Tactique : comment l’OL est passé d’un jeu basé sur les ailes à une animation offensive beaucoup plus intérieure, Raphaël COSMIDIS est un educateur journaliste, passionné par les analyses, il a travaillé pour les médias et présentent des analyses pertinentes et dans un langage 100% foot, Educateur au Red Star il montre une pédagogie adaptée pour les jeunes joueurs et un profil d’Avenir sans avoir été un joueur de haut niveau.
Obsédé par les ailes en début de saison, Lyon a repensé son jeu entre les lignes pour guérir, finissant champion d’automne devant le PSG grâce au nul arraché à Rennes (2-2) samedi.
Après un début de championnat moyen, Rudi Garcia a bouleversé les principes de son équipe. L’OL est passé d’un jeu basé sur les couloirs et les centres à une animation offensive beaucoup plus intérieure, incarnée par le nouveau venu Lucas Paqueta. Si celle-ci a balbutié à Rennes hier soir (2-2), les bonnes séquences collectives sont nées au centre du terrain, dans les pieds de milieux mobiles et créatifs.lire aussi L’OL, champion d’automne, conserve sa place de leader en obtenant le nul à Rennes
Le match nul et vierge à Bordeaux le 11 septembre et la défaite (1-2) à Montpellier 15 septembre avaient vu les Rhodaniens tenter 48 centres au total. Lors des quatre dernières journées, contre Nice (4-1), Nantes (3-0), Lens (3-2) et Rennes (2-2), avec une possession de balle similaire, ils n’ont tenté que 47 centres en cumulé, soit un de moins en 180 minutes de plus. Lissé sur une saison, cette dynamique donnerait une moyenne de moins de 12 centres par match. Ce serait la plus faible de Ligue 1 (Reims est aujourd’hui dernier avec 13) et un genre d’exploit statistique étant donné que Lyon a plus souvent le ballon que l’adversaire.
Cette transformation, le leader actuel du championnat la doit à une réorganisation de son milieu de terrain et de son trio d’attaque, inaugurée à Strasbourg mi-octobre (3-2). Avec Mendes-Paqueta-Aouar au coeur du jeu et Depay dans un rôle de faux 9 et quasi 10, entouré par Kadewere et Toko Ekambi.
Gaucher, Lucas Paqueta peut plus facilement s’orienter vers l’intérieur du jeu
Auparavant confiée aux latéraux, l’accélération du jeu des Gones revient désormais aux deux relayeurs, Houssem Aouar et Lucas Paqueta. Le Brésilien démarre très bien sa carrière en France. Au-delà de ses qualités naturelles (technique, protection de balle, mouvement), il se distingue de ses concurrents au club très simplement : gaucher, il peut plus facilement s’orienter vers l’intérieur du jeu dans cette position intérieure dans la moitié droite du terrain. Les deux relayeurs lyonnais évoluent d’ailleurs en faux pied pour mieux attaquer l’espace entre les lignes.
Proches de Thiago Mendes, les deux hommes demandent le ballon dans les pieds puis cherchent une solution derrière les milieux adverses. Tous deux capables de masquer leur passe ou de percuter balle au pied, ils résistent aussi bien au pressing.Reculé, Paqueta va trouver Depay entre les lignes.Reculé, Aouar va trouver Kadewere entre les lignes.
Depuis ces positions reculées, face aux milieux adverses, leur qualité de projection initie les meilleures combinaisons lyonnaises, notamment juste après avoir donné un ballon entre les lignes. Leurs courses depuis l’arrière créent les principaux changements de rythme dans l’animation offensive de leur formation.Après s’être appuyé sur Depay, Paqueta va demander le ballon pour un une-deux.Lancé face au jeu, Aouar va être servi dans l’espace libre par Depay.
Memphis Depay se révèle indispensable au sein de ce style de jeu et les rumeurs de départ doivent effrayer les supporters lyonnais, d’autant plus que le seul joueur capable de l’imiter dans son rôle est parti à Nice (Amine Gouiri). Le Néerlandais a toujours joué à la frontière de plusieurs postes : ailier buteur au PSV Eindhoven, il a signé à Manchester United pour y tenir la même fonction. En échec, il a débarqué à Lyon où il fallu quelques temps pour qu’il s’épanouisse.lire aussi Transferts : Memphis Depay devrait attendre la fin de saison avant de quitter l’OL
C’est finalement la sélection batave, en le replaçant dans l’axe, qui a résolu l’énigme. Sa rupture du ligament croisé en décembre 2019 n’a pas enlevé à Depay sa justesse dans les déplacements et sa capacité à faire jouer les autres.
Souvent moins explosifs après cette blessure, les joueurs doivent compenser en progressant dans un autre domaine. Depay semble avoir définitivement abandonné ce qu’il aurait pu être sur le côté pour briller dans l’axe (11 buts et 5 passes décisives cette saison en 1386 minutes de Ligue 1). Accompagné par Toko Ekambi et Kadewere, qui s’occupent d’attaquer la profondeur quand lui décroche pour devenir le quatrième milieu lyonnais, Depay dynamise les attaques lyonnaises.Derrière Toko Ekambi et Kadewere qui fixent la ligne défensive, Depay peut recevoir le ballon entre les lignes et combiner.Alors que Toko Ekambi va attaquer la profondeur, Depay va demander le ballon en décrochant.
Fort dos au jeu, Depay sait jouer en une touche ou temporiser pour trouver un partenaire lancé dans le bon tempo. Sa relation avec Aouar est particulièrement fructueuse. L’international français aime apparaître lancé entre les lignes et même continuer son appel jusque dans le dos de la défense. Les décrochages de Depay lui ouvrent des espaces qu’il interprète très bien. Avec Paqueta, Aouar, Depay et même Kadewere, qui joue juste très souvent, l’OL regorge de potentielles combinaisons entre les lignes adverses.Paqueta va trouver Depay pour un appui-soutien vers Aouar, lancé face au jeu.Ouvert par Depay, l’intervalle entre les deux centraux rennais va être attaqué par Aouar. Kadewere va rater sa passe sur le coup.
Revenu au score en fin de match hier soir à Rennes grâce à un coup de pied arrêté et de bonnes entrées de la part de Cherki et Caqueret, Lyon peut représenter un sacré problème pour le PSG : un jeu clarifié et cohérent qui correspond aux joueurs, des individualités en forme et de la richesse sur le banc. La deuxième partie de saison de Cherki intrigue. Ambidextre, explosif, mobile, dribbleur et apte à garder le ballon dos au jeu, le jeune formé au club peut jongler entre les registres pour gagner du temps de jeu. Lyon aura sans doute besoin de lui, au moins de temps en temps, pour gagner tout court.
Les ressorts et les déterminants affectifs de la relation :
Les fonctions de l’entraîneur ne se limitent pas simplement à enseigner des compétences techniques ou tactiques, et à conseiller les sportifs au quotidien.
La performance est soutenue par la présence d’un transfert qui opère entre eux.
Le transfert affectif est un lien intense qui s’instaure de façon automatique de « patient » à « analyste ». L’établissement de ce lien affectif intense est automatique, incontournable et indépendant de tout contexte de réalité.En dehors du cadre de l’analyse, le phénomène de transfert est constant dans toutes les relations où quelqu’un « s’en remet à un autre », donc, tout comme dans celle qui relie un sportif à son entraîneur.
Les finalités de la relation :
Optimiser les performances de l’entraîné, en développant une « communication » au service de la performance.
Comment ? Pour cela il est souhaitable :
– d’utiliser le feedback avec efficacité,
– d’optimiser l’art du questionnement,
– d’exploiter les leviers de la motivation finement,
– de savoir reconnaître et gérer les émotions,
– de « découvrir » et/ou d’utiliser les outils du ‘mental’,
– d’améliorer sa « posture », en se « protégeant »,
– d’améliorer sa pratique en s’entraînant régulièrement.
L’AEF 92 VEUT VALORISER LA FONCTION DE L’EDUCATEUR QUI EST UN SPORTIF DE HAUT NIVEAU
Les 4 PREREQUIS de la RELATION ENTRAINEUR / SPORTIF
C’est mieux, s’il existe entre les deux acteurs :
1°) un PROJET COMMUN: SYMBIOSE
2°) une CONFIANCE et une ESTIME RECIPROQUES: INTERET
3°) une COMMUNICATION de QUALITE, émetteur/ récepteur: RESPECT
4°) un PLAISIR à « travailler ensemble »: COMPLICITE
Quelques principes de communication :
VERBAL : parole, le langage parlé;
NON VERBAL :attitudes, gestuelles, signes, expressions, toucher, e langage écrit;
– Quel est l’objectif recherché dans ce que je veux faire passer comme message ?
– A qui je parle ? À la personne, à la fonction (poste occupé), l’équipe, à une ou à plusieurs personnes, à un rôle spécifique …, à moi…
– A quel moment ? A l’entraînement, en compétition (avant, pendant, à la mi-temps, après, en direct, en différé), en dehors du champ sportif …
– Où ? Au vestiaire, sur le lieu d’entraînement, sur le lieu de la compétition, en dehors du champ sportif
…
– Comment ? Dans quel but ?
– Quel est le résultat escompté dans ce que je veux faire passer comme message ?
Bien communiquer fait partie du processus de transformation de l’entraîné.
Les facteurs psychosociologiques intra personnels : La motivation, l’anxiété par exemple…
Deux approches classiques :
– Par le comportement (leadership) de l’entraîneur, et son influence sur l’entraîné
– Par l’affectivité, plaisir/douleur, contrainte…
Les études actuelles s’orientent vers les facteurs psychosociologiques inter personnels :
– le lien entre les émotions, la cognition et les comportements de l’entraîneur & l’entraîné,
– la proximité dans la relation entre le « coach » et l’athlète,
– le lien entre la motivation de l’athlète & l’influence du « coach » sur cette motivation,
– la relation triangulaire ‘athlète « coach » parent’,
– sport individuel ou sport collectif ?
– quel niveau (loisirs, jeunes, compétiteurs, haut niveau) ?
– sujets issus de quelle(s) culture(s) ?
– en club, en pôle, fédération ?
– en corrélation avec quels autres participants de la performance ?
Une démarche efficace :
– Être positif : + grande satisfaction de l’athlète, meilleure confiance en soi, accroissement de l’apprentissage et meilleurs résultats. L’entraîneur affirme ses croyances et est respectueux
– Être à l’écoute : écouter avec ses oreilles, et tout son corps, ressentir, percevoir
– Connaître les athlètes : connaître le mode de fonctionnement de l’athlète, ses leviers de la motivation
– Vérifier la compréhension : utiliser la reformulation, montrer, démontrer, vérifier
– Connaître sa « posture » et sa perception par l’athlète : technique, éthique, humain
– Être prêt mentalement : avoir une connaissances des facteurs psycho affectifs et de comment les aborder, savoir se protéger
– Être conscient des conséquences du message : veiller à la bonne interprétation des messages (verbaux/ non verbaux) par les athlètes
Quelques conseils :
– Utiliser la rétro action : feedback verbaux & feedback associés à du visuel
– Être moins négatif : les ‘apprenants’ qui progressent sont ceux qui reçoivent le plus de feedbacks
Renforcer les athlètes : pas que les « bons », tous / la réussite nécessite moins de renforcement
– Connaître les leviers de la motivation autodéterminée : orientée vers la réalisation de soi, ce qui potentialise les facultés d’apprentissage, réduit la démotivation, augmente la persévérance et la concentration
L’objectif avec la data, c’est de réduire le nombre d’erreurs
Responsable de l’analyse tactique et de l’innovation pour StatsBomb, l’une des entreprises d’analytics les plus innovantes dans le football, Pablo Peña Rodríguez nous livre quelques clés pour essayer de comprendre ce que la « data » peut apporter au football et vice versa.
Alors, est-ce que la data peut répondre à tous les problèmes posés par une activité aussi complexe que le football ?
Quelle est la philosophie de StatsBomb ?
Ce qui nous caractérise, c’est que tout ce que nous faisons, nous le faisons au travers de la data. Nous sommes organisés en 2 départements différents. D’une part, nous collectons nos propres données, en combinant des données collectées manuellement et automatiquement. Pour notre collecte automatique nous utilisons, entre autres, la vision par ordinateur (computer vision).
C’est une branche de l’intelligence artificielle, qui nous permet d’analyser, traiter et comprendre des images afin d’en extraire les données qui nous intéressent. Entre autres, nous récupérons des images télévisées et certaines données sont automatiquement extraites. Ensuite, il y a le travail des personnes expertes qui manuellement, complètent les données en s’appuyant sur ce qui a été automatiquement extrait.
Deuxièmement, nous avons développé un outil destiné à l’analyse des équipes, l’évaluation des joueurs et au recrutement. Cet outil comporte plusieurs aspects importants avec, notamment, nos propres modèles d’analyse de données. Nous avons, par exemple notre propre modèle pour analyser les expected goals (xG). Mais nous avons aussi des modèles pour évaluer les gardiens de but, la progression du ballon, les aspects défensifs… et puis nous avons des modèles dédiés au recrutement.
Nous avons, par exemple, un modèle dédié à l’identification des joueurs ayant des caractéristiques similaires. Prenons un cas concret : Killian Mbappé. Nous allons, par exemple, déterminer une série de caractéristiques qui nous intéressent chez lui (tirs tentés, expected goals, tentatives de la tête, les passes, les dribbles) et l’outil va identifier la liste des joueurs les plus proches possible de son profil au regard de ces paramètres. On peut aussi filtrer cette liste par âge, par championnat ou par minutes jouées et le modèle identifiera les joueurs avec le plus de similitudes, en fonction des critères choisis.
Même si les expected goals sont assez connus maintenant, pouvez-vous les présenter ?
Les expected goals nous permettent d’évaluer la probabilité qu’un tir donné, soit converti en but. Pour cela, nous allons analyser un très grand nombre de tirs, par exemple, les 20 000 derniers tirs qui ont eu lieu dans le championnat de France. Sur ces 20 000 tirs, nous allons analyser : la distance à laquelle ils ont été effectués, l’angle par rapport au but, le membre utilisé (tête ou le pied), le contexte du tir (issue d’un dribble, d’un centre, …), l’endroit où le gardien de but était placé, la position des défenseurs adverses, etc.
« Les expected goals nous permettent d’évaluer la probabilité qu’un tir donné, soit converti en but »
En fonction de ces critères, nous saurons combien de ces tirs ont été convertis en but et offrir une probabilité de conversion pour les tirs qui réunissent certaines caractéristiques. Un exemple très simple et évident (encore que) : un tir réalisé depuis les six mètres a plus de chance de finir dans le but, qu’un tir provenant de l’extérieur de la surface.
Maintenant, la question est de savoir à quoi cet indicateur va bien pouvoir nous servir ? Cet indicateur a du sens car nous savons que de nombreux facteurs influencent le fait qu’un tir soit converti en but : un faux rebond, un ballon intercepté par un défenseur ou une tête de l’attaquant qui échoue sur le poteau. Si un attaquant ne convertit pas un tir depuis l’intérieur des six mètres et que nous ne comptabilisons que les buts, alors nous conclurons qu’il a généré une valeur qui est nulle.
« Les expected goals sont un bien meilleur outil de prédiction des futures performances des attaquants, que le nombre de buts précédemment marqués »
Avec les expected goals, nous savons quelle était la probabilité qu’il marque et c’est un bien meilleur outil de prédiction des futures performances des attaquants, qu’uniquement le nombre de buts qu’il a précédemment marqués. C’est un indicateur qui est moins sujet aux variations liées à la chance ou au hasard, comme peuvent l’être un mauvais rebond ou un ballon qui lui échappe pour quelques centimètres.
Les indicateurs offensifs sont souvent les plus évoqués lorsqu’on parle d’analytics, mais qu’en est-il des aspects défensifs et notamment du pressing ?
A l’heure actuelle, nous sommes le seul fournisseur de données qui collecte les événements de pressing. D’ailleurs, le terme le plus adapté serait « pression », car en plus des actions habituelles que nous collectons : les tacles, les interceptions… nous collectons aussi, les événements liés au pressing ou au harcèlement.
Alors, que catégorisons-nous en tant que pression ? Ce sont l’ensemble des actions grâce auxquelles un joueur ferme une ligne de passe, attaque le porteur du ballon en le forçant à jouer plus vite, à jouer à vers les couloirs extérieurs, etc. Toutes ces actions constituent la grande majorité des actions défensives qui se produisent pendant un match, car les tacles et les interceptions sont généralement moins fréquents.
Le travail défensif et le pressing sont le résultat du travail de plusieurs joueurs. Ils vont ensemble, forcer le central adverse, par exemple, à se débarrasser du ballon, fermer une ligne de passe à l’intérieur, de telle sorte que le central adverse ne puisse trouver son pivot et soit obligé de jouer vers un couloir extérieur.
« De nombreux attaquants savent très bien presser, fermer les lignes de passe ou forcer le défenseur central à jouer vite afin de le pousser à commettre une erreur »
Avant d’avoir ce type de données de « pression », il était difficile de réellement évaluer le travail défensif des joueurs, car on avait beaucoup moins d’informations. Il y avait donc beaucoup de joueurs qui n’étaient pas appréciés à leur juste valeur, car ce type d’action défensive n’était pas collectée. Pour un attaquant, à moins qu’il ne récupère lui-même le ballon dans les pieds du central, il n’avait aucun crédit.
Le problème, c’est que de nombreux attaquants savent très bien presser, fermer les lignes de passe ou forcer le défenseur central à jouer vite afin de le pousser à commettre une erreur. Maintenant, nous pouvons évaluer l’influence des attaquants, des excentrés et des milieux de terrain dans la récupération du ballon de leur équipe, car le travail qu’ils font empêche les adversaires de jouer confortablement. Même s’ils ne récupèrent pas le ballon directement ils vont faciliter la tâche de leurs partenaires, qui eux, vont récupérer le ballon.
Une fois ces données collectées, nous les transformons en différents indicateurs, à partir de différents modèles. Nous allons, par exemple, attribuer une certaine valeur à une récupération de balle liée au travail d’un attaquant. Si un attaquant presse le central adverse, le force à jouer long et que le ballon est récupéré par un de ses coéquipiers, alors l’attaquant obtiendra un crédit défensif. Il aura contribué à récupérer le ballon en forçant le central de jouer long.
« Nous pouvons, par exemple, filtrer toutes les pertes de balle de Killian Mbappé et déterminer combien de fois il a pressé le porteur de balle, dans les cinq secondes suivant la perte du ballon »
Un autre aspect que nous pouvons inclure, c’est la réaction à la perte du ballon. Si un attaquant ou un excentré perd le ballon, nous voulons savoir si ce joueur a la capacité de presser directement après avoir perdu le ballon, s’il est capable de changer d’état d’esprit et de mettre la pression sur le porteur du ballon.
Nous pouvons, par exemple, filtrer toutes les pertes de balle de Killian Mbappé et déterminer combien de fois il a pressé le porteur de balle, dans les cinq secondes suivant la perte du ballon. Même s’il ne le récupère pas, il va forcer son adversaire à jouer plus vite, afin que son équipe ai une meilleure chance de récupérer le ballon.
Peu importe l’issue, nous voulons savoir s’il est capable de changer d’état d’esprit et de presser. Tout cela, nous pouvons le savoir grâce à nos données et, comme toujours, cela nous permet de réduire l’incertitude et d’en savoir un peu plus sur le joueur concerné.
Existent-ils des différences culturelles entre les différents championnats ? Les joueurs du championnat allemand, par exemple, sont-ils meilleurs sur cet aspect qu’en France, en Angleterre ou en Espagne. Existe-t-il une influence culturelle sur la pression à la perte ?
Oui, il y a certains aspects culturels qui ont une influence. Récemment, nous avons analysé les cinq grands championnats, c’est-à-dire la France, l’Allemagne, l’Angleterre, l’Espagne et l’Italie et ce que nous avons constaté, c’est qu’il y a des différences sur certains aspects, surtout au niveau défensif, mais qu’en réalité, ces championnats ont beaucoup plus de similitudes que nous le pensons.
Il n’y a pas énormément de différences d’un championnat à l’autre et il y a deux raisons à cela : d’une part, les équipes de haut niveau se ressemblent de plus en plus, d’autre part les différences culturelles s’estompent. En fait, c’est un révélateur de la réussite de certains entraineurs dans différents pays.
Par exemple, Pep Guardiola a réussi en Espagne, en Allemagne et en Angleterre et Thomas Tuchel a connu le succès en Allemagne et en France. Les entraîneurs qui réussissent en Angleterre vont en Italie et y réussissent également à l’image d’Antonio Conte, par exemple, passé par la Juventus, Chelsea et maintenant l’Inter, à l’instar de Maurizio Sarri. Les championnats se ressemblent donc de plus en plus, car le niveau est de plus en plus élevé, entre guillemets, et cela a une influence.
Oui, il y a des différences culturelles, mais elles sont complexes et se situent au niveau du championnat national. Qu’est-ce que cela signifie ? Cela signifie que si vous analysez la façon dont les équipes allemandes attaquent, vous verrez qu’elle est un peu différente de celle des équipes espagnoles. En outre, la façon dont les équipes allemandes défendent est également différente de celle des équipes espagnoles.
« Les championnats se ressemblent donc de plus en plus, car le niveau est de plus en plus élevé, entre guillemets, et cela a une influence »
Aussi, en reliant ces différences, le championnat national oblige d’une certaine façon les équipes à jouer un peu de la même manière. Par exemple, si vous jouez dans le championnat allemand en défendant très bas face à des équipes qui vous pressent très haut, vous aurez obligatoirement plus de situations de transitions offensives à jouer avec beaucoup d’espace à exploiter.
Disons que la façon dont vous jouez est influencée par le contexte, et que ce contexte dépend du style de jeu du championnat, ainsi les équipes d’un même championnat vont avoir tendance à se ressembler davantage, en raison du contexte qu’elles vont rencontrer.
La remarque est aussi valable pour le championnat espagnol. Si vous voulez jouer absolument un style direct en exploitant toutes les situations de transition face aux équipes qui vont souvent défendre bas, vous devrez forcément utiliser un minimum la possession et un minimum de jeu positionnel, donc vous ressemblerez de plus en plus aux autres équipes espagnoles.
Y a-t-il des différences au sein d’un même championnat ? Oui, mais toujours à partir de points plus ou moins proches les uns des autres. Prenons un exemple : si le PSG jouait en Bundesliga (championnat allemand), il ressemblerait davantage aux équipes allemandes qu’à celles de la Ligue 1, car le PSG devrait s’adapter au contexte dans lequel il évolue.
D’ailleurs, ce n’est pas une question de data, c’est une question de football. C’est une question de tactique qui est influencée par le contexte, les décisions tactiques prises par les entraineurs, mais surtout par les joueurs qui sont les protagonistes essentiels.
Finalement, pourrait-on dire que le contexte de l’Allemagne, de la France ou de la Liga espagnole n’est pas si différent que cela ?
Exactement, ils ne sont pas si différents, surtout entre les équipes d’un même championnat. Il y aura évidemment des différences significatives, par exemple, entre les meilleures équipes allemandes et les moins bonnes équipes espagnoles, mais quand vous étudiez le niveau moyen de chaque championnat, ces différences vont s’estomper. Nous constatons une tendance un peu contre-intuitive, par exemple, les équipes du championnat allemand sont les équipes qui jouent le plus vite, elles sont les plus rapides.
Cependant, la différence de vitesse moyenne entre les équipes de Bundesliga et celles de la Série A, qui est le championnat le plus lent des cinq grands championnats étudiés, n’est pas aussi importante que l’on pourrait le penser. Encore une fois, cela explique pourquoi les meilleurs entraineurs ont très souvent du succès, alors qu’ils passent d’un championnat à un autre.
Pourrait-on dire la même chose du style de jeu positionnel pratiqué, par exemple ? Parce qu’on peut avoir le sentiment que le jeu de position pratiqué par le Barça, City ou Liverpool, a des influences différentes. Y a-t-il des indicateurs qui permettent d’évaluer ces différentes interprétations ?
Je pense que, pour répondre à cette question, il faut d’abord définir ce qu’est le Jeu de Position. Ce serait la question la plus compliquée, parce que très souvent, on parle de jeu positionnel quand les équipes gagnent, sinon on considère que ce n’est pas bien fait.
Prenons un exemple, je crois que l’on peut s’accorder sur le fait que Guardiola est le meilleur représentant du Jeu de Position. Nous pouvons observer que Pep, avec au départ la même idée du jeu, a dû s’adapter aux différents contextes dans lesquelles il a évolué. Le FC Barcelone de Guardiola n’est pas le même que le Bayern Munich de Guardiola, qui est lui-même différent de ce que propose actuellement Manchester City. Cependant, personne ne doute du fait que toutes les équipes de Guardiola pratiquent une certaine version du Jeu de Position, plus ou moins nuancée, mais elles le pratiquent.
« Même un style de jeu aussi caractéristique que le Jeu de Position, s’adapte aux tendances des championnats nationaux, tout en étant performant »
Ce que nous constatons, c’est que ses équipes sont capables de s’adapter au contexte dans lequel elles se trouvent. Par exemple, les équipes de Guardiola à Barcelone et à Manchester City font partie des équipes qui centrent le moins dans la surface adverse. En revanche, lors de son étape en Bundesliga, le Bayern de Munich était parmi les équipes qui centraient le plus dans la surface, surtout la dernière saison (2015-2016). Le grand enseignement de cela, c’est que même un style de jeu aussi caractéristique que le Jeu de Position, s’adapte aux tendances des championnats nationaux, tout en étant performant.
Alors, est-ce qu’on peut définir le Jeu de Position au travers de la data ? C’est peu probable. Comme je l’ai dit, on va effectivement pouvoir mesurer différents aspects et pouvoir dire : « Les équipes de Guardiola pratiquent un jeu de position. Quelles sont les équipes qui s’en rapprochent le plus ? On trouvera, probablement, des similitudes sur certains aspects avec la data, mais dire : « Ces équipes pratiquent un jeu de position », ça les données ne le diront pas.
Je ne pense pas que beaucoup de personnes s’accordent sur ce qu’est le jeu de position, mais on peut retrouver des aspects qui rendent ces équipes caractéristiques. C’est généralement une circulation du ballon très rapide, un contrôle des transitions, une utilisation des passes vers la profondeur. Une passe en profondeur, est une passe provenant de zones intérieures qui élimine la dernière ligne défensive.
Normalement, les équipes qui ont davantage une idée positionnelle, utilisent beaucoup ce type d’action. Dans le cas de la France, par exemple, le Paris Saint-Germain de Thomas Tuchel était paradigmatique, car c’est l’une des équipes qui réalisait le mieux ce genre de choses.
Revenons sur le fait que StatsBomb peut être un outil d’aide à la décision, par exemple, en termes de scouting. Les scouts observent des matchs, rédigent des rapports, font des réunions de travail, mais y a-t-il des données qui peuvent les aider à « prédire » l’adaptation d’un joueur à sa nouvelle équipe, à son nouveau championnat ? Par exemple, comment prédire l’adaptation d’un joueur au Barça ? Quels éléments factuels, peut-on utiliser ?
Ça, les données ne le donneront pas, jamais ! Quiconque affirme que la data vous donne cela vous ment et je veux être clair sur ce point. Ni vous, ni moi ne pouvons le savoir, pas plus que les données. Les données ne peuvent pas vous donner cette information, pas plus que l’avis d’un scout expérimenté ne peut le faire. Ces deux sources d’information, peuvent tout aussi bien avoir raison, comme elles peuvent tout aussi bien se tromper.
Prédire comment un joueur va s’adapter à un contexte différent, à un style de jeu différent, à des partenaires différents et des nombreux autres facteurs qui ne sont même pas pris en compte dans les modèles est impossible. En revanche, ce que vous pouvez faire, c’est combiner les connaissances des experts, l’avis des scouts avec les informations que les données vous donnent
« Quiconque affirme que la data peut prédire l’adaptation d’un joueur à sa nouvelle équipe, vous ment et je veux être clair sur ce point »
Les données peuvent vous dire (exemple fictif) : « Griezmann est un joueur qui génère la plupart de ses chances, à la suite de transitions « . » De plus, c’est un joueur qui se déplace très bien dans la surface et réalise un gros travail défensif « . Cela peut vous aider à dire : « Ce joueur peut avoir une meilleure adaptation dans une équipe qui défend haut, qui presse, qui recherche un jeu de transition ».
Les données peuvent y contribuer. Mais si en plus vous avez des scouts qui le voit, qui connaissent le joueur, qui connaissent l’équipe et qui vous disent : « Regardez, ce joueur presse très bien, ferme très bien les lignes de passe, se déplace très bien dans la surface « . Avoir ces deux sources d’information, permet simplement de réduire la marge d’erreur.
« Il y aura toujours une marge d’erreur, mais si vous utilisez deux sources différentes au lieu d’une seule, et que vous confronter les avis, pour évaluer le joueur, vous réduisez cette marge d’erreur »
Le plus pour un club, c’est d’avoir les deux, pour réduire la marge d’erreur et savoir si ce joueur mérite que le club fasse le pari de son adaptation dans votre équipe. Il y aura toujours une marge d’erreur, mais si vous utilisez deux sources différentes au lieu d’une seule, et que vous confronter les avis, pour évaluer le joueur, vous réduisez cette marge d’erreur. Pour autant, rien n’est garanti et celui qui affirme avoir toujours raison, qu’il s’agisse de données ou de recrutement et bien il ment, c’est impossible !
Il semble que certains clubs travaillent mieux que d’autres sur cet aspect. Un club comme le RB Leipzig, semble faire de bonnes prévisions quant à l’adaptation du joueur, son profil et le style de jeu du club, son niveau à l’instant T mais aussi l’évaluation de sa marge de progression. Il n’y a bien sûr pas de recette miracle, mais ils semblent appliquer cette idée de combiner les datas et l’observation « experte ».
Oui, la recette consiste bien sûr à combiner les connaissances des spécialistes avec les données et les interpréter. Seules, les données n’apportent aucune réponse, il faut quelqu’un pour les interpréter. Quoi qu’il en soit, le RB Leipzig a une chose indispensable : ils ont un style de jeu très défini, très clair et ils savent de quels profils de joueurs ils ont besoin pour ce style de jeu.
« Seules, les données n’apportent aucune réponse, il faut quelqu’un pour les interpréter »
Je vais vous poser une question : combien d’équipes dans le monde ont une idée aussi claire, sur le profil de joueur qu’elles souhaitent, le style de jeu qu’elles veulent mettre en place et qui adaptent leur recrutement en fonction de cela ? Combien y a-t-il d’équipes qui prennent des décisions sur cette base ? C’est comme avoir une voiture rapide. Si vous ne savez pas comment la conduire et où vous voulez aller, vous avez beau avoir la meilleure voiture du monde, vous ne gagnerez pas. Vous devez savoir où vous voulez aller, avoir une carte ou un GPS qui indique le chemin et savoir conduire pour avoir du succès.
« Combien d’équipes dans le monde ont une idée aussi claire (que le RB Leipzig) et combien prennent des décisions sur cette base ? »
Dans le cas du football, c’est votre modèle de jeu que vous devez définir clairement ainsi que les profils de joueurs qui correspondent le mieux à celui-ci. Ensuite, il faut aussi prendre des décisions sur cette base, parce qu’il y a beaucoup de clubs qui, même s’ils ont une idée assez claire, ne prennent pas de décision adaptée. Ils recrutent en priorisant le fait de saisir quelques opportunités.
Avec la présence toujours plus importante de la data dans le football, il semble y avoir une opposition entre d’une part, les experts du modèle de jeu qui pensent que le football est quelque chose de simple, qui relève des sensations, etc. et d’autre part, les ingénieurs, les informaticiens, les analystes qui peuvent, comme certains le disent, tuer un peu le football. Qu’en pensez-vous, étant donné que vous avez une très bonne connaissance de ces « 2 mondes » ?
Je pense qu’un point essentiel dans ce débat, c’est que chacun essaie de protéger son territoire. En réalité, ce débat n’existe pas. Personne ne devrait dire que les données apportent toutes les solutions, ou au contraire, que les données n’apportent rien.
Les données sont une aide, un complément. Personne ne dit le contraire ou ne devrait dire le contraire, parce que souvent un faux argument est utilisé en disant : « Les données sont utiles, mais elles ne donnent pas toute la solution ». Bien sûr que non, mais personne ne dit le contraire, personne ne dit que les données offrent toute la solution.
« Personne ne devrait dire que les données apportent toutes les solutions, ou au contraire, que les données n’apportent rien »
Les données peuvent se tromper, les données peuvent aider. Tout comme les experts se trompent, les meilleurs scouts se trompent, les meilleurs managers se trompent… L’objectif quand on utilise la data, c’est de réduire le nombre d’erreurs.
De la même manière que vous utilisez la vidéo ou une réunion avec le représentant d’un joueur, vous pouvez utiliser la data, pour prendre la meilleure décision possible et faire le moins d’erreurs possibles. Pourquoi s’abstenir ? Bien sûr, la data ne vous dira pas : « Vous devez signer celui-ci ». Toute personne qui affirme que les données vous diront : « Vous devez signer ce joueur », vous ment. C’est un mensonge, les données ne vous diront jamais une chose pareille !
Il semble que les nations plus modestes, entre guillemets, comme les pays d’Europe du Nord, la Suède, le Danemark, etc. ont une culture de la data plus importante qu’en France, par exemple. Est-ce seulement une idée reçue ?
Je pense que la France est l’un des pays d’Europe où l’on travaille le mieux et le plus avec la data. C’est probablement l’un des trois pays où les données sont le mieux et le plus travaillées, sans aucun doute d’ailleurs.
Un immense MERCI à Alilou ISSA de nous permettre toutes ses données pour faire progresser nos éducateurs.
Le recyclage des responsables des sections sportives a lieu tous les ans, et permet aux professeurs d’EPS et responsables de Section Sportive des Collèges et Lycées de la LIGUE DE PARIS @lpiff75 de bénéficier d’une formation continue de haut niveau en plus d’un moment de grande convivialité pour ces passionnés de l’Enseignement et de la recherche d’une optimisation des performances. En Décembre 2014 la thématique était les jeux d’entraînement au Futsal, Ali MOUCER, Michel DROUILHAT avait invité Mehdi BOUHABIDI.
Voici la synthèse des exercices mis en place, et que je vous propose de découvrir.
Innover. En cette période quelque peu délicate pour la pratique du football, il est toujours bon de garder contact avec les jeunes licenciés en leur proposant des contenus différenciés et attrayants. VESTIAIRES a ouvert ses pages à notre Conseiller Technique Départemental en charge du développement et de l’animation des Pratiques. Voici 10 exercices à proposer à vos joueurs de 6 à 12 ans afin qu’ils continuent à s’entraîner autrement qu’avec la conduite et les jongles.
PLEINS DE REVES ET D’ESPOIR POUR 2021
VOUS TROUVEREZ CI DESSOUS UN PDF DE 10 PAGES QUE VOUS POUVEZ TOURNEZ AVEC LES ONGLETS EN BAS A GAUCHE.
#EnsembleLaLigue c'est la mise en lumière de la formation ♀️♂️ avec @CPornin ✅ Président de l’@AEFoot_92 ✅ Secrétaire Général de l'Amicale Nationale des Educateurs ✅ Educateur BEF ✅ Professeur EPS à la retraite ➡️ Formations / Relations avec l’ETR et IR2F / AEF Régionale pic.twitter.com/2MqTFFW8NC
Bonjour en ma qualité de Président, je souhaite pouvoir vous permettre de continuer à donner à nos joueurs-euses un bien être et un épanouissement dans vos clubs.
Avec vous les éducateurs-trices et pour vous , qui ètes formés pour des actions éducatives et sportives, pour le Partage de Vivre la passion du Foot, je soutiens « ENSEMBLE LA LIGUE » avec Jamel SANDJAK, pour poursuivre le travail commencé. N’hésitez pas à me remonter des problématiques que vous pouvez rencontrer, je sais vos engagements, vous connaissez le mien.
Voici une capsule de mon engagement, pour développer les formations, et pour offrir aux éducateurs une plus grande reconnaissance, allant dans le sens d’une plus grande valorisation.
Merci de votre confiance, Ensemble pour la Ligue nous irons plus loin.
A l’âge de 73 ans, Gérard Houllier s’est éteint dans la nuit de dimanche à lundi. Selon le quotidien L’Equipe, l’ancien technicien est décédé quelques jours après une opération de l’aorte subie dans un hôpital parisien.
Il a traversé les époques du football et endossé tous ses costumes ou presque. L’histoire d’amour entre le ballon rond et Gérard Houllier, décédé ce lundi 14 décembre à l’âge de 73 ans, débute dans son Pas-de-Calais natal, à Hucqueliers, son club de jeunesse. Engagé dans des études d’anglais, qui vont lui permettre de devenir enseignant, il passe une année comme assistant dans une école de Liverpool et en profite pour jouer avec une équipe locale, Alsop, et assister à son premier match à Anfield. Comme un clin d’œil à son futur.
Il aura remporté ses plus grands succès à la tête du Paris SG, en remportant le premier titre de champion de France du club en 1986, mais surtout en emmenant les Reds de Liverpool à un superbe triplé en 2001 avec les deux Coupes nationales et la Coupe de l’UEFA. Avant de remporter la Supercoupe d’Europe et le Charity Shield.
Houllier aura connu moins de succès sur les bancs de l’équipe de France, que ce soit en tant qu’adjoint de Michel Platini à partir de 1988, puis en tant que N.1 en 1992, pour 12 matches seulement à la tête de la sélection et une non-qualification historique au Mondial-1994 lors du fiasco de France-Bulgarie en 1993.
Le nom de Gérard Houllier restera également attaché à la Fédération française, où il a officié en tant que Directeur technique national (DTN), et à celui de l’Olympique lyonnais, où il était encore conseiller du président Jean-Michel Aulas, plusieurs années après avoir remporté deux titres de champion de France en tant qu’entraîneur de Lyon, en 2006 et 2007.
Les hommages ont commencé à pleuvoir après son décès, survenu quelques heures après le match Paris SG-Lyon (0-1), opposant deux de ses anciens clubs.
«Sous le choc de cette triste nouvelle», a écrit sur Twitter le milieu de Lyon Houssem Aouar.
«Aujourd’hui je suis très triste. Grâce à vous, j’ai pu jouer dans ce merveilleux club de Liverpool. Un grand merci pour tout ce que vous avez fait pour moi», a de son côté écrit l’ancien attaquant Djibril Cissé.
«Avec la disparition de Gérard Houiller, la France perd un grand entraîneur et le football, un technicien reconnu partout dans le monde», a réagi la ministre déléguée aux Sports Roxana Maracineanu.
Les qualités essentielles indispensables à l’éducateur les plus souvent citées sont:
Préparation de sa séance est différent de prendre une séance sur internet
* la compétence * l’exemplarité * la ponctualité
Ces qualités peuvent être améliorées par le travail, la recherche et la communication avec les autres éducateurs de son club.
Un constat est établi que souvent l’éducateur est souvent trop seul, dans tout club qui veut être ambitieux il y aura des adjoints, un suivi des éducateurs les plus jeunes ou les moins expérimentés. Le tutorat est devenu une nécessité et pour l’avoir pratiqué personnellement à de multiples périodes, continuant à le faire auprès de stagiaires BMF et BEF, cette transmission d’observations et de repères simples et terriblement efficcaces sont essentiels. Je garde d’excellents souvenirs que j’ai pu avoir avec deux de mes éducateurs dont j’étais « tuteur » en club, Moussa TRAORE a pu me permettre à moi aussi de progresser en me faisant reflechir à des problématiques que je n’aurai peut être pas appréhender sous le même angle. C’est également le cas avec Raphaël COSMIDIS avec qui c’était un plaisir d’échanger sur la communication et le faire évoluer d’un contexte trop professorale, vers un coaching plus adapté sans rien renier de ses qualités de questionnement, il y a bien à apprendre pour tous, le tutoré et le tuteur.
FRANCOIS MICHEL L’éducateur est exemplaire, rigoureux et bienveillant.
L’adjoint peut être tour à tour un soutien moral (dans les difficultés) ou technicien (conseils à la mi-temps, partage d’expérience, ressenti, composition de l’équipe….) Parfois l’éducateur est peut-être trop imbu de sa personne, plus d’humilité est alors nécessaire pour être réellement à l’écoute des « bons conseilleurs ». La posture et les mots sont décisifs. Une meilleure connaissance du groupe est aussi indispensable, ce qui implique une meilleure connaissance de l’individu dans le groupe. Il est nécessaire d’être psychologue pour pouvoir prévenir et pressentir les réactions individuelles et/ou collectives. L’empathie trouve sa pleine place, l’éducateur est ne l’oublions pas dans un rôle social, éducatif, citoyen. Pour être crédible l’éducateur se doit d’être exemplaire, le premier reproche qui peut lui être adressé est son attitude sur le banc, il devient supporter, c’est l’éducateur du match, il ne laisse pas assez jouer, il souhaite tout contrôler et perturbe les joueurs en les bridant dans leurs expressions, croyant les motiver et les encourager il peut aboutir à une issue inverse en stressant et inhibant ses joueurs. L’évolution des préconisations en football d’animation avec l’introduction de la « pause-coaching » allait dans le bon sens, elle ne doit pas être abandonnée.. L’éducateur a un rôle public, certains veulent ne rien lâcher et se montrer intransigeant, d’autres ont tendance à donner l’impression de louvoyer, en écoutant faisant preuve d’une empathie appréciée.
Les points communs sont nombreux quel que soit la catégorie du joueur, et les premiers d’entre eux sont liés : 1. La FORMATION de L’ÉDUCATEUR, il faut inciter tous les intervenants à suivre les formations du District et les modules des catégories entraînées. 2. Multiplier les STAGES de RECYCLAGE pour donner un lieu d’échanges aux éducateurs des mêmes catégories, et des données pédagogiques. 3. Multiplier les relais de l’AMICALE DES ÉDUCATEURS, l’Association des éducateurs doit s’impliquer encore plus dans l’aide et le suivi des éducateurs. 4. VALORISER les comportements exemplaires (normaux). Notre trophée U13 va dans ce sens.
Croyez moi, il y a des progrès à faire chez beaucoup d’entre nous mais nous y sommes sensibilisés, c’est comme cela que nous allons avancer, progresser et évoluer positivement.
La Ligue de Paris Ile-de-France de Football et son Président, Jamel Sandjak, ont signé, ce samedi à Campus Morfondé, une convention les liant à l’Amicale des Educateurs de Football (AEF) représentée notamment par son Président régional, Fati Mehigueni.
A MORFONDE UNE SIGNATURE ESSENTIELLE POUR LA RECONNAISSANCE ET LA VALORISATION DES EDUCATEURS DES AEF DEPARTEMENTALES
Les passionnés de football le savent. Bien des années après on ne se souvient pas forcément des joueurs avec lesquels nous avons évolué. Mais on se souvient toujours de son éducateur. L’éducateur, et non pas l’entraîneur, a une place centrale dans notre football.
Il est le dépositaire et le transmetteur de valeurs qui vont bien au-delà du football, pierre angulaire, avec les parents et l’école, de l’ouverture au monde pour les plus jeunes. L’éducateur est souvent le premier à vous avoir donné le goût, non simplement du football, mais du collectif.
Ce sens du collectif c’est aussi l’objet de la convention signée, ce samedi en petit comité (crise sanitaire oblige), à Campus Morfondé par la Ligue de Paris Ile-de-France de Football, qui a fait de la dimension éducative le centre de son projet, et l’Amicale des Educateurs de Football en présence de son Président régional, Fathi Mehigueni, de son Secrétaire Général, Christian Pornin, et de son Trésorier, Gérard Bellehigue.
Un Président de l’AEF particulièrement satisfait par cette signature : « C’est un honneur et une fierté de signer cette convention avec la Ligue et son Président, Jamel Sandjak, que je sais sensible et proche du terrain de par son statut d’ancien joueur et éducateur. Cela fait un an et demie que nous travaillons sur cette convention et je dois dire que l’aide financière accordée par la Ligue de Paris Ile-de-France est la plus grande subvention de France s’agissant de l’AEF. Nous allons ainsi pouvoir développer nos trois projets essentiels. La reconnaissance et la valorisation des éducateurs. Améliorer l’accès des éducateurs aux formations nationales. Et valoriser le statut des éducateurs en les équipant et en les rémunérant mieux. Tout ceci en préservant cette formidable relation que nous avons déjà avec l’Equipe Technique Régionale de la Ligue. »
Des projets partagés par le Président de la Ligue, Jamel Sandjak : « J’ai souhaité organiser cette signature de convention à Morfondé, lieu symbolique des éducateurs et des éducatrices d’Ile-de-France. L’AEF est très important pour nous et c’est à ce titre que nous avons voulu également l’inclure dans le deuxième volet du prochain partenariat que nous signerons avec le PSG avec l’obtention d’une subvention annuelle. Nous avons aussi comme souhait d’installer, demain, un local de l’AEF à Morfondé. Cette volonté est la matérialisation de la longue histoire entamée entre la Ligue et l’AEF. »
Un partenariat fort entre deux entités majeures du football francilien qui contribueront par leur collaboration, leur dialogue, et leurs réflexions communes, encore plus au développement de ce football régional et du vivier de joueurs et de joueuses franciliens qui puise son excellence, reconnue dans le monde entier, dans le formidable travail des clubs et de leurs éducateurs.
Par Cyrille Legendre. Journaliste à la Ligue de Paris site internet Samedi 12 Décembre 2020.
Le Portugal enfin sacré champion d’Europe en 2016, le titre de champion de France du Monaco de Léonardo Jardim, l’énorme palmarès de José Mourinho sont des arguments suffisants pour nous interroger sur ce qui se passe depuis plus de 10 ans au cours d’entraîneur au Portugal. Ils ont tous un point commun : une méthode d’entrainement enseignée dans les facultés de Lisbonne et Porto. Son nom est la périodisation tactique ou plus vulgairement « la planification anthropologique ». Mais qu’est ce que la périodisation tactique ? Quelle différence avec la formation française ? Quels sont ses particularités ?… Nous allons répondre à ses questions à travers cet article.
Le professeur Victor Frade, l’homme d’une méthode
VICTOR FRADE du volley à Boavista puis à la Direction du FC Porto : Analyse universitaire
La périodisation tactique est apparue dans les années 90 au Portugal. Elle est l’oeuvre de Victor Frade , un professeur d’université. Il a vécu une carrière atypique puisqu’il a entrainé des sélections nationales de Volley avant de se consacrer au football à Boavista dans les années 80. Après Boavista, il deviendra directeur de la formation au Fc Porto.
Mais Victor Frade n’est pas uniquement un entraineur ou un enseignant, il est beaucoup plus que cela. C’est l’homme d’une méthode d’entrainement que Villas Boas, Jardim et Mourinho entre autres mettent en application au quotidien.
Comment peut-on définir la périodisation tactique ?
Jusqu’à présent, nous pouvions distinguer deux méthodes de travail.La méthode analytique ou les différents facteurs sont travaillés de manière isolés; José Mourinho définit la forme analytique comme : « de la répétition obsessionnelle des gestes qui ne correspondent jamais aux imprévus du match » . Ensuite la méthode intégrée ou le ballon est présent mais dont les objectifs ne sont pas très différent de la méthode traditionnelle. Enfin il y a la périodisation tactique qui se distingue des autres méthodes du fait de l’interaction de tous les facteurs, ou tout est travaillé simultanément.
La périodisation tactique est un système d’entraînement complexe visant à développer le projet de jeu appelé « modèle de jeu » lors de chaque séance tout en intégrant les facteurs présents lors d’un match à savoir : le physique, la tactique, la technique et le mental. En plus de cette interaction, l’entraineur doit avoir en tête un modèle de jeu bien défini qui va permettre de créer des certitudes chez ses joueurs.
Le modèle de jeu : le point de départ
“…La chose la plus importante dans une équipe de foot est d’avoir un modèle de jeu; une combinaison de principes qui procure de l’organisation dans l’équipe. Alors mon intention se tourne vers cela depuis la première journée d’entrainement…Jouer en équipe, c’est être organisé… ” José Mourinho
C’est le modèle de jeu et la dimension tactique qui guident toute la méthodologie d’entrainement. L’entraineur doit avoir une idée claire du football qu’il souhaite mettre en place, et avoir une idée claire de la manière dont il va la transmettre. A partir de ses idées de jeu et des caractéristiques individuels des joueurs, des grands principes, des sous-principes et des sous-sous-principes vont être choisis et développés dans les 4 moments du jeu ( TO, OF, TD, OD ). Ce sont l’ensemble des principes qu’il va transmettre à son équipe qui vont organiser son modèle de jeu. Il est essentiel que les joueurs les connaissent pour savoir les interpréter dans le jeu de l’équipe. Sur l’illustration ci-dessous, vous pourrez voir un grand principe de jeu avec ses sous-principes et sous-sous-principes afin de travailler l’organisation offensive.
Illustration n°1 : Exemple de grand principe de jeu lors d’un moment du jeu avec 3 niveaux d’organisation
Dans un second temps, il faut préciser que l’entraineur doit prendre en considération les facteurs ci-dessous lors de la création de son modèle de jeu. – Culture et histoire du club – Structure et objectif du club – Idée de jeu de l’entraineur – Système de jeu ( 4/3/3 ; 3/5/2 ) – Caractéristiques individuels des joueurs
Les particularités de la périodisation tactique
A – Le football ne peut se désintégrer
Effectivement le football ne peut se désintégrer en une tranche motrice, une tranche cognitive, une tranche affective, etc. Cette discrimination n’a aucune réalité sur le terrain. Dans la construction de son entrainement, l’entraineur utilisant la périodisation tactique doit toujours penser à une situation complexe : « On joue comme on s’entraine, et on s’entraine comme on joue. »Il traite le football dans sa complexité et non de façon dissocié.
B – Le ballon, l’outil indispensable
Avec la périodisation tactique, pas de footing dans les bois ou sur une piste d’athlé. Tout ça est à proscrire. Et pour cause, chaque exercice se fait avec le ballon. Pour quelles raisons ? « Un pianiste ne s’entraine pas en courant autour de son piano. Pour le football, c’est pareil » répond Jardim. Cet omniprésence du ballon est nouveau pour la France mais de plus en plus de coachs s’y mettent.
La préparation pure et dure ? Ca existe encore, mais ce n’est pas l’avenir. Dans la périodisation tactique, tout est décliné sous forme d’exercices, situations ou de jeux. Plus les joueurs touchent le ballon, plus ils progressent.
C – Diminuer l’incertitude du match
La périodisation tactique est une sorte de mise en pratique des situations de match à travers l’entrainement visant à améliorer les bonnes décisions et de comprendre le jeu. Ce qui est important, c’est de créer des problèmes aux entrainements, créer des situations de jeu pour accentuer certains mouvements en utilisant une variété de contraintes qui placent les joueurs ou il le faut pour développer certains aspects du modèle de jeu.
Chaque exercice proposé doit être utile à l’amélioration du travail en équipe. L’entraineur va donc créer des certitudes chez les joueurs en leur permettant de penser de la même façon.
Conclusion
La périodisation tactique a révolutionné la méthodologie en place dans les sports collectifs jusqu’aux années 90. La théorie de Frade met fin aux recettes dérivées du monde de l’athlétisme et à ses principes de progression linéaire axée jusqu’alors sur la mécanisation et la répétition. D’autres sports que le football se mettent à utiliser cette méthodologie comme l’actuel sélectionneur de l’équipe d’Angleterre de rugby Eddie Jones. Il est en train de révolutionner l’approche de l’entrainement selon la méthode inspirée du football et notamment mis au grand jour par José Mourinho… Et ce n’est surement qu’un début avant que d’autres sports collectifs s’y mettent !