, un joueur peut aussi être malheureux parce qu’un élément de sa vie personnelle ne fonctionne pas pour lui. En tant que préparateur physique, nous devons d’abord approcher le joueur personnellement, puis professionnellement, sinon il est impossible d’exiger quoi que ce soit de lui.

S’il y a une chose que j’ai apprise depuis mon arrivée au club, c’est que même si ce sont des joueurs qui ont beaucoup de facilités dans de nombreux domaines, ce ne sont encore que des jeunes de 19 ans qui subissent beaucoup de pression parce qu’ils doivent être professionnels.

« En tant que préparateur physique, nous devons d’abord approcher le joueur personnellement, puis professionnellement, sinon il est impossible d’exiger quoi que ce soit de lui »

Cela fait dix ans qu’ils sont au club et qu’ils entendent dire qu’ils vont jouer en équipe première, en Liga, qu’ils ont des représentants, des pères, des mères, des frères, des amis qui voient en eux des idoles, alors qu’en réalité ils n’ont encore rien accompli… Ils ont donc une pression supplémentaire parce qu’ils doivent réussir.

Ils ont besoin, d’être accompagnés, conseillés et aidés, afin qu’ils réussissent dans les domaines personnels et professionnels. En ce sens, nous sommes un bon point d’appui dans la gestion du groupe, nous pouvons interpeller l’entraîneur afin qu’il fasse attention aux problèmes de tel ou tel joueur. Par exemple, un joueur peut perdre cinq kilos dans la semaine, parce qu’il a des problèmes avec un partenaire ou que ses études se compliquent.

« Nous avons un rôle important à jouer au niveau émotionnel, presque plus important, je pense, qu’au niveau physique »

C’est une des caractéristiques de l’entrainement structuré que de comprendre la globalité de l’être humain. Il y a des joueurs qui ont des problèmes familiaux, des parents divorcent, ce qui peut ne pas se ressentir à l’instant T dans leurs performances, mais à moyen ou long terme, leurs performances seront impactées.

Nous devons comprendre que les joueurs, parfois, ne sont pas performants à cause de certains facteurs difficilement maîtrisables. Quand un joueur se blesse, nous disons qu’il ne fait pas ce qu’il faut pour récupérer, alors qu’en fait, il ne dort pas bien à cause de ses résultats scolaires ou qu’il ne se sent pas estimé sportivement à sa juste valeur. Finalement, nous avons un rôle important à jouer au niveau émotionnel, presque plus important, je pense, qu’au niveau physique.

Le Barça a la chance d’être un grand club omnisport, avec des sections professionnelles comme les football masculin, et féminin, le futsal, le handball, le basket-ball et le hockey sur patins. Réalisez-vous un travail commun et transversal entre les différentes sections ? 

Environ, une fois par semaine nous nous réunissons avec tous les préparateurs physiques des équipes premières et réserves, afin de travailler sur le contrôle de la charge externe de l’entrainement. Lors de ces réunions hebdomadaires, nous échangeons sur la façon dont chacun fonctionne, ce qui nous permet de savoir comment le handball, le basket ou le hockey sur patins travaillent en fonction des caractéristiques de chaque sport, dans le cadre de l’entrainement structuré.

Sur la section football, nous faisons des réunions similaires entre préparateurs physiques des U15 jusqu’à l’équipe première. En d’autres termes, chacun interprète l’entraînement structuré en fonction des spécificités de son activité sportive, tout en partant d’une réflexion commune.

Par exemple, il y a un an ou deux, nous avons réalisé un projet dans le cadre duquel il y avait des préparateurs physiques du basket-ball, du football et du futsal. Nous avons travaillé sur une proposition commune d’activation avant la séance et le match, à savoir une activité de libération myofasciale avec un rouleau de massage (foam roller), puis un travail de mobilité, suivi d’une sollicitation abdominale pour terminer par de la coordination.

« Chacun interprète l’entraînement structuré en fonction des spécificités de son activité sportive, tout en partant d’une réflexion commune »

Nous travaillons d’une autre manière en raison des caractéristiques propre à chaque sport, mais dans un cadre méthodologique et des paramètres communs.Nous faisons beaucoup de réunions et de formations internes qui nous servent à unifier les différents paramètres.

Dernièrement, j’ai réalisé une formation auprès des préparateurs physiques du club, sur la façon de concevoir les situations d’entrainement et sur la manière dont les différentes contraintes mises en place affectent les paramètres athlétiques. Ce genre de formation, mise en place par le département de la performance, permet de faire des propositions, d’échanger les avis entre entraîneurs et coordinateurs. C’est aussi, un moyen de susciter le débat, la discussion et, finalement, d’essayer d’aider chacun d’entre nous à s’améliorer dans la gestion de l’entrainement.

En y réfléchissant, nous ne devrions pas appeler votre fonction préparateur physique, mais spécialiste ou analyste du mouvement lié à l’activité physique spécifique au football. D’autant que de l’extérieur, il peut y avoir une perception érronée de l’entrainement « Barça », qui peut sembler se résumer à un rondo et un jeu de position, alors que l’entrainement de la force est peut-être la pierre angulaire de l’entrainement. Pouvez-vous en dire plus sur ce concept de la force comme qualité basique ? 

Finalement, comme le dit Julio Tous, l’idée générale est : tout ce que nous faisons, s’expriment à travers la force, que ce soit pour soulever un poids ou pour se déplacer. Aussi, il est vital pour le joueur de l’optimiser et pour ma part c’est un aspect essentiel dans l’entrainement du joueur.  Non pas uniquement en tant que footballeur, mais comme sportif, comme personne, y compris avec de jeunes joueurs.

« Tout ce que nous faisons, s’expriment au travers de la force »

Dans notre catégorie U19, le volume de force dans l’entrainement hebdomadaire est important, mais toujours sous différentes formes, dans l’idée d’optimiser les séances. Il n’est pas possible de faire la même chose à chaque séance. Pour vous donner une image, nous ne servons pas du café au lait sucré à chaque séance. Parfois nous servons un peu de café, la séance suivante un peu de lait et le surlendemain du sucre ou de l’aspartame selon les besoins. Le joueur a besoin de cycles de récupération et il n’est pas envisageable de sur-stimuler les différentes structures qui le composent, sous peine qu’il soit fatigué.

Pour vous donner une idée, nous avons formalisé différentes caractéristiques de séances et aujourd’hui, par exemple, après trois jours sans s’entrainer à cause de la COVID-19 et du report du dernier match, nous avons fait une séance hybride.  Une séance axée sur des éléments liés à des qualités spécifiques comme l’optimisation du déplacement, la lutte, l’action sur le ballon, des éléments de mobilité ainsi que des éléments analytiques préventifs qui visent à renforcer les adducteurs et abducteurs.

Ces éléments analytiques doivent amener le joueur à se réorganiser, après trois jours sans séance. Même si cela peut paraitre peu, après 3 jours « off », le joueur se désorganise et il faut le remettre en route. Nous avons donc réalisé cette séance dans l’idée de relancer cette organisation et demain nous ferons une séance plus ciblée, plus liée à des aspects d’optimisation et à la force de déplacement.

« Le joueur a besoin de cycles de récupération et il n’est pas envisageable de sur-stimuler les différentes structures qui le composent, sous peine qu’il soit fatigué »

Nous ferons, une séance de force d’environ 15 à 20 minutes avec l’objectif principal d’amener le joueur à renforcer les zones sensibles du footballeur comme les fessiers, son faisceau moyen et insister sur les adducteurs. Nous ferons un travail de force, plus analytique sur les groupes musculaires afin de compenser les efforts des grands groupes musculaires comme les quadriceps.

Le surlendemain, veille de match, nous ferons une petite activation similaire à celle des qualités spécifiques, mais très courte, avec une dominante plus orientée vers la vitesse, mais aussi avec des éléments de force qui servent à générer une « bombe » hormonale, pour préparer le corps à la compétition.

Vous utilisez beaucoup le mot activation alors qu’en France, nous utilisons davantage le terme échauffement. Selon Paco Seirul·lo, nous sommes les mots, pouvez-vous expliquer les différences entre les deux termes ?

Selon moi, mais peut-être que cela diffère chez certains collègues, l’échauffement a une connotation plus physique, liée à l’augmentation de la température, de disposition des tissus musculaires, voire d’amplitude articulaire. L’activation va plus loin car elle génère des connexions nerveuses pour prédisposer le joueur.

Il est possible que l’échauffement permette cela aussi, mais l’échauffement s’isole un peu de ce qui va se passer ensuite alors que l’activation conditionne déjà le joueur à ce qu’il va rencontrer en match ou lors de la séance. Par exemple, si faisons une heure d’activation, certains pourraient se dire que sur deux heures de séance, c’est de la folie. Oui, mais non, parce que nous sortons de trois jours d’arrêt pendant lesquels, les joueurs ont été assis 80 % du temps, à jouer à la console ou allongé à regarder leurs portables.  Nous devons donc, les reconfigurer.

« L’échauffement s’isole un peu de ce qui va se passer ensuite alors que l’activation conditionne déjà le joueur à ce qu’il va rencontrer en match ou lors de la séance »

Sur ce type de séance, les joueurs auront un peu la sensation d’être le câble de chargeur de téléphone, et que cette séance les a rebranché. La dynamique était vraiment bonne, nous avons fait une partie importante de mobilité et de libération myofacial menée par le préparateur spécialiste de la force, pendant pratiquement 20 minutes.

Cela ressemble plus à un échauffement, mais ensuite nous avons commencé la séance de musculation, pendant 20 minutes, puis de la mobilité articulaire avec des haies et enfin, nous avons introduit quelques actions de coordination complexes avec l’idée que l’organisme commence à se réorganiser.

La première grande partie assez intense, est généralement faible au regard de la charge cognitive. Puis, nous avons mis en œuvre l’aspect socio-affectif où il faut se connecter avec soi-même, mais aussi avec les autres. Comme le dit Paco Seirul·lo, l’activation a un objectif fondamental au niveau affectif, c’est peut-être même son seul objectif. Nous devons donc parvenir à mettre cela en œuvre dans l’activation, surtout après quelques jours d’arrêt. A partir de deux jours, nous considérons que c’est long et même les joueurs vous insultent (rires).

« Comme le dit Paco Seirul·lo, l’activation a un objectif fondamental au niveau affectif, c’est peut-être même son seul objectif »

Nos activations ont une composante socio-affective car nous voyons le joueur comme un organisme actif, et plus encore comme un organisme spécifique. Nous relions, des aspects spécifiques à notre mode d’entrainement, notamment la passe et des éléments ludiques afin de favoriser l’association affective et emmener le joueur vers les autres, dans une autre dimension, qui n’est pas tant liée au football, mais à la relation avec ses partenaires.

Échauffement structuré à visée préventive, proposé par la commission médicale FFF

Nous sommes heureux de pouvoir vous présenter l’excellent dossier médical à destination des coaches de football notamment du monde amateur, pour éviter les blessures et important lors d’un échauffement en période froide. Cliquez dans le déroulement des pages en bas à gauche du pdf.

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LYON REPIQUE AU CENTRE par Raphaël COSMIDIS (L’EQUIPE)

Tactique : comment l’OL est passé d’un jeu basé sur les ailes à une animation offensive beaucoup plus intérieure, Raphaël COSMIDIS est un educateur journaliste, passionné par les analyses, il a travaillé pour les médias et présentent des analyses pertinentes et dans un langage 100% foot, Educateur au Red Star il montre une pédagogie adaptée pour les jeunes joueurs et un profil d’Avenir sans avoir été un joueur de haut niveau.

Obsédé par les ailes en début de saison, Lyon a repensé son jeu entre les lignes pour guérir, finissant champion d’automne devant le PSG grâce au nul arraché à Rennes (2-2) samedi.

Après un début de championnat moyen, Rudi Garcia a bouleversé les principes de son équipe. L’OL est passé d’un jeu basé sur les couloirs et les centres à une animation offensive beaucoup plus intérieure, incarnée par le nouveau venu Lucas Paqueta. Si celle-ci a balbutié à Rennes hier soir (2-2), les bonnes séquences collectives sont nées au centre du terrain, dans les pieds de milieux mobiles et créatifs.lire aussi L’OL, champion d’automne, conserve sa place de leader en obtenant le nul à Rennes

Le match nul et vierge à Bordeaux le 11 septembre et la défaite (1-2) à Montpellier 15 septembre avaient vu les Rhodaniens tenter 48 centres au total. Lors des quatre dernières journées, contre Nice (4-1), Nantes (3-0), Lens (3-2) et Rennes (2-2), avec une possession de balle similaire, ils n’ont tenté que 47 centres en cumulé, soit un de moins en 180 minutes de plus. Lissé sur une saison, cette dynamique donnerait une moyenne de moins de 12 centres par match. Ce serait la plus faible de Ligue 1 (Reims est aujourd’hui dernier avec 13) et un genre d’exploit statistique étant donné que Lyon a plus souvent le ballon que l’adversaire.

Cette transformation, le leader actuel du championnat la doit à une réorganisation de son milieu de terrain et de son trio d’attaque, inaugurée à Strasbourg mi-octobre (3-2). Avec Mendes-Paqueta-Aouar au coeur du jeu et Depay dans un rôle de faux 9 et quasi 10, entouré par Kadewere et Toko Ekambi.

Gaucher, Lucas Paqueta peut plus facilement s’orienter vers l’intérieur du jeu

Auparavant confiée aux latéraux, l’accélération du jeu des Gones revient désormais aux deux relayeurs, Houssem Aouar et Lucas Paqueta. Le Brésilien démarre très bien sa carrière en France. Au-delà de ses qualités naturelles (technique, protection de balle, mouvement), il se distingue de ses concurrents au club très simplement : gaucher, il peut plus facilement s’orienter vers l’intérieur du jeu dans cette position intérieure dans la moitié droite du terrain. Les deux relayeurs lyonnais évoluent d’ailleurs en faux pied pour mieux attaquer l’espace entre les lignes.

Proches de Thiago Mendes, les deux hommes demandent le ballon dans les pieds puis cherchent une solution derrière les milieux adverses. Tous deux capables de masquer leur passe ou de percuter balle au pied, ils résistent aussi bien au pressing.Reculé, Paqueta va trouver Depay entre les lignes.Reculé, Paqueta va trouver Depay entre les lignes.Reculé, Aouar va trouver Kadewere entre les lignes.Reculé, Aouar va trouver Kadewere entre les lignes.

Depuis ces positions reculées, face aux milieux adverses, leur qualité de projection initie les meilleures combinaisons lyonnaises, notamment juste après avoir donné un ballon entre les lignes. Leurs courses depuis l’arrière créent les principaux changements de rythme dans l’animation offensive de leur formation.Après s'être appuyé sur Depay, Paqueta va demander le ballon pour un une-deux.Après s’être appuyé sur Depay, Paqueta va demander le ballon pour un une-deux.Lancé face au jeu, Aouar va être servi dans l'espace libre par Depay.Lancé face au jeu, Aouar va être servi dans l’espace libre par Depay.

Memphis Depay se révèle indispensable au sein de ce style de jeu et les rumeurs de départ doivent effrayer les supporters lyonnais, d’autant plus que le seul joueur capable de l’imiter dans son rôle est parti à Nice (Amine Gouiri). Le Néerlandais a toujours joué à la frontière de plusieurs postes : ailier buteur au PSV Eindhoven, il a signé à Manchester United pour y tenir la même fonction. En échec, il a débarqué à Lyon où il fallu quelques temps pour qu’il s’épanouisse.lire aussi Transferts : Memphis Depay devrait attendre la fin de saison avant de quitter l’OL

C’est finalement la sélection batave, en le replaçant dans l’axe, qui a résolu l’énigme. Sa rupture du ligament croisé en décembre 2019 n’a pas enlevé à Depay sa justesse dans les déplacements et sa capacité à faire jouer les autres.

Souvent moins explosifs après cette blessure, les joueurs doivent compenser en progressant dans un autre domaine. Depay semble avoir définitivement abandonné ce qu’il aurait pu être sur le côté pour briller dans l’axe (11 buts et 5 passes décisives cette saison en 1386 minutes de Ligue 1). Accompagné par Toko Ekambi et Kadewere, qui s’occupent d’attaquer la profondeur quand lui décroche pour devenir le quatrième milieu lyonnais, Depay dynamise les attaques lyonnaises.Derrière Toko Ekambi et Kadewere qui fixent la ligne défensive, Depay peut recevoir le ballon entre les lignes et combiner.Derrière Toko Ekambi et Kadewere qui fixent la ligne défensive, Depay peut recevoir le ballon entre les lignes et combiner.Alors que Toko Ekambi va attaquer la profondeur, Depay va demander le ballon en décrochant.Alors que Toko Ekambi va attaquer la profondeur, Depay va demander le ballon en décrochant.

Fort dos au jeu, Depay sait jouer en une touche ou temporiser pour trouver un partenaire lancé dans le bon tempo. Sa relation avec Aouar est particulièrement fructueuse. L’international français aime apparaître lancé entre les lignes et même continuer son appel jusque dans le dos de la défense. Les décrochages de Depay lui ouvrent des espaces qu’il interprète très bien. Avec Paqueta, Aouar, Depay et même Kadewere, qui joue juste très souvent, l’OL regorge de potentielles combinaisons entre les lignes adverses.Paqueta va trouver Depay pour un appui-soutien vers Aouar, lancé face au jeu.Paqueta va trouver Depay pour un appui-soutien vers Aouar, lancé face au jeu.Ouvert par Depay, l'intervalle entre les deux centraux rennais va être attaqué par Aouar. Kadewere va rater sa passe sur le coup.Ouvert par Depay, l’intervalle entre les deux centraux rennais va être attaqué par Aouar. Kadewere va rater sa passe sur le coup.

Revenu au score en fin de match hier soir à Rennes grâce à un coup de pied arrêté et de bonnes entrées de la part de Cherki et Caqueret, Lyon peut représenter un sacré problème pour le PSG : un jeu clarifié et cohérent qui correspond aux joueurs, des individualités en forme et de la richesse sur le banc. La deuxième partie de saison de Cherki intrigue. Ambidextre, explosif, mobile, dribbleur et apte à garder le ballon dos au jeu, le jeune formé au club peut jongler entre les registres pour gagner du temps de jeu. Lyon aura sans doute besoin de lui, au moins de temps en temps, pour gagner tout court.

LA RELATION ENTRAINEUR-ENTRAINE

Les ressorts et les déterminants affectifs de la relation :

Les fonctions de l’entraîneur ne se limitent pas simplement à enseigner des compétences techniques ou tactiques, et à conseiller les sportifs au quotidien.

La performance est soutenue par la présence d’un transfert qui opère entre eux.

Le transfert affectif est un lien intense qui s’instaure de façon automatique de « patient » à « analyste ». L’établissement de ce lien affectif intense est automatique, incontournable et indépendant de tout contexte de réalité.En dehors du cadre de l’analyse, le phénomène de transfert est constant dans toutes les relations où quelqu’un « s’en remet à un autre », donc, tout comme dans celle qui relie un sportif à son entraîneur.

Les finalités de la relation :

Optimiser les performances de l’entraîné, en développant une « communication » au service de la performance.

Comment ?  Pour cela il est souhaitable :

– d’utiliser le feedback avec efficacité,

– d’optimiser l’art du questionnement,

– d’exploiter les leviers de la motivation finement,

– de savoir reconnaître et gérer les émotions,

– de « découvrir » et/ou d’utiliser les outils du ‘mental’,

– d’améliorer sa « posture », en se « protégeant »,

– d’améliorer sa pratique en s’entraînant régulièrement.

L’AEF 92 VEUT VALORISER LA FONCTION DE
L’EDUCATEUR QUI EST UN SPORTIF DE
HAUT NIVEAU

Les 4 PREREQUIS de la RELATION ENTRAINEUR / SPORTIF

C’est mieux, s’il existe entre les deux acteurs :

1°) un PROJET COMMUN: SYMBIOSE

2°) une CONFIANCE et une ESTIME RECIPROQUES: INTERET

3°) une COMMUNICATION de QUALITE, émetteur/ récepteur: RESPECT

4°) un PLAISIR à « travailler ensemble »: COMPLICITE

Quelques principes de communication :

VERBAL : parole, le langage parlé;

NON VERBAL :attitudes, gestuelles, signes, expressions, toucher, e langage écrit;

– Quel est l’objectif recherché dans ce que je veux faire passer comme message ?

– A qui je parle ? À la personne, à la fonction (poste occupé), l’équipe, à une ou à plusieurs personnes, à un rôle spécifique …, à moi…

– A quel moment ? A l’entraînement, en compétition (avant, pendant, à la mi-temps, après, en direct, en différé), en dehors du champ sportif …

– Où ? Au vestiaire, sur le lieu d’entraînement, sur le lieu de la compétition, en dehors du champ sportif

– Comment ? Dans quel but ?

– Quel est le résultat escompté dans ce que je veux faire passer comme message ?

Bien communiquer fait partie du processus de transformation de l’entraîné.

Les facteurs psychosociologiques intra personnels : La motivation, l’anxiété par exemple…

Deux approches classiques :

– Par le comportement (leadership) de l’entraîneur, et son influence sur l’entraîné

– Par l’affectivité, plaisir/douleur, contrainte…

Les études actuelles s’orientent vers les facteurs psychosociologiques inter personnels :

– le lien entre les émotions, la cognition et les comportements de l’entraîneur & l’entraîné,

– la proximité dans la relation entre le « coach » et l’athlète, 

– le lien entre la motivation de l’athlète & l’influence du « coach » sur cette motivation,

– la relation triangulaire ‘athlète « coach » parent’,

– sport individuel ou sport collectif ?

– quel niveau (loisirs, jeunes, compétiteurs, haut niveau) ?

– sujets issus de quelle(s) culture(s) ?

– en club, en pôle, fédération ?

– en corrélation avec quels autres participants de la performance ?

Une démarche efficace :

– Être positif : + grande satisfaction de l’athlète, meilleure confiance en soi, accroissement de l’apprentissage et meilleurs résultats. L’entraîneur affirme ses croyances et est respectueux

– Être à l’écoute : écouter avec ses oreilles, et tout son corps, ressentir, percevoir

– Connaître les athlètes : connaître le mode de fonctionnement de l’athlète, ses leviers de la motivation

– Vérifier la compréhension : utiliser la reformulation, montrer, démontrer, vérifier

– Connaître sa « posture » et sa perception par l’athlète : technique, éthique, humain

– Être prêt mentalement : avoir une connaissances des facteurs psycho affectifs et de comment les aborder, savoir se protéger

– Être conscient des conséquences du message : veiller à la bonne interprétation des messages (verbaux/ non verbaux) par les athlètes

Quelques conseils :

– Utiliser la rétro action : feedback verbaux & feedback associés à du visuel

– Être moins négatif : les ‘apprenants’ qui progressent sont ceux qui reçoivent le plus de feedbacks

Renforcer les athlètes : pas que les « bons », tous / la réussite nécessite moins de renforcement

– Connaître les leviers de la motivation autodéterminée : orientée vers la réalisation de soi, ce qui potentialise les facultés d’apprentissage, réduit la démotivation, augmente la persévérance et la concentration

Anne DESPLANQUES – Psychanalyste

Bertrand CAPDEVIELLE – Préparateur Mental

NOSOTROS ET L’ANALYSE TACTIQUE. Retour sur l’entretien avec Pablo P.RODRIGUEZ de la société StatsBomb. Un article XXL

L’objectif avec la data, c’est de réduire le nombre d’erreurs

Responsable de l’analyse tactique et de l’innovation pour StatsBomb, l’une des entreprises d’analytics les plus innovantes dans le football, Pablo Peña Rodríguez nous livre quelques clés pour essayer de comprendre ce que la « data » peut apporter au football et vice versa.

Alors, est-ce que la data peut répondre à tous les problèmes posés par une activité aussi complexe que le football ?

Quelle est la philosophie de StatsBomb ?

Ce qui nous caractérise, c’est que tout ce que nous faisons, nous le faisons au travers de la data. Nous sommes organisés en 2 départements différents. D’une part, nous collectons nos propres données, en combinant des données collectées manuellement et automatiquement. Pour notre collecte automatique nous utilisons, entre autres, la vision par ordinateur (computer vision).

C’est une branche de l’intelligence artificielle, qui nous permet d’analyser, traiter et comprendre des images afin d’en extraire les données qui nous intéressent. Entre autres, nous récupérons des images télévisées et certaines données sont automatiquement extraites. Ensuite, il y a le travail des personnes expertes qui manuellement, complètent les données en s’appuyant sur ce qui a été automatiquement extrait.

Deuxièmement, nous avons développé un outil destiné à l’analyse des équipes, l’évaluation des joueurs et au recrutement. Cet outil comporte plusieurs aspects importants avec, notamment, nos propres modèles d’analyse de données. Nous avons, par exemple notre propre modèle pour analyser les expected goals (xG). Mais nous avons aussi des modèles pour évaluer les gardiens de but, la progression du ballon, les aspects défensifs… et puis nous avons des modèles dédiés au recrutement.

Nous avons, par exemple, un modèle dédié à l’identification des joueurs ayant des caractéristiques similaires. Prenons un cas concret : Killian Mbappé. Nous allons, par exemple, déterminer une série de caractéristiques qui nous intéressent chez lui (tirs tentés, expected goals, tentatives de la tête, les passes, les dribbles) et l’outil va identifier la liste des joueurs les plus proches possible de son profil au regard de ces paramètres. On peut aussi filtrer cette liste par âge, par championnat ou par minutes jouées et le modèle identifiera les joueurs avec le plus de similitudes, en fonction des critères choisis.

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Jean-François Vulliez : le département méthodologique, c’est le coeur du réacteur

Même si les expected goals sont assez connus maintenant, pouvez-vous les présenter ?

Les expected goals nous permettent d’évaluer la probabilité qu’un tir donné, soit converti en but. Pour cela, nous allons analyser un très grand nombre de tirs, par exemple, les 20 000 derniers tirs qui ont eu lieu dans le championnat de France. Sur ces 20 000 tirs, nous allons analyser : la distance à laquelle ils ont été effectués, l’angle par rapport au but, le membre utilisé (tête ou le pied), le contexte du tir (issue d’un dribble, d’un centre, …), l’endroit où le gardien de but était placé, la position des défenseurs adverses, etc.

« Les expected goals nous permettent d’évaluer la probabilité qu’un tir donné, soit converti en but »

En fonction de ces critères, nous saurons combien de ces tirs ont été convertis en but et offrir une probabilité de conversion pour les tirs qui réunissent certaines caractéristiques. Un exemple très simple et évident (encore que) : un tir réalisé depuis les six mètres a plus de chance de finir dans le but, qu’un tir provenant de l’extérieur de la surface.

Maintenant, la question est de savoir à quoi cet indicateur va bien pouvoir nous servir ? Cet indicateur a du sens car nous savons que de nombreux facteurs influencent le fait qu’un tir soit converti en but :  un faux rebond, un ballon intercepté par un défenseur ou une tête de l’attaquant qui échoue sur le poteau. Si un attaquant ne convertit pas un tir depuis l’intérieur des six mètres et que nous ne comptabilisons que les buts, alors nous conclurons qu’il a généré une valeur qui est nulle.

« Les expected goals sont un bien meilleur outil de prédiction des futures performances des attaquants, que le nombre de buts précédemment marqués »

Avec les expected goals, nous savons quelle était la probabilité qu’il marque et c’est un bien meilleur outil de prédiction des futures performances des attaquants, qu’uniquement le nombre de buts qu’il a précédemment marqués. C’est un indicateur qui est moins sujet aux variations liées à la chance ou au hasard, comme peuvent l’être un mauvais rebond ou un ballon qui lui échappe pour quelques centimètres.

Les indicateurs offensifs sont souvent les plus évoqués lorsqu’on parle d’analytics, mais qu’en est-il des aspects défensifs et notamment du pressing ?

A l’heure actuelle, nous sommes le seul fournisseur de données qui collecte les événements de pressing. D’ailleurs, le terme le plus adapté serait « pression », car en plus des actions habituelles que nous collectons : les tacles, les interceptions… nous collectons aussi, les événements liés au pressing ou au harcèlement.

Alors, que catégorisons-nous en tant que pression ? Ce sont l’ensemble des actions grâce auxquelles un joueur ferme une ligne de passe, attaque le porteur du ballon en le forçant à jouer plus vite, à jouer à vers les couloirs extérieurs, etc. Toutes ces actions constituent la grande majorité des actions défensives qui se produisent pendant un match, car les tacles et les interceptions sont généralement moins fréquents.

Le travail défensif et le pressing sont le résultat du travail de plusieurs joueurs. Ils vont ensemble, forcer le central adverse, par exemple, à se débarrasser du ballon, fermer une ligne de passe à l’intérieur, de telle sorte que le central adverse ne puisse trouver son pivot et soit obligé de jouer vers un couloir extérieur.

« De nombreux attaquants savent très bien presser, fermer les lignes de passe ou forcer le défenseur central à jouer vite afin de le pousser à commettre une erreur »

Avant d’avoir ce type de données de « pression », il était difficile de réellement évaluer le travail défensif des joueurs, car on avait beaucoup moins d’informations. Il y avait donc beaucoup de joueurs qui n’étaient pas appréciés à leur juste valeur, car ce type d’action défensive n’était pas collectée. Pour un attaquant, à moins qu’il ne récupère lui-même le ballon dans les pieds du central, il n’avait aucun crédit.

Le problème, c’est que de nombreux attaquants savent très bien presser, fermer les lignes de passe ou forcer le défenseur central à jouer vite afin de le pousser à commettre une erreur. Maintenant, nous pouvons évaluer l’influence des attaquants, des excentrés et des milieux de terrain dans la récupération du ballon de leur équipe, car le travail qu’ils font empêche les adversaires de jouer confortablement. Même s’ils ne récupèrent pas le ballon directement ils vont faciliter la tâche de leurs partenaires, qui eux, vont récupérer le ballon.

Roberto Firmino – Actions défensives (Pression)
Christopher Nkunku – Actions défensives (Pression)
Roberto Firmino – Actions défensives (Toutes)
Roberto Firmino – Actions défensives (Toutes)

Une fois ces données collectées, nous les transformons en différents indicateurs, à partir de différents modèles. Nous allons, par exemple, attribuer une certaine valeur à une récupération de balle liée au travail d’un attaquant. Si un attaquant presse le central adverse, le force à jouer long et que le ballon est récupéré par un de ses coéquipiers, alors l’attaquant obtiendra un crédit défensif. Il aura contribué à récupérer le ballon en forçant le central de jouer long.

« Nous pouvons, par exemple, filtrer toutes les pertes de balle de Killian Mbappé et déterminer combien de fois il a pressé le porteur de balle, dans les cinq secondes suivant la perte du ballon »

Un autre aspect que nous pouvons inclure, c’est la réaction à la perte du ballon. Si un attaquant ou un excentré perd le ballon, nous voulons savoir si ce joueur a la capacité de presser directement après avoir perdu le ballon, s’il est capable de changer d’état d’esprit et de mettre la pression sur le porteur du ballon.

Nous pouvons, par exemple, filtrer toutes les pertes de balle de Killian Mbappé et déterminer combien de fois il a pressé le porteur de balle, dans les cinq secondes suivant la perte du ballon. Même s’il ne le récupère pas, il va forcer son adversaire à jouer plus vite, afin que son équipe ai une meilleure chance de récupérer le ballon.

Peu importe l’issue, nous voulons savoir s’il est capable de changer d’état d’esprit et de presser. Tout cela, nous pouvons le savoir grâce à nos données et, comme toujours, cela nous permet de réduire l’incertitude et d’en savoir un peu plus sur le joueur concerné.

Existent-ils des différences culturelles entre les différents championnats ? Les joueurs du championnat allemand, par exemple, sont-ils meilleurs sur cet aspect qu’en France, en Angleterre ou en Espagne. Existe-t-il une influence culturelle sur la pression à la perte ? 

Oui, il y a certains aspects culturels qui ont une influence. Récemment, nous avons analysé les cinq grands championnats, c’est-à-dire la France, l’Allemagne, l’Angleterre, l’Espagne et l’Italie et ce que nous avons constaté, c’est qu’il y a des différences sur certains aspects, surtout au niveau défensif, mais qu’en réalité, ces championnats ont beaucoup plus de similitudes que nous le pensons.

Il n’y a pas énormément de différences d’un championnat à l’autre et il y a deux raisons à cela : d’une part, les équipes de haut niveau se ressemblent de plus en plus, d’autre part les différences culturelles s’estompent. En fait, c’est un révélateur de la réussite de certains entraineurs dans différents pays.

Par exemple, Pep Guardiola a réussi en Espagne, en Allemagne et en Angleterre et Thomas Tuchel a connu le succès en Allemagne et en France. Les entraîneurs qui réussissent en Angleterre vont en Italie et y réussissent également à l’image d’Antonio Conte, par exemple, passé par la Juventus, Chelsea et maintenant l’Inter, à l’instar de Maurizio Sarri. Les championnats se ressemblent donc de plus en plus, car le niveau est de plus en plus élevé, entre guillemets, et cela a une influence.

Oui, il y a des différences culturelles, mais elles sont complexes et se situent au niveau du championnat national. Qu’est-ce que cela signifie ? Cela signifie que si vous analysez la façon dont les équipes allemandes attaquent, vous verrez qu’elle est un peu différente de celle des équipes espagnoles. En outre, la façon dont les équipes allemandes défendent est également différente de celle des équipes espagnoles.

« Les championnats se ressemblent donc de plus en plus, car le niveau est de plus en plus élevé, entre guillemets, et cela a une influence »

Aussi, en reliant ces différences, le championnat national oblige d’une certaine façon les équipes à jouer un peu de la même manière. Par exemple, si vous jouez dans le championnat allemand en défendant très bas face à des équipes qui vous pressent très haut, vous aurez obligatoirement plus de situations de transitions offensives à jouer avec beaucoup d’espace à exploiter.

Disons que la façon dont vous jouez est influencée par le contexte, et que ce contexte dépend du style de jeu du championnat, ainsi les équipes d’un même championnat vont avoir tendance à se ressembler davantage, en raison du contexte qu’elles vont rencontrer.  

La remarque est aussi valable pour le championnat espagnol. Si vous voulez jouer absolument un style direct en exploitant toutes les situations de transition face aux équipes qui vont souvent défendre bas, vous devrez forcément utiliser un minimum la possession et un minimum de jeu positionnel, donc vous ressemblerez de plus en plus aux autres équipes espagnoles.

Y a-t-il des différences au sein d’un même championnat ? Oui, mais toujours à partir de points plus ou moins proches les uns des autres. Prenons un exemple : si le PSG jouait en Bundesliga (championnat allemand), il ressemblerait davantage aux équipes allemandes qu’à celles de la Ligue 1, car le PSG devrait s’adapter au contexte dans lequel il évolue.

D’ailleurs, ce n’est pas une question de data, c’est une question de football. C’est une question de tactique qui est influencée par le contexte, les décisions tactiques prises par les entraineurs, mais surtout par les joueurs qui sont les protagonistes essentiels.

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Finalement, pourrait-on dire que le contexte de l’Allemagne, de la France ou de la Liga espagnole n’est pas si différent que cela ? 

Exactement, ils ne sont pas si différents, surtout entre les équipes d’un même championnat. Il y aura évidemment des différences significatives, par exemple, entre les meilleures équipes allemandes et les moins bonnes équipes espagnoles, mais quand vous étudiez le niveau moyen de chaque championnat, ces différences vont s’estomper. Nous constatons une tendance un peu contre-intuitive, par exemple, les équipes du championnat allemand sont les équipes qui jouent le plus vite, elles sont les plus rapides.

Cependant, la différence de vitesse moyenne entre les équipes de Bundesliga et celles de la Série A, qui est le championnat le plus lent des cinq grands championnats étudiés, n’est pas aussi importante que l’on pourrait le penser. Encore une fois, cela explique pourquoi les meilleurs entraineurs ont très souvent du succès, alors qu’ils passent d’un championnat à un autre.

Pourrait-on dire la même chose du style de jeu positionnel pratiqué, par exemple ? Parce qu’on peut avoir le sentiment que le jeu de position pratiqué par le Barça, City ou Liverpool, a des influences différentes. Y a-t-il des indicateurs qui permettent d’évaluer ces différentes interprétations ? 

Je pense que, pour répondre à cette question, il faut d’abord définir ce qu’est le Jeu de Position. Ce serait la question la plus compliquée, parce que très souvent, on parle de jeu positionnel quand les équipes gagnent, sinon on considère que ce n’est pas bien fait.

Prenons un exemple, je crois que l’on peut s’accorder sur le fait que Guardiola est le meilleur représentant du Jeu de Position. Nous pouvons observer que Pep, avec au départ la même idée du jeu, a dû s’adapter aux différents contextes dans lesquelles il a évolué. Le FC Barcelone de Guardiola n’est pas le même que le Bayern Munich de Guardiola, qui est lui-même différent de ce que propose actuellement Manchester City. Cependant, personne ne doute du fait que toutes les équipes de Guardiola pratiquent une certaine version du Jeu de Position, plus ou moins nuancée, mais elles le pratiquent.

« Même un style de jeu aussi caractéristique que le Jeu de Position, s’adapte aux tendances des championnats nationaux, tout en étant performant »

Ce que nous constatons, c’est que ses équipes sont capables de s’adapter au contexte dans lequel elles se trouvent. Par exemple, les équipes de Guardiola à Barcelone et à Manchester City font partie des équipes qui centrent le moins dans la surface adverse. En revanche, lors de son étape en Bundesliga, le Bayern de Munich était parmi les équipes qui centraient le plus dans la surface, surtout la dernière saison (2015-2016). Le grand enseignement de cela, c’est que même un style de jeu aussi caractéristique que le Jeu de Position, s’adapte aux tendances des championnats nationaux, tout en étant performant.

Alors, est-ce qu’on peut définir le Jeu de Position au travers de la data ? C’est peu probable. Comme je l’ai dit, on va effectivement pouvoir mesurer différents aspects et pouvoir dire : « Les équipes de Guardiola pratiquent un jeu de position. Quelles sont les équipes qui s’en rapprochent le plus ? On trouvera, probablement, des similitudes sur certains aspects avec la data, mais dire : « Ces équipes pratiquent un jeu de position », ça les données ne le diront pas.

Je ne pense pas que beaucoup de personnes s’accordent sur ce qu’est le jeu de position, mais on peut retrouver des aspects qui rendent ces équipes caractéristiques. C’est généralement une circulation du ballon très rapide, un contrôle des transitions, une utilisation des passes vers la profondeur. Une passe en profondeur, est une passe provenant de zones intérieures qui élimine la dernière ligne défensive.

Normalement, les équipes qui ont davantage une idée positionnelle, utilisent beaucoup ce type d’action. Dans le cas de la France, par exemple, le Paris Saint-Germain de Thomas Tuchel était paradigmatique, car c’est l’une des équipes qui réalisait le mieux ce genre de choses.

Revenons sur le fait que StatsBomb peut être un outil d’aide à la décision, par exemple, en termes de scouting. Les scouts observent des matchs, rédigent des rapports, font des réunions de travail, mais y a-t-il des données qui peuvent les aider à « prédire » l’adaptation d’un joueur à sa nouvelle équipe, à son nouveau championnat ? Par exemple, comment prédire l’adaptation d’un joueur au Barça ? Quels éléments factuels, peut-on utiliser ? 

Ça, les données ne le donneront pas, jamais ! Quiconque affirme que la data vous donne cela vous ment et je veux être clair sur ce point. Ni vous, ni moi ne pouvons le savoir, pas plus que les données. Les données ne peuvent pas vous donner cette information, pas plus que l’avis d’un scout expérimenté ne peut le faire. Ces deux sources d’information, peuvent tout aussi bien avoir raison, comme elles peuvent tout aussi bien se tromper.

Prédire comment un joueur va s’adapter à un contexte différent, à un style de jeu différent, à des partenaires différents et des nombreux autres facteurs qui ne sont même pas pris en compte dans les modèles est impossible. En revanche, ce que vous pouvez faire, c’est combiner les connaissances des experts, l’avis des scouts avec les informations que les données vous donnent

« Quiconque affirme que la data peut prédire l’adaptation d’un joueur à sa nouvelle équipe, vous ment et je veux être clair sur ce point »

Les données peuvent vous dire (exemple fictif) : « Griezmann est un joueur qui génère la plupart de ses chances, à la suite de transitions « .  » De plus, c’est un joueur qui se déplace très bien dans la surface et réalise un gros travail défensif « . Cela peut vous aider à dire : « Ce joueur peut avoir une meilleure adaptation dans une équipe qui défend haut, qui presse, qui recherche un jeu de transition ».

Les données peuvent y contribuer. Mais si en plus vous avez des scouts qui le voit, qui connaissent le joueur, qui connaissent l’équipe et qui vous disent : « Regardez, ce joueur presse très bien, ferme très bien les lignes de passe, se déplace très bien dans la surface « . Avoir ces deux sources d’information, permet simplement de réduire la marge d’erreur.

« Il y aura toujours une marge d’erreur, mais si vous utilisez deux sources différentes au lieu d’une seule, et que vous confronter les avis, pour évaluer le joueur, vous réduisez cette marge d’erreur »

Le plus pour un club, c’est d’avoir les deux, pour réduire la marge d’erreur et savoir si ce joueur mérite que le club fasse le pari de son adaptation dans votre équipe. Il y aura toujours une marge d’erreur, mais si vous utilisez deux sources différentes au lieu d’une seule, et que vous confronter les avis, pour évaluer le joueur, vous réduisez cette marge d’erreur. Pour autant, rien n’est garanti et celui qui affirme avoir toujours raison, qu’il s’agisse de données ou de recrutement et bien il ment, c’est impossible !

Il semble que certains clubs travaillent mieux que d’autres sur cet aspect. Un club comme le RB Leipzig, semble faire de bonnes prévisions quant à l’adaptation du joueur, son profil et le style de jeu du club, son niveau à l’instant T mais aussi l’évaluation de sa marge de progression. Il n’y a bien sûr pas de recette miracle, mais ils semblent appliquer cette idée de combiner les datas et l’observation « experte ».

Oui, la recette consiste bien sûr à combiner les connaissances des spécialistes avec les données et les interpréter. Seules, les données n’apportent aucune réponse, il faut quelqu’un pour les interpréter. Quoi qu’il en soit, le RB Leipzig a une chose indispensable : ils ont un style de jeu très défini, très clair et ils savent de quels profils de joueurs ils ont besoin pour ce style de jeu.

« Seules, les données n’apportent aucune réponse, il faut quelqu’un pour les interpréter »

Je vais vous poser une question : combien d’équipes dans le monde ont une idée aussi claire, sur le profil de joueur qu’elles souhaitent, le style de jeu qu’elles veulent mettre en place et qui adaptent leur recrutement en fonction de cela ? Combien y a-t-il d’équipes qui prennent des décisions sur cette base ? C’est comme avoir une voiture rapide. Si vous ne savez pas comment la conduire et où vous voulez aller, vous avez beau avoir la meilleure voiture du monde, vous ne gagnerez pas. Vous devez savoir où vous voulez aller, avoir une carte ou un GPS qui indique le chemin et savoir conduire pour avoir du succès.

« Combien d’équipes dans le monde ont une idée aussi claire (que le RB Leipzig) et combien prennent des décisions sur cette base ? »

Dans le cas du football, c’est votre modèle de jeu que vous devez définir clairement ainsi que les profils de joueurs qui correspondent le mieux à celui-ci. Ensuite, il faut aussi prendre des décisions sur cette base, parce qu’il y a beaucoup de clubs qui, même s’ils ont une idée assez claire, ne prennent pas de décision adaptée. Ils recrutent en priorisant le fait de saisir quelques opportunités.

Avec la présence toujours plus importante de la data dans le football, il semble y avoir une opposition entre d’une part, les experts du modèle de jeu qui pensent que le football est quelque chose de simple, qui relève des sensations, etc. et d’autre part, les ingénieurs, les informaticiens, les analystes qui peuvent, comme certains le disent, tuer un peu le football. Qu’en pensez-vous, étant donné que vous avez une très bonne connaissance de ces « 2 mondes » ? 

Je pense qu’un point essentiel dans ce débat, c’est que chacun essaie de protéger son territoire. En réalité, ce débat n’existe pas. Personne ne devrait dire que les données apportent toutes les solutions, ou au contraire, que les données n’apportent rien.

Les données sont une aide, un complément. Personne ne dit le contraire ou ne devrait dire le contraire, parce que souvent un faux argument est utilisé en disant : « Les données sont utiles, mais elles ne donnent pas toute la solution ». Bien sûr que non, mais personne ne dit le contraire, personne ne dit que les données offrent toute la solution.

« Personne ne devrait dire que les données apportent toutes les solutions, ou au contraire, que les données n’apportent rien »

Les données peuvent se tromper, les données peuvent aider. Tout comme les experts se trompent, les meilleurs scouts se trompent, les meilleurs managers se trompent… L’objectif quand on utilise la data, c’est de réduire le nombre d’erreurs.

De la même manière que vous utilisez la vidéo ou une réunion avec le représentant d’un joueur, vous pouvez utiliser la data, pour prendre la meilleure décision possible et faire le moins d’erreurs possibles. Pourquoi s’abstenir ? Bien sûr, la data ne vous dira pas : « Vous devez signer celui-ci ». Toute personne qui affirme que les données vous diront : « Vous devez signer ce joueur », vous ment. C’est un mensonge, les données ne vous diront jamais une chose pareille !

Il semble que les nations plus modestes, entre guillemets, comme les pays d’Europe du Nord, la Suède, le Danemark, etc. ont une culture de la data plus importante qu’en France, par exemple. Est-ce seulement une idée reçue ?

Je pense que la France est l’un des pays d’Europe où l’on travaille le mieux et le plus avec la data. C’est probablement l’un des trois pays où les données sont le mieux et le plus travaillées, sans aucun doute d’ailleurs.

Un immense MERCI à Alilou ISSA de nous permettre toutes ses données pour faire progresser nos éducateurs.

JEUX D’ENTRAINEMENT POUR LE FUTSAL ET AUTRES

Le recyclage des responsables des sections sportives a lieu tous les ans, et permet aux professeurs d’EPS et responsables de Section Sportive des Collèges et Lycées de la LIGUE DE PARIS @lpiff75 de bénéficier d’une formation continue de haut niveau en plus d’un moment de grande convivialité pour ces passionnés de l’Enseignement et de la recherche d’une optimisation des performances. En Décembre 2014 la thématique était les jeux d’entraînement au Futsal, Ali MOUCER, Michel DROUILHAT avait invité Mehdi BOUHABIDI.

Voici la synthèse des exercices mis en place, et que je vous propose de découvrir.

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CHARLES MORISSEAU vous propose des exercices « à la maison », INNOVONS avec lui !!

Innover. En cette période quelque peu délicate pour la pratique du football, il est toujours bon de garder contact avec les jeunes licenciés en leur proposant des contenus différenciés et attrayants. VESTIAIRES a ouvert ses pages à notre Conseiller Technique Départemental en charge du développement et de l’animation des Pratiques. Voici 10 exercices à proposer à vos joueurs de 6 à 12 ans afin qu’ils continuent à s’entraîner autrement qu’avec la conduite et les jongles.

PLEINS DE REVES ET D’ESPOIR POUR 2021

VOUS TROUVEREZ CI DESSOUS UN PDF DE 10 PAGES QUE VOUS POUVEZ TOURNEZ AVEC LES ONGLETS EN BAS A GAUCHE.

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