NOS CENTRES DE FORMATION ET LEURS CRITERES D’EFFICACITE

« Une démarche constante d’évolution, d’analyse et d’optimisation »

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Un document de 86 pages que vous trouverez ci dessus, un document novateur pour mieux connaître les critères d’éfficacité de nos 36 centres de Formation, comment mieux se rendre compte de la valeur de nos centres, et mieux comprendre certains choix…

FORZA ITALIA

L’Italie de MANCINI mérite ce titre, elle a montré un projet de jeu supérieur aux autres.

Nous sommes déçus, par l’élimination des Bleus, aux tirs aux buts face à la Suisse, je ne reviendrai pas sur notre équipe, qui a manqué de justesse, de solidarité et de qualité simplement.

L’EURO 2020 disputé en 2021 a mis en avant des nations qui ont montré de la philosophie dans leur jeu et surtout un Projet de jeu. Il y a eu un nivellement des valeurs, un grand nombre de matchs ont été joué avec des prolongations, voir de tirs aux buts. L’équipe, le collectif a été mis en avant par rapport à des groupes qui avaient de la détermination, une envie plus forte, un projet commun collectif passant avant les individualités.

L’ITALIE Championne d’Europe a été la plus brillante, montrant de la qualité offensive puis défensive, et du Jeu. Les joueurs issus de très nombreux clubs, et pas des plus connus ont su aller chercher le sacre, aller à la conquête du titre. Le sélectionneur a montré ses choix et la pertinence d’une longue série d’invincibilité, avec les siens, son staff (très nombreux) a suivi avec un objectif de gagner ils ont réussi TOUS ENSEMBLE.

Le Danemark, après ce premier match terrible avec le malaise de Christian ERIKSEN, a traversé bon nombre d’épreuves dans cet Euro, et ce ne sont pas des Anglais qui vont leur faire peur. Andreas Christensen, qui retrouvera certains de ses coéquipiers de Chelsea à l’occasion de la demi-finale contre l’Angleterre, s’est exprimé ce lundi : « J’ai l’impression que nous avons les qualités pour jouer contre n’importe qui. Collectivement, l’Angleterre n’est pas beaucoup plus forte que nous. » Le Danemark a séduit l’Europe, la qualité collective et la puissance de ses joueurs. Bravo à cette équipe, Christian Eriksen est sorti de l’hôpital le 18 juin 2021, six jours après son malaise cardiaque sur la pelouse du Parken Stadium de Copenhague, en pleine rencontre contre la Finlande. Il s’est fait implanter un défibrillateur sous-cutané. La fédération de football danoise a annoncé son départ de l’hôpital, et déclaré qu’il allait « rentrer chez lui pour passer du temps avec sa famille« 

L’Espagne perd contre l’Italie aux tirs aux buts, l’Espagne a montré un solide collectif mais Moratta était trop seul devant, il a réalisé une belle campagne européenne, le milieu avec Dani Olmo une individualité dans un collectif, ce joueur a séduit bon nombre de coachs et de joueurs tout au long de ses apparitions avec la Roja, Busquets a joué avec ses qualités mais fut un stabilisateur, un grand frère qui rassure.

L’Angleterre enfin a plu jusqu’à sa finale raté, en abandonnant ses qualités, et pourtant je pense qu’avec notre pays la France elle avait les meilleures individualités: Grealicht, Foden, Mount, Saka, Rashford, Sterling c’est impressionnas quand ca joue. Le sélectionneur n’a pas hésité à sortir des joueurs qui venaient d’entrer, des situations controversées, mais qui font partie du jeu et qui montrent qu’il a pu faire des erreurs dans ses propres choix.

Les déceptions sont nombreuses quand même avec la France, la Belgique, les Pays Bas, l’Allemagne et bien sur le champion sortant le Portugal.

Bravo à nos amis italiens et bonnes vacances à tous.

INSCRIPTION AEF 92 Saison 21-22

https://app.joinly.com/app/member/web-site/60e3521fd89c0a0006bafb99

En cliquant sur le lien ci-dessus, vous accéderez directement à l’application permettant un inscription rapide avec le formulaire et un paiement en ligne.

La cotisation est de 15€ annuel. L’adhésion au Groupement des Educateurs de Football (GEF) est de 3€. Pour un total de 18 euros rejoignez en même temps d’Association des Educateurs de Football et le GEF (branche de défense des Educateurs).

L’AEF92 au service des éducateurs pour les aider à progresser.

Arsène WENGER Directeur du développement du Football Mondial à la FIFA

Les huit objectifs de la consultation

1.- Planifier et construire le football de demain avec l’ambition d’améliorer son niveau au plan international.
2.- Organiser des compétitions à enjeu pour les supporters sans ajouter de dates au calendrier actuel, voire en ré‐ duisant leur nombre, pour le football masculin et féminin.
3.- Mettre les facteurs sportifs au premier plan pour donner à chaque pays et chaque talent une opportunité.
4.- Influer sur l’équilibre compétitif à l’échelle mondiale.
5.- Améliorer l’expérience des joueurs et des supporters.
6.- Superviser et protéger le bien-être ainsi que la santé des joueurs.
7.- Préserver l’équilibre compétitif mondial du football au niveau des équipes nationales et des clubs.
8.- Examiner les Lois du Jeu, leur adaptation et leur influence sur l’évolution du sport et l’introduction de nouvelles technologies.

FIDELISATION DE NOS JOUEURS

Afin de pouvoir conserver ses effectifs, chacun à ses idées, le magazine VESTIAIRES vous en propose pour permettre aux équipes de bien repartir sur la prochaine saison sportive.

10 idées pour limiter la fuite des licenciés la saison prochaine
 
1- MAINTENEZ DES SÉANCESAvoir conservé du lien avec ses licenciés même à distance pendant les confinements, et à présent maintenir coûte que coûte une activité adaptée aura été une base forte pour montrer que le club reste présent et s’adapte. Un effort à poursuivre en cette fin de saison ! 
2- OCCUPEZ LE TERRAIN CET ÉTÉIl paraît indispensable de proposer un maximum de pratique en juillet et août ! L’objectif sera d’occuper le terrain en organisant des stages au format adaptable, ouverts aux licenciés ou non, à coût réduit, en sortant du stade pour aller à la rencontre des futurs licenciés.
 3- OFFREZ UN CADEAU EN PLUSLe coût de la cotisation se pose dans tous les clubs… Entre ceux qui envisagent un geste et d’autres qui ne peuvent pas se le permettre, le bon compromis est peut-être de maintenir le prix, mais avec un cadeau en plus pour le licencié : équipement, accessoire ou activité. 
4- DIVERSIFIEZ VOS PRATIQUESC’est une tendance que la crise sanitaire a accélérée : la diversification des pratiques trouve de plus en plus sa place dans les clubs. Les sections Futnet, foot en marchant, e-Foot ou footgolf représentent une opportunité d’attirer des publics différents, donc de nouveaux licenciés.
 5- RELANCEZ LA CONVIVIALITEIl semble essentiel de raviver ces moments de convivialité qui ont tant manqué. Pourquoi ne pas organiser à la rentrée des stages ou journées de cohésion pour chaque catégorie, en les communiquant dès à présent afin de donner envie aux licenciés de reprendre. 
6- SOLLICITEZ LES MEDIAS LOCAUXVous avez de nouveaux éducateurs ? Votre site Internet a fait peau neuve ? Un événement à annoncer ? C’est le moment de faire valoir (et faire savoir) vos atouts. Pour ce faire, le bulletin municipal et la presse locale restent des valeurs sûres pour optimiser l’attractivité du club ! 
7- ORGANISEZ DES COMPÉTITIONSAutre manque ressenti et non des moindres : la compétition… Pour y pallier, beaucoup mettent en place des challenges et jeux permettant d’apporter un peu de sel à la pratique. Citons les tournois de tennis-ballon, des golf foot ou autres circuits techniques chronométrés.
 8- INVESTISSEZ LES ECOLES
Établir des ponts avec les établissements scolaires s’avère souvent efficace pour booster les licences. Certes les vacances arrivent, mais il n’est pas trop tard pour mettre en place de la pratique à l’école, entre midi et deux par exemple. Et donner envie aux jeunes de suivre le coach jusqu’au club ! 
9- DISTRIBUEZ DES FLYERS 
C’est rétro, “bateau”, pas très écolo, mais ça marche (encore)… Imprimer des flyers et s’attacher à les distribuer dans les boulangeries, coiffeurs, bureaux de tabac ou autres lieux à fort passage, ainsi que les boîtes aux lettres, peut permettre d’attirer quelques licenciés !
 10- OFFREZ UN ALBUM NUMÉRIQUE
La saison a beau avoir été tronquée, vos dirigeants possèdent surement des centaines de photos. Pourquoi ne pas les classer par catégorie, puis réaliser un montage avant de les envoyer à chaque licencié ? Un bon moyen de donner envie de se projeter sur la prochaine…

L’INTELLIGENCE COLLECTIVE ou PLUS FORTS A PLUSIEURS QUE SEUL

Dans le numéro 100 du magazine VESTIAIRES à la page 15, un court article de PAULE BOFFA-COMBY, experte en leadership explique la force du collectif.

Aussi bien sur le management des joueurs que de son propre staff, la Harvard Business Review qui a commandé l’article initial, la réflexion à plusieurs est plus forte que la réflexion d’un seul, fut-il le meilleur.

« En 2004, l’économiste américain James SUROWIECKI affirmait déjà dans « the wisdom of crowd »: »Personne n’est plus intelligent que tout le monde ». Egrénant de nombreux exemples, il démontrait ainsi qu’une communauté réunie trouvait des réponses plus pertinentes que la plus brillante des personnes qui la composait(…)

Pour cet économiste cela repose notamment sur deux leviers:

1. une réelle diversité des personnes et des points de vue;

2. l’indépendance des acteurs, c’est à dire la capacité donnée à chacun d’exprimer son (réel) point de vue sans ressentir de pression à se conformer, ni risquer d’être jugé. Avec pour règle l’écoute du point de vue de l’autre – et la capacité de savoir lire et prendre en compte ce que les autres pensent – comme condition d’un échange constructif et de décisions performantes. Dès lors le rôle du leader est particulièrement déterminant: il n’est plus celui qui sait, mais celui qui permet à l meilleure réponse d’émerger: il doit, plus que jamais, attribuer une large partie son temps et de son attention à créer ce lien et à l’entretenir.

Car le collectif ne se décrète pas. I s’impulse, s’apprend, mature, se construit progressivement, dans la durée. Ainsi l’intelligence collective (…) est le fruit de relations et d’interactions entre ses membres, leurs histoires, leurs expériences, leurs savoirs, leurs compétences, leurs points de vue….

Afin que l’alchimie fonctionne, il faut que trois conditions soient réunies:

UNE DIRECTION COMMUNE

UN CADRE CLAIR ET PARTAGE

UNE AUTORITE RECONNUE DE TOUS capable de faire respecter, le cas échéant, cette direction et ce cadre.

Je vous laisse à chacun le soin de bien réfléchir en quoi ces principes peuvent vous aider à mieux avancer ensemble dans vos différentes structures.

LE DEVELOPPEMENT D’UN CLUB PASSE PAR UNE BONNE FORMATION DES JEUNES

Pep Segura

Ancien manager général du FC Barcelone, mais aussi directeur technique de l’Académie du Liverpool FC (2009-2012), Pep Segura a presque tout connu au sein du club catalan et est l’un des grands artisans du renouveau de l’académie des Reds.

Il nous présente sa vision du rôle de directeur sportif, mais aussi  l’importance économique et sportive de la formation des jeunes, dans un club professionnel.

Pourquoi la formation des jeunes est essentielle dans le processus de développement d’un club ? 

Le travail réalisé dans un centre de formation représente un gros travail de fond, mais il est vital pour que le club soit performant sur deux plans qui sont essentiels :  le plan sportif et le plan économique. La capacité du club à pouvoir former des joueurs pour l’équipe première représente donc une double valeur ajoutée, même si cela représente au départ un investissement important.

Néanmoins cet investissement renforce les racines de ce club et assoit sa place au sein de la société, de sa région et de la ville qu’il représente, puisqu’en formant les jeunes de la région il va aussi, nouer une relation de proximité avec la population. Aussi, ce travail de formation est applicable à n’importe quel club dans le monde et représente, de mon point de vue, un axe essentiel de développement pour chaque club.

Lors de mon passage à Liverpool, nous avons commencé à travailler sur le développement de l’école de football. A mon arrivée, celle-ci n’était pas compétitive et jouait surtout un rôle social où les enfants s’entraînaient et jouaient pour le plaisir de jouer avec le maillot de Liverpool, mais presque rien n’était réellement structuré.

« Le travail réalisé dans un centre de formation représente un gros travail de fond, mais il est vital pour que le club soit performant sur deux plans qui sont essentiels aujourd’hui: le plan sportif et le plan économique »

Cependant, l’évolution des clubs en tant que sociétés anonymes et l’importance d’être rentables, a conduit la plupart des clubs anglais y compris la Premier League, à mettre en place un cahier des charges à respecter afin d’obtenir les subventions nécessaires. Parmi ces critères, le développement des académies et des structures de formation devenait un enjeu important pour la Premier League, car elle calculait le montant des subventions sur la base du nombre de critères validés.

Aussi, plus les clubs investissaient dans leurs académies, plus ils étaient aidés financièrement par la Premier League. On comprend donc bien toute l’importance accordée à la formation par les clubs et la premier League. D’ailleurs, aujourd’hui, si un club veut gravir les échelons dans les championnats, que ce soit en France, en Angleterre ou en Espagne, une des conditions les plus importantes à remplir, au-delà des résultats de l’équipe première, est garantir sa capacité à investir dans ses structures de formation.

Ici, quand nous parlons de structures de formation, nous parlons bien de tout ce qui peut être mis en place, pour favoriser la progression du footballeur en termes de moyens humains et matériels. Tout le monde, aujourd’hui, dans la plupart des pays, est convaincu qu’il faut parier sur la formation des jeunes, comme un moyen de renforcer le club.

Les 10 conclusions majeures du « Rapport d’évaluation comparative de la FIFA : football féminin »

Beaucoup a déjà été fait, il en reste encore plus à faire.

Voici une synthèse d’un rapporteur qui analyse le développement et la professionnalisation du foot féminin de haut niveau.

• 1.- Pour les championnats où au moins 80 % des clubs participants ont mis en place des structures pour le football féminin de jeunes, l’équipe nationale se situe en moyenne à la 13e place du Classement mondial féminin FIFA/Coca-Cola, contre la 28e pour les autres.

• 2.- Dans les championnats qui ont mis en place un système d’octroi de licences aux clubs ainsi que des mesures de contrôle financier, la proportion de clubs à l’équilibre ou enregistrant des bénéfices est plus importante (36 % contre 32 %) et les revenus des clubs sont en moyenne plus élevés (0,9 million de dollars contre 0,3 million / 0,73 M€ contre 0,24 M€).

• 3.- Dans 65 % des championnats ayant participé à l’enquête, les équipes dirigées par les entraîneurs les plus qualifiés ont obtenu de meilleurs résultats que les autres, soulignant l’importance de la formation et du développement des entraîneurs dans le football féminin.

• 4.- Les clubs qui ont accès à davantage d’installations de plus grande qualité dominent les autres clubs de leur championnat. La moitié des équipes qui ont rem‐ porté leur championnat lors des cinq dernières années étaient celles qui avaient un accès standard à davantage d’installations de meilleure qualité, contre seule‐ ment 23 % pour les autres clubs.

• 5.- La retransmission du football féminin sur les plateformes traditionnelles et numériques constitue une possibilité de croissance significative, les droits de diffu‐ sion représentant actuellement en moyenne 6 % des revenus des clubs et 18 % de ceux des championnats.

• 6.- Les équipes proposant des abonnements annuels enregistrent des fréquentations supérieures à la moyenne (1 400 contre 1 000) et génèrent plus de revenus (0,8 M$ contre 0,3 M$ / 0,65 M€ contre 0,24 M€).

• 7.- Les clubs ayant une stratégie écrite pour le football féminin ont tendance à générer des revenus plus élevés (0,6 M$ contre 0,3 M$ / 0,49 M€ contre 0,24 M$), à disposer d’un plus grand nombre d’installations pour leur équipe première, ainsi qu’à enregistrer de meilleures fréquentations (1 400 spectateurs contre 700).

• 8.- Les championnats qui négocient les droits de diffusion de manière exclusive génèrent, en moyenne, 0,7 M$ (0,57 M€) de revenus, contre seulement 0,1 M$ (81 700 €) pour les autres.

• 9.- Dans le cadre du sponsoring, 72 % des clubs ont indiqué négocier certains de leurs contrats en la matière uniquement pour leur équipe féminine. Ces clubs enregistrent en moyenne des revenus cumulés et de sponsoring plus élevés.

• 10.- Les clubs qui génèrent le plus de revenus (plus d’1 million de dollars / 817 000 €) en obtiennent plus de la moitié via le sponsoring, tandis que la proportion est de moins d’un tiers pour les autres.

FIFA (Fédération Internationale de Football Association), communiqué du 26/05/2021

LE SOURIRE DES ENFANTS DE COLOMBES

FELICITATIONS A LA MAIRIE DE COLOMBES ET LE SERVICE ENFANCE pour la journée du Mercredi 27 Mai au stade Charles Péguy. Un tournoi des centres de loisirs de la ville parfaitement bien organisé par Stanislas GROS et son équipe a permis de retrouver le terrain de football et des maillots dessinés par les enfants aux couleurs des équipes d l’euro qui va débuter.

De nombreuses célébrités ont soutenu cette opération par leurs présences, Pierre FERRACCI, le Président du Paris FC accompagné par Quentin RAUZIER, Steven NZONZI et Smaïl BOUABDELLAH, Patrick CHAIMOVITCH le maire de Colombes était très ému de voir tous ces visages heureux, ces enfants souriants tout au long de la journée. Les équipes pédagogiques des centres de loisirs, des différentes écoles, avec calme, bienveillance, bonne humeur ont animé avec brio la journée. De nombreux joueurs avaient fait parvenir des maillots pour une tombola qui a fait des heureux, SaÏd ARAB, Ludovic BLAS, Wissam BEN YEDDER, DIAKITE et bien d’autres ont permis aux heureux gagnants d’avoir un autre souvenir mémorable de la journée.

Elle a gagné le maillot de Ludovic BLS remis par son oncle fidèle colombien.
Stanislas GROS l’organisateur avec Steven NZONZI (Rennes et Champion du Monde 2018.)

LES PHASES ARRETEES SONT ELLES SOUS-EVALUEES?

Grâce à notre partenaire NOSOTROS voici un excellent article sur les phases arrêtées.

Analyste à la Fédération hongroise de football et auteur prolifique pour SpielverlagerungIstván Beregi nous invite à découvrir sa perception des phases arrêtées et de l’analyse du jeu en général.

Comment avez-vous débuté dans le football ?

Après le lycée, mon objectif était de poursuivre mes études en intégrant un cursus universitaire dédié à l’entrainement sportif. A l’époque, on me l’avait déconseillé, car la qualité de l’éducation proposée n’était pas très bonne. J’ai donc décidé d’étudier la psychologie du travail. Après 3 années, j’ai obtenu ma licence, mais je ne suis pas allé au bout de ma maîtrise, car je travaillais déjà dans le football. N’arrivant pas à mener les deux de front, j’ai arrêté mes études. Avec le recul, étudier la psychologie a été une très bonne décision.  Cela m’a aidé dans le développement de ma façon de penser, de voir et percevoir le monde.

Durant mes études, j’ai quand même essayé de passer les diplômes UEFA par le biais de la Fédération hongroise de football, mais mes différentes demandes ont été refusées. Cependant, cela ne m’a pas empêché de me former de mon côté, en analysant des matchs pour moi-même, en étant actif sur Twitter et en écrivant des articles.

Le point de bascule a été le Championnat d’Europe 2016, lorsque j’ai commencé à écrire des analyses pour un grand site internet hongrois. Cela a été une bonne base pour proposer mes services à une équipe professionnelle. C’est donc à la suite de cette expérience que j’ai intégré un club de 1ère division, en tant qu’analyste. J’y ai travaillé pendant presque trois ans, puis un changement d’entraîneur a eu lieu, ce qui m’a également affecté.

J’ai donc connu quelques mois d’inactivité, puis j’ai rejoint la Fédération hongroise de football comme analyste du jeu. D’abord sur les équipes nationales de jeunes (U15 à U21) et ensuite l’équipe hongroise A.

En quoi vos études en psychologie vous influencent-t-elles dans vos analyses ? Y a-t-il des choses que vous avez pu transférer au football ? 

J’ai l’impression de percevoir les situations, de manière très différente des entraîneurs habituels. Attention, je ne dis pas que je suis meilleur, car ce n’est pas le cas. Mon background en psychologie a un impact sur ma façon de penser, mais aussi de percevoir les situations et de communiquer avec les joueurs. Même si j’ai encore tendance à trop compliquer les choses, cela m’aide à penser stratégiquement, à penser logiquement. Lorsque j’analyse un problème j’essaie d’adopter différents points de vue, différentes perspectives, ce qui rend la pensée stratégique beaucoup plus facile. J’ai l’impression de mieux faire face aux pièges de la pensée.

« Mon background en psychologie a un impact sur ma façon de penser, mais aussi de percevoir les situations et de communiquer avec les joueurs »

Aujourd’hui, j’ai l’impression que beaucoup de formations dédiées au coaching sont très similaires, car les coachs parlent et pensent de la même manière. Tout le monde parle de mettre la pression sur le ballon, d’être compact, d’avoir la possession du ballon, etc. Mais je pense que certains sujets, qui me paraissent essentiels, ne sont pas abordés comme : comment appréhender les biais cognitifs ? Comment développer sa capacité à adopter différents points de vue ? Comment se percevoir à la troisième personne ? Etc. Toutes ces choses affectent, non seulement la planification, les analyses, la stratégie, mais aussi toute la communication.

Les phases arrêtées sont un aspect du jeu que vous semblez beaucoup apprécier. Pourquoi ?

Au départ, c’était un aspect que je trouvais ennuyeux. Lors de ma deuxième saison au sein du club pour lequel je travaillais, j’ai collaboré avec un entraîneur qui adorait ces phases et était très ouvert à de nouvelles idées. Il me demandait de regarder des matchs internationaux pour en trouver et c’est là que j’ai découvert leur beauté (cachée).

J’ai aussi pu constater que c’était un aspect sous-évalué, sous-analysé et mal pensé, du jeu (il l’est toujours). Bien sûr, c’est un aspect qu’il ne faut pas surévaluer, mais il est important de réfléchir à toutes les situations, à toutes les routines, tout comme on peut le faire pour le reste du jeu.

« Il ne faut pas y passer trop de temps et ce n’est pas la partie la plus importante du jeu, mais si nous nous améliorons de 5 ou 10 %, nous accroitrons également nos probabilités de gagner »

On ne peut se limiter à des observations génériques, comme : « il a lâché le marquage, c’est donc sa faute » ou « ils ne centrent pas bien » ou « ils n’attaquent pas bien le ballon », etc. Nous devons trouver de vraies solutions, analyser les choses en profondeur. Il  ne faut pas y passer trop de temps et ce n’est pas la partie la plus importante du jeu, mais si nous nous améliorons de 5 ou 10 %, nous accroitrons également nos probabilités de gagner.

C’est donc comme cela que j’ai commencé à analyser ces phases et que j’ai vraiment développé mes idées sur le sujet. Aujourd’hui, si j’analyse les deux derniers matchs d’une équipe, je peux immédiatement voir si les phases arrêtées sont travaillées. Sur une dizaine de matchs analysés, on retrouve parfois quelques routines intéressantes, mais rarement sur le long terme.

Le traitement de ces phases semble aussi avoir beaucoup évolué ces dernières années. Existe-t-il un écart entre ce qui pourrait être fait et ce qui est fait actuellement ?

Je pense qu’il y a un potentiel important, mais encore une fois, j’essaie de ne pas le surévaluer. Malgré le nombre de phases arrêtées qui surviennent durant un match, nous ne devons pas uniquement nous concentrer sur elles. Pourquoi ? Parce qu’elles dépendent des autres phases du jeu. Si vous n’êtes pas bon offensivement, vous ne vous créerez pas d’opportunités sur coups de pied arrêtés. Même si vous le faites, ce sera dans des zones qui ont peu de valeur. C’est donc un aspect qui est vraiment lié aux autres phases du jeu.

Les stratégies défensives, du moins chez les bonnes équipes, sont de plus en plus universelles. La plupart des bonnes équipes défendent, avec des systèmes différents, mais utilisent les mêmes principes : zone, zone mixte ou zone avec des écrans. Il est très rare de voir une équipe qui défend comme Leeds, avec un joueur qui défend en zone et le reste en marquage individuel. D’ailleurs, quasiment 30% des buts qu’ils ont concédé font suite à un coup de pied arrêté. Cela montre vraiment qu’ils ont des difficultés.

« Si vous n’êtes pas bon offensivement, vous ne vous créerez pas d’opportunités sur coups de pied arrêtés. Même si vous le faites, ce sera dans des zones qui ont peu de valeur »

Mais en général, toutes les bonnes équipes défendent en zone. Cependant, comme dans tous les systèmes, il existe des points faibles. L’un des reproches qui est souvent fait est que : si un ballon arrive entre deux joueurs, ils ne sauront pas lequel d’entre eux doit sauter ou qui est responsable. Je dirais que c’est toujours une responsabilité qui est partagée, car vous ne pouvez pas ramener les choses à un seul individu, surtout sur les coups de pied arrêtés.

D’un point de vue offensif, il y a clairement des équipes qui développent, consciemment, des stratégies ou routines spécifiques. Mais ce n’est jamais sur l’ensemble du match. Par exemple, avant le match Liverpool-Tottenham (13ème journée – saison 2020/2021), j’ai écrit un article sur Konzeptfussball : Une approche différente des coups de pied arrêtés. J’y expliquais que je n’avais jamais vu une équipe marquer sur coup de pied arrêté, dans les dix dernières minutes d’un match, à partir d’une routine spécifique. Habituellement, les équipes se contentent de densifier la surface adverse, de faire monter le gardien, mais il n’y a pas de mouvement spécifique.

Lors de ce match, on a pu observer à quel point Liverpool a vraiment développé l’intelligence de ses joueurs. Ils exécutent des mouvements planifiés à l’avance, indépendamment de ce que font les adversaires et de la minute de jeu. Au cours de ce match, on a pu voir Henderson réaliser un écran sur Éric Dier et Firmino a marqué. Les écrans sont très utilisés par Liverpool sur corner et cela s’est produit après 90 minutes de jeu.

C’était donc vraiment intéressant de voir enfin une équipe qui a une stratégie claire sur coup de pied arrêté, même en fin de match. Parce que c’est évidemment à ce moment-là que l’équipe qui défend, est le plus vulnérable. Leur concentration est plus faible qu’en début de match. D’un point de vue stratégique, il faut les attaquer en fin de match.

En ce sens, le but marqué par Alisson contre WBA, est un exemple intéressant, offensivement mais surtout défensivement :

  • Si vous défendez en individuel (WBA), même le gardien de but (Alisson) doit être marqué. Ici, il arrive complètement seul.
  • Liverpool a également montré comment se démarquer efficacement. En créant un regroupement ils ont forcé les joueurs de WBA à être compact, ce qui leur a permis de facilement se recréer de l’espace, pour attaquer le but adverse. Non seulement, Alisson arrive complètement seul, mais Salah aussi.
  • Prise de risque maximum de WBA qui laisse 1 attaquant devant en vue d’une éventuelle contre-attaque + 2 joueurs à l’entrée de la surface (zone 2nd ballon). Ils défendent à 7vs7 dans la surface, alors que défensivement l’objectif principal doit être d’empêcher l’adversaire de marquer, pas de marquer un but. Laisser 1 joueur devant force 2 défenseurs à rester profond, mais une équipe proactive ne modifiera généralement pas le nombre de joueurs présents dans la surface, car elle sait que cela libérera des espaces à l’intérieur.

Idéalement, comment les phases arrêtées devraient être intégrées à l’entrainement ?

Je dirais qu’il faut les intégrer implicitement. Ce n’est clairement pas l’élément centrale d’une séance, mais on ne doit pas seulement les travailler à MD-1, ce que font la plupart des équipes. Parfois, elles les intègrent aux formes jouées, mais ce n’est pas quelque chose de courant. Une manière intéressante de le faire, c’est de « cacher » ce que l’on souhaite travailler dans des jeux réduits. Par exemple, si un jeu réduit (re)démarre systématiquement par une touche, cela permettra aux joueurs d’avoir de nombreuses répétitions, pour vivre les principes et mouvements de base lié à cette phase.

« Le défi, c’est de développer la réflexion des joueurs, afin qu’ils puissent comprendre les situations. Même si l’on utilise certaines structures préétablies, il faut développer leur réflexion et ne pas se contenter de penser au travers de ces structures »

C’est quelque chose qui affectera réellement la manière dont l’équipe se comportera pendant un match. Aussi, il ne faut pas réduire cela à l’apprentissage d’une « chorégraphie de déplacements » à retrouver en match. Le défi, c’est de développer la réflexion des joueurs, afin qu’ils puissent comprendre les situations. Même si l’on utilise certaines structures préétablies, il faut développer leur réflexion et ne pas se contenter de penser au travers de ces structures. Il faut avoir un mélange des deux.

Plus les joueurs vivront une situation, plus ils seront à l’aise. Plus ils rencontreront des situations similaires, plus ils auront la capacité de reconnaitre le type de problème qui émergent.  C’est donc une question de prévention. Il s’agit de prévenir l’émergence de certaines situations défavorables. Si vous constatez que vos joueurs rencontrent des problèmes, alors vous pouvez leur parler après l’entrainement, vous pouvez essayer de comprendre la manière dont ils perçoivent les situations. Il vaut mieux le découvrir à l’entrainement, plutôt qu’en match.

Sur les corners offensifs, la zone du premier poteau semble être la meilleure option pour marquer. Est-ce une perspective que vous partagez ?

Cela dépend. Ce que l’on peut observer sur corner, c’est que les meilleures équipes défendent en zone mixte. Je dirais que mettre un ballon au premier poteau pose plus de problèmes à l’équipe qui défend, que le mettre au second. C’est plus aisé, parce que le ballon reste moins longtemps en l’air. Les défenseurs ont donc un peu moins de temps pour ajuster leur positionnement ou le timing de leur saut, etc.

Aussi, les déplacements au premier poteau se produisent généralement dans l’angle mort des défenseurs. Donc quand c’est bien fait, cela pose énormément de problèmes, surtout quand l’équipe adverse défend en zone. Face à du marquage individuel, je dirais plutôt le centre, parce que c’est une zone où vous pouvez causer de nombreux problèmes dans la structure d’un adversaire qui défend de cette manière. Mais d’une manière générale, je dirais que le premier poteau est actuellement la zone qui pose le plus de problèmes à l’adversaire.

Corners rentrants ou sortants ?

C’est une question très difficile. Les statistiques disent que les corners rentrants sont un peu plus dangereux et j’essaie de m’en convaincre, mais je n’ai pas vraiment mis le doigt sur ce qui fait la différence entre les deux. Ma réflexion personnelle sur le sujet n’est pas assez étayée, pour déterminer si l’un est meilleur que l’autre et avoir un avis tranché.

Toutefois, je pense que c’est un choix qui dépend du tireur. Si dans votre équipe il y a James Ward-Prowse, vous n’utiliserez que lui. C’est un très bon tireur de coups de pied arrêtés et un bon centreur. Donc que ce soit côté droit ou gauche, vous avez tout intérêt à les jouer avec lui. Je n’ai donc pas vraiment d’avis sur la question, mais je dirais que les caractéristiques du tireur ont une influence sur le choix du type de corner réalisé.

Quels sont les avantages des corners joués courts ? Qu’est-ce que cela créer pour l’équipe qui attaque, mais aussi celle qui défend ?

Il y a encore quelques temps, cela permettait d’attirer deux joueurs hors de la structure défensive adverse. Depuis, les équipes se sont rendu compte qu’il suffit d’un seul joueur, mais qu’il doit bien couvrir l’angle, généralement de l’intérieur vers l’extérieur. Quand c’est bien réalisé, cela permet à un deuxième défenseur d’avoir le temps d’arriver et de transformer le 2c1 en 2c2.

Généralement, je n’aime pas faire référence à des situations numériques spécifiques, surtout dans des espaces isolés, car cela n’aide pas à la compréhension. Plus qu’une situation d’infériorité qui se transforme en une situation d’égalité numérique, cela permet à un joueur de ralentir deux attaquants, jusqu’à l’arrivée d’un second joueur.

Les effets sont aussi dépendants de la configuration de l’équipe qui défend (en zone ou marquage individuel). Face à une défense en zone, l’objectif de l’équipe qui attaque est de faire sortir l’adversaire et de retarder leur arrivée dans la surface. Lorsque le tireur effectue la passe en retrait, généralement, l’adversaire sort et l’équipe qui attaque peut initier un mouvement contraire.

« Les corners courts on vraiment un effet de traction, qui déplace un peu l’équipe adverse vers le ballon. Même s’ils ne font qu’un ou deux pas vers celui-ci, cela créera de l’espace au second poteau, par exemple »

Même si généralement, les défenseurs s’attendent à ces appels dans la profondeur, la direction étant opposée au mouvement initial, ils ne peuvent pas vraiment ajuster l’orientation de leurs appuis et changer de direction dans le bon timing. Parfois, les équipes sont très agressives dans leurs sorties. Par exemple, Liverpool essaie toujours de jouer le hors-jeu. Lorsqu’il y a une passe en retrait ou à l’entrée de la surface, ils sortent d’au moins 10 mètres, ce qui laisse beaucoup d’espace dans leurs dos.

Les corners courts on vraiment un effet de traction, qui déplace un peu l’équipe adverse vers le ballon. Même s’ils ne font qu’un ou deux pas vers celui-ci, cela créera de l’espace au second poteau, par exemple. D’ailleurs, ce que j’ai pu observer ces derniers temps, c’est que les corners courts permettent surtout d’attaquer le second poteau, car c’est une zone qui est vulnérable sur les centres.

Une équipe qui défend en individuel perdra plus facilement le marquage, ce qui libérera des joueurs. De plus, n’ayant pas vraiment de structure préétablie, ils se retrouveront dispersés un peu partout et ouvriront des zones spécifiques. L’objectif est de les déplacer et leur faire perdre leur organisation.

Un petit mot pour finir sur les équipes qui défendent en zone. Généralement un des attaquants de l’équipe qui défend, fait partie de la structure. Très souvent, c’est le type de joueur qui sort sur le ballon et ne garde pas la position. Cette indiscipline nuit à la bonne couverture de l’intérieur de la surface.

Quel que soit la configuration défensive choisie (défense en zone, marquage individuel ou un mélange des deux), il existe un problème lié à l’orientation. Les joueurs doivent être attentifs au ballon et à sa trajectoire, mais en même temps, aux déplacements des joueurs adverses. Comment gérer ce problème ?      

Liverpool a une très bonne solution pour répondre à cette problématique. Ils mettent en place une ligne de 5 joueurs et le premier défenseur s’oriente de manière à voir si un adversaire va essayer de les surprendre en arrivant depuis l’angle mort. En fait les deux premiers défenseurs de la ligne doivent faire attention à cela, mais parfois, la communication est malheureusement inexistante. C’est comme cela que l’Union Berlin a marqué contre le Bayern :

Mais si les deux premiers défenseurs ont une bonne orientation, cela peut être évité. Généralement, c’est l’amorce du geste du tireur, qui déclenche les appels. A ce moment-là, si le défenseur scan visuellement et qu’il y a un appel, il peut alors aller dans la zone du premier poteau.

Un des problèmes de cette structure, c’est que lorsque le premier défenseur sort, cela créer un énorme espace devant le second. Pour éviter cela, Liverpool utilise un  » joker « , qui est positionné à quelques mètres du premier poteau. Lorsque le premier défenseur sort, ce joker le remplace. Ayant une orientation plus ouverte au départ, cela lui permet d’avoir une vue d’ensemble sur ce qui se passe dans la surface.

Une bonne couverture de la zone du premier poteau évite au reste de la ligne d’avoir à s’avancer. Ils peuvent rester en position et limitent l’ouverture d’espaces entre eux. Je n’irais pas jusqu’à dire que le joker est quelque chose d’indispensable, mais il est vraiment utile. C’est une solution que j’apprécie vraiment et il semble que cela fonctionne bien pour Liverpool, car ils ne concèdent pas vraiment de buts, de tirs ou de premières touches dans la surface.

Beaucoup d’équipes sont défaillantes sur la couverture du premier poteau, car il manque cette orientation des deux premiers défenseurs. Pour être clair sur la façon de défendre cet espace, je dirais que c’est l’orientation qui cause les plus gros problèmes. Je dirais aussi que l’utilisation d’un joker est une très bonne solution pour remédier à cela. Bien sûr, il est aussi possible de couvrir cette zone via le positionnement et la configuration de la 2ème ligne. Mais la clé, c’est le positionnement de la première ligne et le nombre de joueurs qui la composent.

Dans la surface, quels sont les principaux mouvements utilisés par l’équipe qui attaque, pour perturber la structure de l’équipe qui défend ?

Si c’est bien fait, vous n’attaquez pas uniquement une zone. Comme avec le Jeu de Position, si vous voulez avancer d’un côté, vous devez toujours bien occuper les espaces éloignés du ballon. C’est la même chose sur les phases arrêtées. Vous devez mettre différentes choses en place, pour perturber l’organisation adverse.

Par exemple, vous pouvez concentrer l’attention de vos adversaires sur votre meilleur joueur et lui demander de retarder ses déplacements, pendant qu’un autre joueur effectue le déplacement dans la zone que vous voulez réellement attaquer. Il y a énormément de manières d’attaquer, mais ce qu’il faut garder à l’esprit, c’est : que voulez-vous voir et que voulez-vous obtenir ?

D’un point de vue défensif, on se contente souvent de dire aux joueurs : « vous ne devez pas permettre aux attaquants de sauter ou tirer dans cette zone » et d’un point de vue offensif : « il faut sauter dans le bon timing ». On ne peut réduire les choses à cela et on ne peut pas non plus envisager les choses de manière idéaliste.

Actuellement, beaucoup d’équipes centrent à l’entrée de la surface pour générer des tirs. Le problème, c’est qu’ils n’ont rien fait au préalable pour libérer le couloir de jeu du tireur. Il y a donc cinq ou six joueurs devant lui et ils bloquent son couloir de tir. Peut-être que de cette manière, ils marqueront un but extraordinaire tous les trente corners, mais je ne vois pas l’intérêt. Il faut donc bien définir ce que l’on veut faire, sans alerter l’adversaire sur nos véritables intentions.

Autre exemple, que se passe t-il très régulièrement, lorsqu’un joueur effectue un écran ? Il est dos au but ou au tireur, ce qui alerte l’adversaire sur ses intentions. Comme ce sont des signes qui sont très faciles à lire, il faut varier les déplacements, dissimuler l’identité des joueurs qui feront les écrans, etc. Les principes restent les mêmes, mais les joueurs changent, pour que l’adversaire ne puisse s’adapter.

Comme au football américain, je dirais que le timing est essentiel. Cela fait vraiment une grande différence d’un point de vue offensif. D’ailleurs, il ne s’agit pas seulement du timing du déplacement, du timing du saut ou de l’arrivée dans la zone que l’on souhaite attaquer. Cela concerne aussi l’arrivée dans d’autres zone, le timing de l’écran qui libère un coéquipier, etc.

Si les joueurs sont trop en avance ou en retard, ils ne seront pas en position lorsque le ballon arrivera dans la zone. S’ils sont là trop tôt, ils risquent de rester dans la zone ou de ralentir leur course pour compenser. Ils ne bénéficieront pas de la même dynamique que lorsqu’ils sautent après une course à une vitesse plus élevée. C’est ce qu’il faut prendre en compte.

Parfois, on peut avoir le sentiment que certaines équipes jouent leurs corners uniquement pour conserver la possession du ballon, pas pour marquer. Est-ce une stratégie qui a du sens ?

Un corner est une situation intéressante pour essayer de marquer. Conserver le ballon peut avoir un intérêt en fin de match, quand on veut perdre du temps. Mais même lorsque les joueurs se font quelques passes, c’est dans le but de déplacer le dispositif défensif, pas pour conserver le ballon. D’un point de vue stratégique, ce sont des moments où vous pouvez facilement vous créer des opportunités, car l’attention de l’équipe qui défend, n’est pas très élevée.

Par ailleurs, l’objectif principal d’une équipe qui défend un corner ou un coup de pied arrêté, devrait être d’empêcher le but. Cependant, encore un grand nombre d’entre elles, veulent jouer la contre-attaque. C’est quelque chose que j’ai beaucoup de mal à comprendre. L’équipe qui attaque doit être particulièrement mauvaise dans sa couverture de l’entrée de la surface, pour vous laisser l’espace nécessaire pour contre-attaquer. Contre de bonnes équipes, cela n’arrivera pas. Peut-être en fin de match, lorsqu’ils prendront des risques et laisseront des espaces ouverts.

Encore une fois, d’un point de vue défensif, l’objectif doit être d’empêcher l’équipe adverse de marquer, pas de marquer sur une éventuelle contre-attaque. Il est très rare de marquer un but en contre-attaque, à la suite d’un coup de pied arrêté adverse, donc je ne pense pas qu’il soit nécessaire de d’avoir une stratégie spécifique. Ce n’est que mon opinion bien entendu, mais c’est un raisonnement que je ne comprends pas vraiment. Bien sûr, si vous vous préparez à une contre-attaque, cela peut un peu conditionner le nombre de joueurs adverses qui attaqueront. Au lieu d’arriver à six, ils arriveront avec quatre joueurs, mais il y aura plus d’espace à couvrir dans la surface. Il faut donc prendre cela en considération.

Quel est votre processus de réflexion lorsque vous analyser les coups de pied arrêtés d’une équipe ? 

Lorsque je travaillais en club, j’avais l’habitude d’analyser les dix derniers matchs de nos futurs adversaires. S’il y avait des patterns qui étaient récurrents, je pouvais facilement construire une stratégie ou anticiper ce qui allait se passer. Cela me permettait de fournir des indicateurs aux joueurs. Sur corner, nous défendions en individuel et c’est aussi le cas avec l’équipe nationale aujourd’hui. Quand vous défendez de cette manière, vous devez donner un certain nombre d’indicateurs à vos joueurs, afin qu’ils sachent ce qui va se passer. Les organisations utilisées par l’adversaire, ce que veut dire l’orientation de certains joueurs (écrans potentiels), etc.

Si vous défendez en zone, vous devez beaucoup plus prêter attention aux déplacements eux-mêmes. En fonction de la manière dont l’adversaire attaque le premier poteau, par exemple (un, deux ou trois joueurs), il sera possible d’anticiper ou créer une solution spécifique pour y répondre. Si vous défendez en individuel, ce qu’ils font contre une équipe défend en zone n’aura vraisemblablement pas d’impact sur ce qu’ils feront contre vous. Il faut donc faire la différence, car leurs déplacements seront différents.

Lorsque vous analysez les configurations défensives, vous devez voir tous les petits mouvements qui peuvent causer des problèmes. Comment défendent-ils face à un corner joué court ? Comment sont-ils susceptibles de défendre, si vous arrivez avec quatre, cinq ou six joueurs ? Est-il possible de forcer des échanges de marquage (un de nos bons joueurs de tête vs un de leur mauvais) ? Comment couvrent-ils le premier et le second poteau ? Comment défendent-ils les écrans ? Echangeront-ils de joueur ou suivront-ils leur homme ?

S’ils échangent le marquage, alors vous devez faire des mouvements différents. Peut-être éviter de faire un écran, ou au contraire utiliser cela en créant immédiatement un échange à votre avantage. S’ils suivent, alors comment pouvez-vous leur causer encore plus de problèmes, en libérant un joueur spécifique par exemple ? Comment défendent-ils les seconds ballons ? Laissent-ils un joueur en attaque ? Etc. Donc, il s’agit vraiment de faire attention à tous les détails.

Si vous trouvez une faille, tout ce que vous avez à faire, c’est construire votre stratégie pour l’exploiter. S’ils sont en difficultés face aux joueurs qui se positionnent à l’entrée de la surface et qu’ils maintiennent une certaine distance avec eux, alors vous pouvez créer un avantage dynamique que vous pouvez utiliser sur chaque corner. Dans l’ensemble, tout ceci est valable pour analyser les coups de pied arrêtés, mais aussi les moments avec et sans ballon.

C’est quelque chose auquel je réfléchis depuis un certain temps maintenant mais, mon objectif est d’analyser la dynamique de prise de décision de l’adversaire. C’est-à-dire, comment réagissent-ils dans différentes situations. Avec l’équipe nationale, nous évoluons avec une défense à trois. Donc, lorsque j’analyse un adversaire, il est logique de l’observer contre une équipe qui évolue dans la même configuration que nous. Cela permet de savoir comment ils ajustent leurs stratégies, leurs tactiques, etc.

Quand le latéral monte et que l’ailier rentre à l’intérieur, comment réagissent-ils à cette situation ? S’ils se contentent de marquer individuellement, vous pouvez anticiper le fait que s’ils jouent de nouveau contre une défense à trois, ils feront surement la même chose. Bien sûr, il y a une question de stratégie, de la manière dont s’organisent, mais surtout de la façon dont ils prennent des décisions dans des situations spécifiques. Vous devez construire vos analyses sur cette base et, à partir de là, vous pouvez vraiment anticiper les comportements possibles durant le match. Je dirais que c’est le point clé.

Finalement, analyser un match, c’est émettre des hypothèses. Vous évaluez les décisions prises par les joueurs et, sur la base de leurs comportements précédents, vous imaginez ce qui pourrait se passer contre l’équipe que vous allez jouer ensuite ?

Essentiellement, oui. Bien sûr, un entraîneur peut proposer des solutions différentes ou changer de système, ce qui changera toute la dynamique du match. Mais il y aura des situations spécifiques où les principes utilisés pourront être les mêmes. Par exemple, la recherche d’un certain type de mouvement ou d’un certain joueur.

Même si le système est un peu différent, les principes resteront essentiellement les mêmes. Ce ne sera donc pas exactement ce à quoi vous vous attendiez, mais leur orientation sera essentiellement la même dans des situations spécifiques. Ce sont des choses que j’ai encore du mal à formaliser correctement, car c’est une réflexion nouvelle pour moi, mais c’est une approche à laquelle je réfléchis beaucoup actuellement.

LE PROFIL DE L’EDUCATEUR

La première des qualités pour un éducateur me semble être d’avoir conscience d’intégrer une organisation apprenante agile au profit d’un projet bien identifié.

Celui-ci étant toujours en mouvement, cela demande de l’adaptabilité et beaucoup de travail.

La compétence technique la diversité des profils sont importants chez les coachs, mais je recherche avant tout un certain type de comportement.

Ces propos de Régis LEBRIS, Directeur du Centre d eFormation de Lorient résume parfaitement les orientations de l’éducateur en 2021.

APPARTENIR ET VIVRE AVEC DES COLLEGUES POUR S’APPRENDRE LES UNS ET LES AUTRES

ETRE UN CHERCHEUR, UN BOSSEUR ET S’ADAPTER

UN COMPORTEMENT POUR ETRE EXEMPLAIRE, ENTRAINANT, AVOIR DE L’EMPATHIE

Le statut des éducateurs de football définit également la fonction législative de l’éducateur:

Tout éducateur ou entraîneur de football a pour tâche la préparation à l pratiqué du football à tous les niveaux et sous tous ses aspects:

  • préparation physique
  • formation et entraînement technique et tactique
  • éducation morale et sociale du joueur
  • organisation des entraînements
  • planification des entraînements
  • conduite des entraînements
  • composition d’équipe
  • direction d’équipe

Il doit également, en servant d’exemple, veiller à l abonne tenue des joueurs sur le terrain et hors du terrain.