Comment améliorer sa condition physique en s’amusant en toute occasion ? Le saut à la corde

Cet article provient du magazine du Conseil Départemental du 94 SPORT SANTE et PREPARATION PHYSIQUE du mois de Juin 2020.

Jeu pour les enfants et discipline sportive à part entière pour les compétiteurs, le saut à la corde est aussi utilisé à l’échauffement et en préparation physique notamment par de nombreux boxeurs.
– Quels sont les effets de la pratique du saut à la corde sur l’organisme ?
– Comment cette activité peut-elle permettre de développer la condition physique ?
– Quels exercices peut-on proposer aux sportifs pour cela ?

Le saut à la corde : éclairage anatomique et physiologique

Les systèmes mis en jeu :

  • Sur le plan articulaire
    Les hanches, les genoux, les chevilles et le rachis lombaire sont sollicités et doivent notamment absorber des contraintes mécaniques importantes. Bien qu’il existe un risque d’entorse de cheville, comme dans toute activité impliquant des sauts, celui-ci s’amoindrit au fur et à mesure de la pratique car la nécessité de passer la corde sans l’arrêter avec le pied stimule la flexion dorsale de la cheville, et ainsi lui permet de mieux se préparer à la réception du saut. Les membres supérieurs sont également sollicités, mais de manière qualitative. La pratique de la corde à sauter demande une importante coordination de l’ensemble du corps.
  • Sur le plan musculaire 
    Les muscles les plus quantitativement sollicités sont les muscles de la chaîne d’extension du membre inférieur : grands fessiers, quadriceps, triceps sural et ischios-jambiers. De plus, le gainage assuré par les grands droits de l’abdomen et les transverses, permet la stabilisation du tronc et donne ainsi une base solide à l’ensemble du corps. La stabilisation du bassin en situation d’appui unipodal est assurée par les moyens fessiers.
  • Sur le plan cardio-respiratoire
    Comme l’ont montré Town & Col. (1980) « le saut à la corde est un exercice très ardu », les valeurs moyennes de MET (Métabolic Equivalent of Task), qu’ils ont mesurées à différents rythmes, variaient de 11,7 à 12,5.

Le saut à la corde : éclairage biomécanique

Analyse biomécanique et musculaire du saut à la corde

Traduction du commentaire de la vidéo « Le saut à la corde peut améliorer l’élasticité et la résistance des muscles des membres inférieurs, réduisant les risques de blessures [Il], renforce les muscles du mollet et améliore l’élasticité des tendons et des fascias qui les entourent.
Les fibres musculaires des mollets se contractent presque en isométrie, tandis que les éléments collagènes des fascias et en particulier celles du tendon d’Achille, s’allongent et se raccourcissent comme une corde élastique. Lorsqu’elles sont étirées, les fibres élastiques des tendons emmagasinent de l’énergie. Lorsqu’elles sont libérées, les tendons reviennent rapidement à leur longueur initiale, libérant l’énergie emmagasinée.
Les mollets sont principalement impliqués dans le saut.
Le soléaire aide à la flexion plantaire de la cheville. Les fessiers et les quadriceps assurent la rigidité et minimisent la dissipation de l’énergie cinétique […] ».

Apprendre la corde à sauter en 1min30 avec Ilyes Debbah

Le saut à la corde : éclairage physiologique

Le saut à la corde est une activité de haute intensité. En effet, elle met en jeu des groupes musculaires importants par les rebonds répétés qui impliquent de s’extraire de la gravité juste après chaque réception. Ceci nécessite une dépense énergétique très élevée.

Le saut à la corde sollicite ainsi et intensément les métabolismes aérobie et anaérobie. Cette pratique exige beaucoup des capacités aérobies (femmes, 92% VO2max, hommes, 76-88%) et anaérobies (femmes, 100-106% des valeurs de lactate après un maximum d’exercice à vélo ; hommes, 58-72%) » (Quirk & Sinning, 1982).

Comme l’ont démontré Yamaguchi & Col. (2002), une fréquence de saut élevée (>92 sauts/min) entraîne un temps de contact avec le sol très court, ce qui entraîne une diminution du pic de force et ainsi une diminution des contraintes mécaniques sur les muscles et les articulations. Ces auteurs concluent qu’une fréquence de saut plus élevée entraîne ainsi une meilleure utilisation du cycle étirement-contraction, et donc de l’élasticité des tendons et des muscles. Ainsi, l’augmentation de la fréquence des sauts, dans une certaine mesure, n’entraînerait pas d’augmentation significative de la consommation d’oxygène (Quirk & Sinning, Op. Cit). Cependant, des fréquences extrêmement élevées demanderaient plus d’énergie, justifiant par ailleurs qu’une augmentation de la fréquence s’accompagne d’une diminution de la hauteur des sauts, car impliquant une dépense énergétique moindre.

Aussi, les éducateurs sportifs sont incités à n’exiger des débutants sédentaires que des rythmes lents leur permettant de progresser. En effet, comme le montrent Yoshida & Col. (2018), la dépense énergétique à une fréquence de 70 rotations par minute serait de 4,3 MET alors qu’elle serait de 8,6 MET pour 110 rotations par minutes, un rythme bien moins supportable par les débutants.

Comparaison du saut à la corde et d’autres activités aérobies

Saut à la corde vs sauts classiques, à l’échauffement : utilisant le five alternate leg bound  test, Makaruk (2014) a montré que chez des sauteurs en longueur de niveau national, un échauffement composé de sauts à la corde était plus efficace qu’un échauffement avec des sauts simples Par ailleurs, Trecoci & Col. (2015) ont montré que chez des enfants footballeurs, un échauffement à la corde à sauter induit de meilleurs résultats au Harre circuit test d’habileté motrice, ainsi qu’un meilleur équilibre dynamique unipodal, qu’un échauffement classique de football.

Saut à la corde vs Step : Ghosh & Kundu (2019) ont montré que, tout en étant aussi ludique et favorisant la persévérance, le saut à la corde à deux pieds est plus efficace pour améliorer la VO2 max que le Step.

Saut à la corde vs Jogging : Baker (1968) a montré que 10 minutes de saut à la corde tous les jours pendant 6 semaines améliore autant l’efficacité cardiovasculaire au Harvard step-test, que 30 minutes de jogging avec la même fréquence d’entraînement. Mais, ceci a été contredit par une expérience réalisée par Buyze & Col. (2015), précisant, en plus, que « le groupe de saut à la corde avait des taux de blessures et d’abandon plus élevés ».

Par ailleurs, Miyaguchi et al. (2015) ont montré que les enfants réalisant les meilleures performances en double unders réalisaient également les meilleures performances de sprint (sur 20m). Aussi, ces auteurs proposent d’utiliser le saut à la corde classique et le double unders comme un moyen pliométrique d’améliorer les performances en sprint chez les enfants.

Amélioration des qualités physiques

Il est possible de stimuler voire d’améliorer différentes qualités physiques par le saut à la corde.

Exercices « basique », « side-swing » et « double unders » démontrés par Ilyes Debbah

  • Relâchement musculaire : l’exercice « Side-swing » permet de relâcher les muscles du tronc. Ils peuvent s’enchaîner sans sauter ou comme dans la vidéo, en alternant mouvements des bras avec et sans saut. Cet exercice est utilisé en récupération active.
  • Proprioception : Ozer & Col. (2011) ont montré qu’un programme d’entraînement de 12 semaines de saut à la corde permettait une amélioration significative de la proprioception chez des joueuses de volleyball : « Ajouter du saut à la corde, aux programmes d’entraînement, améliore le repositionnement et la coordination des articulations ».
  • Endurance : le « Saut basique » en corde à sauter permet de travailler son endurance. Le rythme et la durée peuvent varier. Pour rester en aérobie, il faut utiliser un rythme assez lent (<90 sauts/min, cf. éclairage physiologique) sur une durée élevée. En outre, l’utilisation d’une corde plus légère et plus fine entraîne un cycle de tour de corde plus facile et rapide et donc une facilité à augmenter la fréquence des sauts, ce qui peut être utile pour allonger le temps de l’exercice pour développer l’endurance chez des sujets avec un minimum d’expérience de pratique (Azuma, 2016).
  • Détente verticale : Colakoglu & Col. (2017) ont montré que, chez des volleyeuses, un entraînement de 12 semaines de saut à la corde permettait une amélioration significative de la hauteur de saut, ainsi qu’une diminution de la masse graisseuse.
  • Explosivité : L’exercice « Double unders », que l’on retrouve beaucoup en cross-training, engage le train inférieur et travaille les muscles en pliométrie car le contact au sol est très court. Cet exercice permet d’améliorer l’explosivité. De tels exercices de saut à la corde permettraient d’améliorer la puissance musculaire sous sa forme d’expression explosive, ainsi que l’efficacité du cycle étirement-contraction, au bénéfice de la vitesse des déplacements en saut et en course (Wilson & Flanagan, 2008). Utilisés à l’échauffement, ils permettraient aussi d’améliorer la raideur musculo-tendineuse diminuant ainsi les risques de blessure des membres inférieurs (Ibid).

En effet, l’étude de Miyaguchi & Col. (2014) conclue que les exercices de corde à sauter peuvent être un bon moyen de développer les capacités du cycle étirement-contraction, notamment avec l’exercice des double unders, qui utiliserait environ 70% de la capacité du cycle étirement-contraction. Le cycle étirement-contraction induit par le saut à la corde permettrait de développer la capacité de libérer plus de force et plus rapidement, donc la puissance.

Il est aussi possible d’améliorer les capacités de bondissement en faisant varier les hauteurs de saut et leurs répétitions en séries plus ou moins longues et espacées.

Conclusion

Ludique et efficace, le saut à la corde peut être pratiqué en toutes occasions et de façon ludique pour améliorer sa condition physique.

Comme la course à pied, il est possible de faire des efforts : en continu, en variation d’allure ou d’intensité, en contraste de phase et même en fractionné à plus ou moins haute intensité.

Mettant en jeu tout le corps avec très peu de matériel, cette activité permet ainsi d’entretenir voire de développer l’endurance cardiovasculaire mais aussi la coordination, la proprioception, la détente et l’explosivité (Cavalier, 2017).

Juliette CAVALIER*, Ilyes DEBBAH* & Rachid ZIANE
 

* Masseuse-kinésithérapeute diplômée d’Etat, Juliette CAVALIER est aussi titulaire d’un Master de recherche en STAPS « Psychologie, Contrôle Moteur, Performance Sportive ». Elle est également 3 fois championne de France et championne du monde de Double dutch.
* Titulaire de la Licence Pro « Métiers de la forme – Responsable d’équipe et de projets », Ilyes DEBBAH est aussi 6 fois champion de France de saut à la corde et champion du monde de Double dutch.

Références :

  • Azuma, A. (2016). Effects of different types of ropes on jump cycle while skipping. Research Reports : 87-1 : 197-194.
  • Baker, J.-A. (1968). Comparison of rope skipping and jogging as methods of improving cardiovascular efficiency of college men. Research Quarterly. American Association for Health, Physical Education and Recreation. 39(2).

ENTRAINEMENT ET FOOT DE RUE!

Un entretien passionnant

CARLOTA TORRENTS est une enseignante de l’Université d’Education Physique de Lleida (Espagne), pour NOSOTROS elle a voulu expliqué les contraintes et la créativité du joueur de football dans le club de Foot et dans le Foot de Rue. Une étude très interessante de l’Association d’Alilou ISSA grand passionné de NOSOTROS.

NOSOTROS. Une association pour aider les éducateurs à mieux comprendre le Foot et progresser

Professeure à l’Institut National d’Éducation Physique de Catalogne (INEFC) et entraineure nationale de Gymnastique Rythmique (RFEG), Carlota Torrents est l’une des références dans les domaines de la compréhension et de l’interprétation du sport comme un phénomène complexe.

Auteure, avec Natalia Balagué, de l’excellent Complejidad y Deporte (La complexité et le sport), elle est aussi à l’origine ou co-auteure de nombreux papiers sur les thèmes de la créativité, les systèmes dynamiques et l’entrainement, l’expression corporelle ou encore la manipulation des contraintes comme moyen, favorisant l’émergence de réponses fonctionnelles.

Nosotros a profité de cet entretien pour essayer de « définir » le rôle et la place de la créativité dans le football.

La créativité semble être un sujet à la mode, notamment dans le sport et surtout le football, comment définiriez-vous ce terme ?

Bien que la créativité soit souvent décrite d’un point de vue cognitiviste, la littérature scientifique définit la créativité comme une compétence dans la réflexion et non une compétence cognitive, c’est à dire une capacité à penser de manière originale tout en étant également fonctionnelle. Il n’est donc pas utile de proposer des réponses originales, si elles n’ont pas de fonction. En résumé, si la créativité n’est pas fonctionnelle, elle ne sert à rien.

Cette définition est aussi valable pour des activités « intellectuelles », mais dans le sport, ce dont nous avons besoin, c’est de pouvoir donner des réponses variées, originales, surprenantes. Il ne s’agit donc pas, seulement, d’une capacité de réflexion, c’est aussi une capacité motrice.

« La littérature scientifique définit la créativité comme une compétence dans la réflexion et non une compétence cognitive, c’est à dire une capacité à penser de manière originale tout en étant également fonctionnelle »

Il faudrait donc une définition qui tienne compte de la personne dans son ensemble et de sa relation avec l’environnement, car dans un sport d’opposition, vous êtes constamment en relation avec d’autres personnes et vous devez répondre à cela de manière improvisée, et à l’instant T, ce qui constitue une grande différence.  

Dans le sport et notamment le football, l’idée est de réduire cette part d’improvisation, voire d’incertitude. En ce sens la créativité peut-elle venir télescoper ce principe de contrôle ? 

Bien sûr, l’entraineur aimerait que tout se passe comme il l’a prévu, mais en réalité, quel pourcentage de ce qui arrive dans le jeu a été prévu au préalable ?

Un pourcentage très faible, non ? 

Cette question a été étudiée et même si cela n’a pas été publié, les études montrent très clairement que sur l’ensemble des choses que l’entraîneur a dans la tête, un pourcentage infime se produira, étant donné que l’équipe adverse, fera en sorte que ce qui a été  prévu, ne se produise pas.

Bien sûr, si vous jouez contre une équipe d’un niveau inférieur à la vôtre, il est possible que ce que vous aviez prévu, se produise, plus facilement et dans des proportions plus importantes. Mais généralement ce n’est pas le cas. Les championnats étant plus ou moins homogènes, en termes de niveau, il y a peu de chance que ce qui a été prévu, se réalise.

« Il faut former ses joueurs pour répondre à cette incertitude »

Au fil du temps et avec l’expérience, vous pouvez évidemment sentir un peu les choses, mais pas la manière précise dont les joueurs réagiront. Il faut donc, former ses joueurs pour répondre à cette incertitude. Si tous les entrainements sont conçus de manière à ce que les joueurs répondent toujours de la même façon à une situation donnée, lorsqu’ils seront confrontés à une situation « nouvelle », comment feront-ils ?

Est-il nécessaire de « cultiver » la créativité dans un sport collectif comme le football, qui est basé sur l’improvisation, comme tout sport collectif d’ailleurs ? Oui et non. C’est un sport collectif comme la natation synchronisée ou la gymnastique rythmique par équipe, mais il y aura toujours bien plus d’improvisation dans un sport d’opposition comme le football!

Quand vous évoquez les sports d’opposition, vous faites référence aux activités d’espace partagé comme l’a formalisé Francisco Seirul·lo ? 

Le sport d’opposition est un sport l’improvisation, qu’il s’agisse d’espace partagé ou non. Au volley-ball il y a une part d’improvisation, même si elle n’est pas aussi importante que dans le football. Au badminton et au tennis, il y a aussi de l’improvisation, comme dans toutes les activités où il y a de l’opposition.

« Pour définir la créativité, je prends en compte l’interaction de la personne « créative » avec l’environnement dans lequel elle interagit »

Au regard de votre définition, vous semblez insister sur  le rapport à l’environnement et l’idée de processus plus que de produit. Peut-on percevoir ici une approche écologique, systémique de cette notion de créativité ?

Oui, bien sûr. Pour définir la créativité, je prends en compte l’interaction de la personne « créative » avec l’environnement dans lequel elle interagit, mais pour avoir une meilleure compréhension de ce qu’est ici l’environnement.

En football, l’environnement est en partie composé de l’équipe adverse et des partenaires qui interagissent avec vous, en vous donnant des réponses. Le joueur va donc s’adapter, en proposant aussi des réponses, qui vont entrainer une cascade de décisions.

Il n’y a donc pas de décision, au sens MA décision. La décision prise à un instant, dépend de celle prise auparavant et dépend de celle de l’équipe adverse, donc ce n’est pas seulement le joueur qui décide, en fonction de lui et de ses éventuelles possibilités.

Le sport d’opposition est, en ce sens, très différent de l’écriture d’un poème, par exemple. La poésie est une activité où vous avez le temps d’apprécier tranquillement les rimes, pour ensuite décider laquelle est la meilleure, gommer et recommencer. Quand, il s’agit de répondre dans le jeu, vous n’avez pas ce temps et la prise de décision doit être très, très rapide, pratiquement instantanée, sans respecter les phases du processus de création, puisque dans les sports d’équipe, il n’y a pas de temps pour ces phases.

En football, le produit c’est votre corps en mouvement. Vous en faites partie et on ne peut donc pas séparer les choses, car en même temps, vous faites aussi partie du processus, ce qui est assez complexe….

Vous dites que la créativité se matérialise de manière quasi instantanée, finalement sans en être conscient, peut-on revenir sur cet aspect ?

Il y a un lien avec la conscience, parce que le joueur peut avoir une intention de départ qui influencera ses décisions. L’entraineur peut aussi avoir des intentions qui influenceront le joueur, tout au long du match. Mais en réalité, les intentions diverses (joueurs, entraineurs, adversaires) seront énormément conditionnées par les événements du jeu. Ainsi, l’intention interagit avec les actions à réaliser, à chaque instant. C’est pourquoi, il est possible que l’intention initiale soit bien présente, mais qu’au final, vous ne la suiviez pas.

 Je suis aussi consciente, qu’il est très difficile de savoir ce qui se passe dans le cerveau quand on joue au football. Néanmoins il y a des études, non issues des sports, qui montrent qu’en musique par exemple, lorsque les musiciens improvisent, les régions du cerveau qui sont activées sont davantage celles qui sont reliées aux activités inconscientes.

Donc, quand vous êtes dans cet état de « flow », que vous êtes vraiment bien dans l’instant présent, que vous vous sentez vraiment à l’aise avec ce que vous faites, ce sont ces zones du cerveau qui sont davantage activées. Évidemment, cela heurte un peu l’idée que l’on prétend toujours faire ce que l’on a décidé de faire dans chaque situation, parce que le « flow » ne fonctionne pas ainsi.  

Si vous étudiez le fonctionnement du cerveau, bien que nous en sachions finalement assez peu, certaines études montrent très clairement que les régions du cerveau qui sont activées chez les sportifs en mouvement, sont presque les mêmes que chez les musiciens, alors qu’eux ne bougent pas.

Et en plus, il n’y a personne pour vous voler votre instrument (rires).

Oui, oui c’est très vrai (rires).

La créativité est donc en étroite relation avec l’environnement, bien que le terme de milieu semble plus approprié, puisqu’en français le mot environnement laisse à penser que le sujet se trouve un peu à l’extérieur alors que le milieu sous-entend « l’immersion ». Traditionnellement, la créativité est envisagée comme quelque chose d’inné.  On viendrait au monde en étant un créatif ou pas. Or, pendant la période de confinement, on a pu observer que, sans l’impact quotidien de l’école les enfants semblent être (re)devenus créatifs. Peut-on faire un lien entre cette absence d’école et ce regain de créativité ?  

Eh bien, je ne suis pas tout à fait d’accord !

Parfait, expliquons-nous (rires) 

Sur les réseaux sociaux, par exemple, il y a beaucoup de gens super créatifs, qui publient des choses où vous dites « wow ». Mais c’est aussi le cas, le soir, lorsque vous lisez une histoire à vos enfants. Vous devez être créatif dans mille situations de votre vie.

En revanche, ce que nous ne faisons pas forcément, c’est nous exprimer de manière créative. En tant qu’adulte, nous n’utilisons plus la dimension artistique de la créativité, telle qu’on pourrait l’envisager dans le jeu, que nous avons en général abandonné. Cependant, il y a des milliers de situations du quotidien dans lesquelles nous sommes créatifs et même plus créatifs que nos propres enfants.

Je crois que nous sommes tous créatifs, mais que nous sommes un peu prisonnier, au moment d’exprimer librement notre créativité, puisque nous n’en n’avons plus les moyens comme à l’école, à travers la danse, le chant, l’écriture, la peinture. Tout cela nous a été enlevé, n’est-ce pas ?

L’éducation et l’école, la volonté et d’une certaine manière la « pression » de faire les choses correctement, freinent notre créativité, parce que si vous n’êtes pas performant dans ce que vous faites, vous laissez tomber.

« On ne peut pas concevoir la créativité sans les nombreuses et coûteuses tentatives préalables »

Je dis cela parce que, je ressens aussi cette pression. Alors, face à cette situation, que dois-je faire? Quelles sont les activités que je préfère ? Eh bien, j’aime les activités où je réussis et celles où je réussis mieux que les autres. Par exemple, je dessine très mal, mais peut-être que je pourrais très bien laisser libre cours à mon imagination et me sentir mieux en dessinant, même si mes dessins sont horribles. Il ne faut pas les mettre de côté, au contraire, il faut s’y remettre pour s’améliorer.

C’est difficile, mais on ne peut pas concevoir la créativité sans les nombreuses et coûteuses tentatives préalables. Je crois que ces tentatives, sont surtout liées à la nécessité de faire quelque chose de différent, pour ne pas faire ce que les autres font. C’est ce besoin, qui nous pousse à chercher d’autres choses qui nous plaisent, non ?

Les enfants le font en permanence. Par exemple, si vous les laissez longtemps devant un écran, ils s’adapteront  et s’amuseront. Mais si vous leur enlevez la tablette, ils chercheront à faire autre chose et ils développeront davantage leur créativité.

Pour revenir, au sujet et le lien avec l’école, je crois que cela dépend beaucoup des écoles même si dans la plupart, continue à prédominer le modèle de la volonté de tout bien faire, avec le même rythme pour tout le monde et peu d’individualisation de l’éducation. Au final, l’école convient bien à ceux qui réussissent en lecture, en écriture et en mathématiques. En revanche les enfants qui ne réussissent pas dans ces disciplines, l’école ne leur convient pas, en tous les cas c’est comme ça en Espagne.

En France il y a aussi une culture très élitiste de l’école et un mode d’enseignement très vertical bien que les choses progressent énormément. L’école semble éteindre la créativité des adultes de demain, d’autant que traditionnellement la créativité semble être plus liée aux activités artistiques ou la gymnastique. Mais peut-on considérer qu’il y a une part prépondérante de créativité dans les sports collectifs comme le football, car au final la partie artistique du football ne rapporte rien au tableau d’affichage ? 

La créativité, lorsqu’elle est associée à la dimension « artistique » (comme dans le patinage), n’est pas quelque chose de créatif, puisqu’elle est davantage en lien avec l’art.

« Dans un sport d’opposition, il faut sans cesse clarifier l’incertitude »

Dans les sports d’opposition, il y a évidemment une réelle place pour la créativité. Il est vrai que la créativité est aussi nécessaire dans les sports artistiques puisqu’il faut très souvent créer une chorégraphie, par exmple. Pour faire un dessin, il faut d’abord le créer et pour cela il faut être un peu créatif. Même si à certains moments, il faut s’adapter et le changer, en général, il faut être moins créatif si l’on peut dire, « dans l’art » que dans un sport d’opposition où il faut sans cesse clarifier l’incertitude. Une incertitude à laquelle il faudra répondre. Si le joueur y répond de manière créative, c’est mieux, car il faudra l’être pour surprendre l’adversaire. Donc la créativité fait partie intégrante de la performance.

Comme nous le disions précédemment, il y a un certain degré d’improvisation dans le football et nous avons le sentiment que la créativité peut être préjudiciable à la performance, surtout au plus haut niveau ou pire dans le football de jeunes. 

C’est possible. Pourtant la créativité se prête vraiment au football, notamment pour éliminer son adversaire, pour obtenir la supériorité numérique, pour marquer un but… En résumé, pour surprendre l’équipe adverse et faire des choses auxquelles elle n’est pas préparée. Vous ne pouvez donc pas dissocier la créativité de la performance. Selon vous, pourquoi la créativité est considérée comme préjudiciable à la performance ?

Elle est considérée ainsi parce qu’elle est associée à la désorganisation, alors que dans le même temps le rôle de l’entraîneur est d’organiser les choses, de mettre en place une organisation du jeu, de placer les joueurs de façon rationnelle sur le terrain etc. La créativité  semble faire peur, parce qu’elle vous oblige à sortir de votre zone de confort, car elle est difficilement mesurable, maitrisable, contrôlable. 

Exactement, et il y a énormément de pression, surtout dans les sports les plus médiatisés, car cette pression transforme la vision que l’on a de l’entraineur.

Je crois que l’entraineur n’est pas toujours celui qu’il semble être, mais qu’il a besoin de projeter cette image de celui qui organise tout, contrôle tout, maitrise tout. Je veux dire par là que les médias, notamment, ne comprendraient pas, qu’en réalité, la solution ne soit pas celle qui est partagée  avec eux. Évidemment qu’un entraîneur doit avoir les idées claires sur ce qu’il veut et sur ce qu’il veut voir sur le terrain, mais ça n’en fait pas pour autant un entraineur qui sait tout ce qui va se passer.

Mais cette posture n’est pas bonne pour les médias, pour les journalistes. Comment leur expliquer que tu ne sais pas?

La solution, c’est beaucoup de pédagogie, mais pas envers les médias parce que c’est un travail de très longue haleine…

Alors, il faut faire semblant d’une chose et en faire une autre. Je pense que, surtout au très haut niveau, ils sont obligés de montrer à la presse, des choses qui sont très différentes de ce qu’ils font réellement. Ils proposent des images qui font toujours plaisir aux médias: des joueurs à l’échauffement, à l’entraînement, etc. Mais tout cela est fait pour la presse.

Souvent, cela n’a rien à voir avec ce qui se passe ensuite sur le terrain, car aujourd’hui encore, cela heurte un peu les mentalités, tout comme les écoles libres que l’on paie cher pour que les enfants ne reçoivent aucune consigne !

Ce genre de croyance signifie que, pour être un bon entraîneur, il faut dire tout ce qu’il faut faire, mais ce sont juste des croyances, surtout dans un sport médiatique où les entraineurs ont un métier très exposé et notamment sur les consignes données aux joueurs. Mais au final ils n’ont pas forcément besoin de le faire.

La limite entre la liberté des joueurs, leur créativité dans un certain cadre et la désorganisation peut apparaître parfois comme très mince, mais la créativité collective s’entraine-t-elle ? 

Oui, bien sûr, si votre approche est de tout dicter aux joueurs, cela va forcément heurter le comportement créatif, parce que les joueurs peuvent parfois évoluer d’une manière très différente de votre façon de fonctionner, car vous n’êtes pas à leur place. Pour favoriser la créativité, il faut d’abord accepter qu’il n’existe pas de boule de cristal ou de formule magique, car vous ne pouvez pas savoir comment chaque joueur peut réagir.

« Pour développer la créativité, il faut d’abord que l’entraîneur et le joueur partagent la même perspective et qu’ils tolèrent la diversité des réponses »

Il faut accepter de ne pas être un magicien, mais une personne qui accompagne les joueurs. Être un concepteur d’opportunités de progression et dont les séances seront autant d’opportunités de progression que vous offertes aux joueurs.

Oui, c’est évident. Mais au final, c’est un peu un piège parce que celui qui a le pouvoir de décision, c’est l’entraîneur et c’est lui qui va choisir qui jouera ou non. Et cette perspective, peut-être un obstacle à la créativité des joueurs parce qu’ils peuvent se sentir jugés en permanence.

Bien sûr, c’est pourquoi pour développer la créativité, il faut d’abord que l’entraîneur et le joueur partagent la même perspective et qu’ils tolèrent la diversité des réponses. Sans cette autorisation préalable, c’est impossible. Mais comme nous le disions auparavant, le climat idéal pour favoriser la créativité est difficile à installer parce que, la personne qui guide le processus d’apprentissage doit faire preuve de confiance et doit accepter cette diversité dans les réponses données par les joueurs.

« Je crois que l’entrainement peut être plus riche que le foot de rue dans le développement de la créativité, s’il nous permet d’avoir plus facilement de la variabilité dans les réponses, surtout si l’entrainement est dirigé par quelqu’un qui observe sans forcément intervenir »

Si en tant qu’éducateur, vous voulez constamment imposer les réponses que les joueurs doivent donner, alors le processus de créativité est tué dans l’œuf. Cette confiance, c’est l’ouverture indispensable, elle est nécessaire pour que la créativité se développe, toujours et encore, mais elle peut également être favorisée avec l’aide d’une personne qui la limite, même si c’est plus difficile, c’est intéressant. Une chose est certaine, pour susciter la créativité des joueurs, l’entraineur doit offrir cette ouverture d’esprit

Au final, pourrait-on dire que pour faire preuve de créativité sur le terrain mais aussi en dehors et notamment dans les relations humaines, le rôle de l’entraîneur est d’offrir aux joueurs de « l’amour » (rires) ?

Oui, aussi. En plus du respect (rires). L’entraineur doit guider, il doit montrer le chemin même s’il est nécessaire de sortir des sentiers battus pour voir jusqu’où ce jeu peut aller. Évidemment que l’entraineur doit indiquer aux joueurs une direction, mais dans cette direction il doit y avoir plusieurs réponses possibles. Je crois que l’entrainement peut être plus riche que le foot de rue, le jeu complètement libre, dans le développement de la créativité, s’il nous permet d’avoir plus facilement de la variabilité dans les réponses, surtout si l’entrainement est dirigé par quelqu’un qui observe sans forcément intervenir.

En revanche, si lors de l’entrainement les réponses des joueurs sont toujours les mêmes, qu’elles sont « stables », alors là l’entraineur doit intervenir pour créer de la variabilité, pour que les joueurs explorent. En ce sens, l’entraineur a une fonction vitale quand il observe.

Lorsqu’il y a une stagnation, que faisons-nous des joueurs pour qu’ils continuent à grandir ? C’est pour cela que l’observation est fondamentale, car notre œil est le témoin et je pense que cette fonction est indispensable pour un entraineur, comme je crois aussi qu’une séance d’entrainement bien conçue peut être beaucoup plus efficace que de jouer dans la rue en total liberté, sans personne qui observe attentivement.

En tous les cas, l’entrainement dans ces conditions d’observation, devrait être plus efficace que le jeu dans la rue. Si ce n’est pas le cas, c’est un signe que la méthode d’entrainement n’est pas bien maîtrisée.

C’est-à-dire qu’il y aurait un paradoxe au sujet des tâches ouvertes (tâches sans contrainte), ce type de tâche qui limiterait donc la créativité des joueurs ? 

Non, il n’y a pas de formule magique, et je ne pense pas qu’il faut toujours proposer des tâches ouvertes ou des tâches fermées. Ce n’est pas un but en soi. Maintenant, quand vous observez une tâche ouverte, que se passe-t-il ? Nous avons souvent recours aux réponses habituelles, il n’y a pas de bonne ou mauvaise réponse, mais il est très probable que cela se produise comme ça, que les joueurs répondent un peu toujours de la même manière.

C’est pour cela que l’entraineur est là, pour observer pour modifier quelque chose, pour que les joueurs sortent de leurs habitudes et qu’ils explorent d’autres solutions et élargissent leur palette.

On a souvent la tentation de proposer un jeu libre, ou une séance libre pour offrir de la liberté aux joueurs et favoriser leur créativité. Mais sans contrainte, ne limitons nous pas les comportements exploratoires ? 

Si votre équipe est dans un jour « sans », ou que vous sentez qu’elle est un peu moins bien sur le plan émotionnel, peut-être que ce type de situations conviendra. De toute façon, il y a toujours des contraintes, puisque chaque joueur est soumis aux règles du jeu et que celles-ci sont clairement contraignantes.

Alors oui, cela ne va pas aider nos yeux à mieux observer, mais sur le moment cela peut aider. Je pense que ce type de situation, en proposant des contraintes pertinentes, est plus favorable au travail exploratoire. Plus nous varions les conditions, plus nous modifions les contraintes, plus les réponses risquent d’être variées, plus cela fera émerger de la variété dans le jeu.

Le COACH « MENTOR » et La confiance

Le « MENTOR » est le coach qui avec expérience, PROTEGE et ACCOMPAGNE un joueur en DEVENIR.

La relation qui va s’établir entre le joueur et son coach passe au premier plan.Les valeurs caractéristiques sont la solidarité intergénérationnelle et la réciprocité, chacun s’enrichissant de l’échange avec l’autre. Le Mentor respecte dans tous les cas le principe du management équitable, basé sur l’égalité des personnes et la hiérarchie des fonctions. Il recherche la confrontation des points de vue et non l’affrontement des personnes. Chacun dans ce management doit assumer les responsabilités et devoirs de sa fonction.

Guus HIDDINK le néerlandais fait partie de cette espèce rare d’entraîneurs qui font l’unanimité partout pù ils passent.

  • Salomon KALOU: -« Avec lui tout le monde donne le meilleur. »
  • Mickaël BALLACK:  » Il a un réel charisme et une forte personnalité ».

Le mentor tire le meilleur du groupe parce qu’il est dans l’accueil de la différence. Il connait très bien se sjoueurs et les aide à être autonomes, et à s’impliquer dans leur propre préparation. La confiance étant mutuelle qui évite les interprétations et le prêt de mauvaises intentions à l’autre.

Si la confiance mutuelle est installée, lorsque le coach veut convoquer un joueur celui-ci se dit qu’il a peut être besoin de son avis, il adopte une attitude positive. Si l aconfiance mutuelle n’est pas installée, il se dit naturellement qu’il veut peut être l’engueuler, il adopte une position négative.

GAGNER LA CONFIANCE TRANSPARENCE ET AUTHENTICITE sont les maîtres mots quand il s’agit d egagner la confiance des joueurs. Le mentor ne fait pas de rétention d’ information. Il évite l’évitement, il exclut les non-dits. Il aborde tous les sujets, même les plus tabous.Il sait que le sjoueurs peuvent affronter bien plus de vérités qu’on ne le croit.

Le joueur attend d’un entraîneurde la franchise et de la clarté dans ses propos: il n’y a rien de pire qu’un coach qui voudrait manipuler son groupede joueurs pour conserver son autorité; l’autorité est naturelle lorsqu’on applique le franc parler, avec éducation.

ACCORDER LA CONFIANCE n’est surtout pas le fait de titulariser. Le groupe a besoin de tous les joueurs, titulaires d’un jour ou de toujours, remplaçants d’hier ou d’aujourd’hui, ainsi que d etous les membres de l’effectif. LE mentor manifestera de la confiance à chacun de ses joueurs, en précisant en quoi, pour quoi et pour quand il lui fait confiance.

Ce peut être de la confiance accordée pour effectuer des progrès dans tel secteur de jeu, avec un contrat de progrès clair, précis, planifié et validé par les deux parties. Ce peut être de la confiance accordéepour respecter en compétitionles consignes collectives. Ce peut être de la confiance accordée à un remplaçant du moment pour rester motivé comme jamais. Ce peut être de la confiance accordée à un titulaire pour accepter d’être remplacé en cours de match et encourager son suppléant.

Claude ONESTA le sélectionneur national de Handball, a été depuis sa prise de fonction de solliciter et d’associer les joueurs à certains choix, à les responsabiliser dans le jeu, dans le projet et dans le quotidien du groupe. Il est dificilement envisageable que les joueurs puissent ne pas mettre du coeur à l’ouvrage si certaines séquences ont été concues par eux mêmes. Responsabiliser les joueurs génére plus que la motivation: l’implication.

LE MOTIVE S’OCCUPE, L’IMPLIQUE SE PREOCCUPE.

Les deux points qu’il avait choisis étaient:

  • la confiance accordée pour réfléchir et faire des propositions de nouvelles séquences d’entraînement
  • la confiance accordée pour réfléchir et faire de spropositions de choix de jeu en compétition.

Article tiré du livre de Patrick CHANCEAULME Les entraineurs sont ils entrainés? Collection New PEPS

PROJET DE CLUB inspiré par Patrick CHANCEAULME.

LE PROJET SPORTIF DU CLUB POUR UN COACH BATISSEUR EST TRES IMPORTANT, IL VA MONTRER LE CHEMIN AUX DIRIGEANTS ET AUTRES COACHS, MAIS AUSSI AUX JOUEURS ET LEURS FAMILLES.

L’ARTICULATION DU PROJET SPORTIF SE FAIT AUTOUR DE PLUSIEURS AXES:

UNE AMBITION SPORTIVE qui va être développé sur du moyen et long terme (3 à 10 ans). Il convient qu’elle soit ambitieuse mais réaliste, qu’elle soit partagée par tous les acteurs majeurs du club, voire les principaux partenaires.

DES OBJECTIFS SPORTIFS INTERMEDIAIRES qui resteront progressifs et réalistes.

DES VALEURS MORALES qui doivent rester avec l’identité régionale. toute valeur étant générique, du domaine de la déclaration d’intention, elle mérite d’être illustrée au travers du projet sportif par des comportements concrets à adopter.

UNE POLITIQUE SPORTIVE QUI COMPORTERA 5 PLANS BIEN DISTINCTS

  • le plan sportif Politique de préparation technique, physique, tactique, mentale.
  • le plan Ressources Humaines Politique des effectifs, recrutement, décryptement, formation, accompagnement, tutorat.
  • le plan d’organisation interne QUI FAIT QUOI ? Règlement intérieur, Sécurité
  • le plan logistique et grands projets Eqipements, Matériel, Déplacements, Grands projets.
  • le plan des relations externes Partenaires financiers,Médias,Image, Arbitres, Organismes de tutelle.

Le manager du Projet reçoit les moyens de sa politique mais en contre partie il a l’obligation de rendre des comptes.

LE COACH BATISSEUR

L’exemple immédiat est Guy ROUX, un personnage charismatique. 44 années passées à Auxerre, parti de la DHR, il a conduit le club de l’Yonne jusqu’à l’Elite du football professionnel français, puis dans les joutes européennes.

Cet homme du terroir, a montré diverses formes d’intelligence, à la fois logique, opérationnelle et scénique. Il faut toujours que les joueurs adhèrent totalement à mon projet. Je dois réussir à les convaincre par mon autorité naturelle. Cet entraîneur « bâtisseur », a souvent agi avec l’attitude d’un bon père de famille. Le batisseur s’incrit dans la durée, il recherchera davantage la progression que la perfection. Le couple formé avec le Président doit être solide, et la confiance est essentiel. Nous aborderons la Confiance dans un prochain article.

Toute sanction doit être le fruit de l’intelligence et non d’une réaction hative et nerveuse. Elle doit être juste et motivée. Elle doit être constructive , je ne peux pas me punir moi-même. Il est absurde de punir une difficulté physique et psychologique que l peur, l’incompréhension et autres notions dont les joueurs sont peu ou pas responsables. La sanction doit rester brève et rare pour être efficcace.

Le joueur Eric CANTONA n’a jamais été facile à coacher. Face aux multiples accès de fièvre de son joueur, Guy ROUX a toujours eu la présence d’esprit de s’adapter l’individu plutôt que de le prendre de front.

PSYCHOLOGIE, EMPATHIE, ECOUTE, MAINTIEN DU CAP SONT LES ATOUTS DU BATISSEUR

COACHING :MANAGERAT DE L’HUMAIN

Le coach de demain sera un manager de l’humain, au moins autant qu’un homme de terrain.

Nous autres, vous comme moi, technicien d’aujourd’hui, sommes déjà des éducateurs du passé, voire des entraîneurs dépassés; Pourquoi? Les universitaires espagnols de 23 ans à moins de 30 ont su lire les grands théoriciens français, comme Delaplace ou les modèles d’Apprentissage de Gréhaigne.Le Handball avec Claude ONESTA et Daniel Costantini ont apporté à leur sport des titres en mettant les variables affectives et psychologiques au centre de leurs préoccupations. Didier DESCHAMPS et la Cellule Performance de la FFF ont su utiliser d’autres modèles pour construire la Sélection Nationale.

Communiquer c’est gagner, ce levier puissant pour prédisposer les individus, plutôt que d eles indisposer ( Manager….un métier à part entière – Chanceaulme)

Une bonne communication permet de sceller une relation de confiance.Elle conditionne la qualité du groupe et donc ses performances.

Le rôle d’un préparateur mental doit être parfaitement bien explicité pour que le coach ne le ressente pas comme un potentiel successeur avide de prendre sa place, mais un complément utile voire indispensable pour libérer certains joueurs, d’une charge interne utile à déverser auprès d’un confident.

OBSERVER ET ECOUTER, c’est déjà communiquer!

Ces deux actions sont les bases solides d’un managérat efficace. La réussite d’un manager, d’un coach sera jugé sur l’intérêt qu’il porte au bien-être physique et psychologique de ses joueurs, donc à ce qu’ils expriment par l’attitude corporelle et par le langage. Sa réussite repose en grande partie sur ses qualités à donner sans partage, donner de l’estime, donner du respect, donner de la reconnaissance,donner de la même façon à tous, comme les parents peuvent donner leur amour à chacun de leurs enfants.

Le coach, le manager pour avoir un véritable impact sur ses joueurs doit s’intéresser à leurs attentes et à leurs besoins. L’entretien, le dialogue, la relation verbale en face à face, permet d’écouter, le joueur exprime clairement ou maladroitement parfois, des idées, des arguments, les émotions, le ressenti. Ce dialogue est essentiel et les modes de communication actuels via des SMS ou des phrases écrites sur les réseaux sociaux, ne sont pas du tout productifs et trop impersonnels, la compréhension pouvant être différente du sens de celle voulue par son auteur.

Aujourd’hui obnubilés par le résultat, les éducateurs ont désappris à écouter et à observer. Pour une majorité d’entre eux ils ne retiennent que ce qu’ils ont envie d’entendre ou de voir. L’essentiel, le reste est trop souvent négliger parce qu’ils sont pris par leurs routines, et leurs croyances. Cela se passe souvent de façon inconsciente.

Observer et Ecouter sont deux comportements qui demandent un sérieux apprentissage. Il n’est pas aisé d’être dans l’écoute et l’observation du présent, si on n’y a pas réflechi avant.

En lisant mes propos vous allez vous poser la question: Et moi? Suis-je suffisament à l’écoute de mes joueurs? Mes observations sont elles sélectives?

Mon empathie existe-t-elle vraiment? Ai-je de l’empathie?

Les réponses exactes n’existent pas, mais se poser la question est déjà un pas en avant, pour devenir un coach de demain.

N’hésitez pas à nous poster vos commentaires ci dessous. Bonne reflexion

ON VA AIMER LES MATHS AVEC SALIM

« J’ai 27 ans, donc je suis encore assez proche de mes élèves, on écoute la même musique, on regarde les mêmes séries, ces références ce sont les miennes. Je me fais plaisir aussi », rigole le jeune homme qui enseigne en collège depuis cinq ans, convaincu que l’enseignement de sa
matière peut être dépoussiéré.
« Il faut changer la forme, car le fond, évidemment, lui, ne changera jamais. »
Depuis plusieurs mois, il se formait au montage vidéo et préparait le projet « Maths et ma team ». Au moment du confinement, il s’est lancé.
Si l’élève vient sur You-Tube, c’est qu’il n’a pas compris ce qu’il se disait en classe.
Donc moi j’essaie qu’on me voit le moins possible, de mettre le plus possible des animations et, surtout, de sortir du cadre scolaire. »

Ce jeune enseignant a créé sa chaine YOU TUBE pour tous les niveaux et facilement accessible.

MATHS ET MA TEAM cliquez sur le lien ci dessous

LOUIS GASTON PAYET

REPRESENTANT DES ARBITRES AU COMITE DIRECTEUR DU DISTRICT 92

C’est avec une immense tristesse que nous avons appris le décès de Louis-Gaston PAYET, représentant des Arbitres au Comité Directeur du District des Hauts-de-Seine de Football, à l’âge de 62 ans.

Arrivé au District 92 en 1998 en tant que membre de la Commission Départementale de l’Arbitrage, il avait depuis multiplié les rôles au sein de l’instance. Observateur en arbitrage, responsable des désignations Arbitres « Jeunes », animateur de la Commission des Lois du Jeu, membre de la Commission Départementale pour la Promotion de l’Arbitrage, membre du Comité Directeur, représentant du Comité en Commission des Délégués et en Commission d’Appel, son investissement sans faille faisait de lui un bénévole hors pair.

D’une humeur toujours égale il avait su, par son humour, son franc-parler et sa gentillesse, se faire accepter de tous. Serviteur infatigable du corps arbitral et du Football altoséquanais, il laisse derrière lui un grand vide qui ne sera jamais totalement comblé.   

Le Président Christian PORNIN, le Comité Directeur ainsi que l’ensemble des éducateurs de Football présentent leurs plus sincères condoléances aux proches de Louis-Gaston Payet.

Louis Gaston avait su par intelligence et écoute être un commissaire de très haute qualité, humble et voulant toujours trouver la meilleure solution aux désignations des arbitres, il était très souvent présent au District 92, où son sourire et sa gentillesse étaient unanimement appréciés.

Les personnes souhaitant revoir une dernière fois Louis-Gaston PAYET pourront lui rendre hommage mercredi 27 et jeudi 28 mai, de 14h à 15h, à la chambre funéraire de l’Hôpital Georges Pompidou (20 Rue Leblanc, 75015 Paris).

Hommage Louis-Gaston PAYET